Annonces de la Semaine du 24 au 30 Septembre 2023

« Paradoxalement, c'est la notion même de « sacerdoce » qui fait difficulté pour comprendre le prêtre en vérité. En effet, spontanément, les prêtres sont perçus comme une catégorie sociale, un groupe professionnel ou une caste avec son organisation interne. Et comme à notre époque les fonctionnements (…) les structures hiérarchiques sont fortement remis en cause (…), les prêtres n'y échappent pas. Et de dire : « On pourrait s'en passer », « Il en faudrait plus ... ou moins », « Il faudrait les former autrement », « Il faudrait donner le pouvoir aux laïcs ». Bref, l'existence du prêtre, la vie de l'Eglise, les rapports des chrétiens entre eux, tout est pensé en termes de fonctionnement et de pouvoir. Ce faisant, on oublie simplement quelle est la mission des baptisés. Celle-ci ne peut être pensée qu'en terme de sacerdoce.

L'Eglise n'est pas une association de croyants en Jésus-Christ ; elle est constituée par l'appel de Dieu. Le peuple qui naît du Baptême est un peuple sacerdotal, comme le rapporte la Première épître de Pierre en écho à l'affirmation du Deutéronome (7, 6) : « Tu es un peuple consacré au Seigneur ton Dieu ; c'est toi que le Seigneur ton Dieu a choisi pour devenir le peuple qui est sa part personnelle parmi tous les peuples qui sont sur la surface de la terre. » L'apôtre Pierre écrit donc aux premiers chrétiens : « Vous êtes la race élue, la communauté sacerdotale, la nation sainte, le peuple que Dieu s'est acquis pour que vous proclamiez les hauts faits de Celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. Vous qui jadis n'étiez pas son peuple, mais qui maintenant êtes le peuple de Dieu » (1 P 2,9-10). Cette mission confiée par Dieu donne consistance au peuple lui-même, le fait exister comme tel.

Ainsi que le souligne le Concile de Vatican II : « Le Christ Seigneur, grand-prêtre pris d'entre les hommes, a fait un peuple nouveau, "un royaume, des prêtres pour son Dieu et Père" (cf. Ap 1,6). Les baptisés, en effet, par la régénération et l'onction du Saint Esprit, sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint... » (Lumen Gentium 10). L'onction avec le saint chrême lors du Baptême met en lumière ce sacerdoce royal des baptisés : « Désormais, dit le prêtre, tu fais partie du peuple de Dieu. Tu es membre du corps du Christ et tu participes à sa dignité de prêtre, de prophète et de roi ».

Alors, pourquoi les prêtres ? Vous me direz : Parlons donc du sacerdoce des baptisés. Ou, si vous le préférez, du sacerdoce des laïcs en chargeant ce mot, comme le père Congar nous y a invités, de toute sa connotation étymologique de « peuple saint », « consacré », constitué dans sa fonction religieuse en toute sa vie. Faut-il laisser les prêtres « monopoliser » ce sacerdoce de tous les baptisés, s'emparer de la gestion du peuple de Dieu ? Un tel raisonnement montre où le bât blesse.

Car il analyse le rapport des prêtres à l'ensemble des baptisés en termes de pouvoir, et donc d'antagonisme. C'est méconnaître la nature propre, originale, du sacerdoce des prêtres, articulé sur le sacerdoce des baptisés, à son service. Le Christ a confié ce ministère spécifique aux Apôtres pour que le peuple des baptisés puisse exercer son sacerdoce royal, vivre en peuple sacerdotal.

Comme le montre bien Vatican II : « Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique, bien qu'il y ait entre eux une différence essentielle et non seulement de degré, sont cependant ordonnés l'un à l'autre : l'un et l'autre, en effet, chacun selon son propre mode, participent de l'unique sacerdoce du Christ. Celui qui a reçu le sacerdoce ministériel jouit d'un pouvoir sacré pour former et conduire le peuple sacerdotal, pour faire, dans le rôle du Christ, le sacrifice eucharistique et l'offrir à Dieu au nom du peuple tout entier; les fidèles, eux, de par le sacerdoce royal qui est le leur, concourent à l'offrande de l'Eucharistie et exercent leur sacerdoce par la réception des sacrements, la prière et l'action de grâce, le témoignage d'une vie sainte et par leur renoncement et leur charité effective» (LG 10).

Un peuple catholique qui méconnaît le sacerdoce des prêtres a toute chance de méconnaître son propre sacerdoce de fidèles.

L'Eglise peut bien être un peuple sacerdotal, mais ceux qui la composent ne le vivent pas, faute de comprendre le sacerdoce de ceux qui leur permettent d'exercer leur propre sacerdoce.

Cette méconnaissance du sacerdoce des prêtres par les laïcs est le signe certain qu'ils ont oublié ou n'ont pas compris le sens de leur sacerdoce de baptisés. Loin d'être une victoire, c'est une défaite spirituelle, une source d'abandon de ce qui est sa raison d'être, sa vocation. Et ce peuple « sacerdotal » - de nom - ne peut plus accomplir sa mission, telle que l'ont redéfinie les Pères du Concile de Vatican II, à la suite de l'apôtre Pierre (1 P 2,5) : « Être un sacerdoce saint pour offrir, par toutes les activités du chrétien, autant de sacrifices spirituels et proclamer les merveilles de Celui qui, des ténèbres, les a appelés à son admirable lumière » (LG10). + Jean-Marie cardinal LUSTIGER (Radio Notre Dame,1990) 


  • Répétition de la CHORALE le mercredi à 20 h 15, église de tinténiac
  • Lancement de la Préparation au mariage : 29/09 à 20 h 30.
  • Confirmation de 16 jeunes de la paroisse le 8/10 à Combourg 
  • Lundis de l’IFT : « Lire l’Ancien Testament » dès octobre 2023. Le lundi de 20 h 30 à 22 h. Tarif : 64 euros – Cours du soir sur inscription avant le 25/09/ 2023 par mail (ift@diocese35.fr) 
  • Pour soutenir les victimes du séisme au Maroc, vous pouvez contacter le Secours Catholique : www.secours-catholique.org 
  • Des intentions de messe peuvent être données à l’abbé Esnault 


POUR NOURRIR SA FOI ET SA VIE CHRETIENNE :

« Abrégé du CATÉCHISME DE L'EGLISE CATHOLIQUE (22 €)  

« DEUS CARITAS EST » (« DIEU EST AMOUR ») DE BENOIT XVI 

« MÉDITATIONS QUOTIDIENNES. AUTOMNE » du Père Jean-François Thomas


Jusque sur la croix, nous en connaissons au moins un qui était « dernier » et qui est devenu « premier », c’est le bon larron...Voilà bien un ouvrier de la dernière heure. (C’est dans l’évangile de Luc et non de Matthieu, mais la leçon est bien la même !) C’est à la dernière minute seulement que le bon larron crucifié en même temps que Jésus, enfin, se tourne vers lui ; et là, il a suffi d’une parole de vérité dans sa bouche et il s’est entendu dire ce dont nous rêvons tous pour notre dernière heure « Aujourd’hui même tu seras avec moi dans le Paradis ». Mais si on veut bien regarder la vérité en face, elle devrait nous faire plutôt plaisir, cette parabole... Qui d’entre nous peut se vanter d’être un ouvrier de la première heure ? Qui que nous soyons, nous ne sommes tous que des ouvriers de la onzième heure ! C’est lorsque nous l’oublions que notre regard devient mauvais. « Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? » Les ouvriers de la première heure récriminent contre le maître de maison dont ils ne comprennent pas la logique ; Jonas récriminait contre Dieu qui pardonnait trop facilement à ces pécheurs de Ninivites ; les Pharisiens récriminaient contre Jésus, trop accueillant aux gens de mauvaise vie ; le fils aîné murmurait contre le père trop accueillant pour le fils prodigue... Quand la logique de Dieu est trop différente de la nôtre, la tentation qui nous prend est de contester. C’est le moment ou jamais de nous rappeler la phrase d’Isaïe dans la première lecture : « Mes pensées ne sont pas vos pensées, dit Dieu... Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées au-dessus de vos pensées. » Marie Noëlle Thabut




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