Annonces de la Semaine du 05 au 11 Mai 2024

 

« Chers frères et sœurs ! Oui, nous avons l’habitude de commencer ainsi nos exhortations aux chrétiens.

La fraternité nous est consubstantielle, puisque nous avons un même Père. Par le baptême nous sommes devenus fils et filles de Dieu. Le Christ nous le rappelle : « Vous n’avez qu’un seul Père, le Père céleste » (Mt 23, 9).

Avant le Christ cette figure paternelle était déjà présente comme il est dit dans le psaume 103 : « Comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint ». Cette tendresse, Jésus nous montre jusqu’où elle va dans cette si belle parabole du fils prodigue que nous connaissons bien.

La fraternité est inscrite sur les frontons de nos mairies avec la liberté et l’égalité. En parlant récemment avec plusieurs de nos édiles, leur souci est de voir comment cette fraternité doit pouvoir se reconstruire après le confinement, les gestes barrières, les distances que nous devons respecter entre nous et le « Protégeons nous les uns les autres » qui remplace ce commandement de Jésus « Aimez-vous les uns les autres ».

Il me semble que dans nos communautés chrétiennes nous devons faire des lieux de fraternité où les gens se sentent accueillis pour ce qu’ils sont, des lieux seuils pour ceux qui ne connaissent pas le Christ. Mais aujourd’hui nous avons entendu quelque chose de plus inouï encore : « Je vous appelle mes amis ». Voilà un Dieu qui vient au milieu des hommes pour en faire des amis. Cela ne s’est jamais vu.

Dans toutes les civilisations Dieu est l’invisible, l’inengendré, le transcendant que l’on doit adorer et devant lequel on ne peut que se prosterner humblement. Un Dieu qui se fait notre ami ? L’amitié, Montaigne la définissait comme une accointance de l’âme. On pourrait dire aussi que lorsqu’on est amis on est sur la même longueur d’âme. Si nous sommes sur la même longueur d’âme que Dieu, nous sommes donc une religion de l’amitié. Alors, sommes-nous des amis ou des frères ?

Jadis un de mes frères lorsqu’il était adolescent répétait volontiers : « Les amis on les choisit, la famille on la subit ».

C’était un peu blessant pour l’enfant que j’étais. Mais aujourd’hui ses amis d’autrefois ne sont plus là et en vieillissant il est devenu de plus en plus attaché à sa famille. Il me semble qu’être frères, c’est apprendre à s’aimer dans la différence, puisqu’on ne s’est pas choisis. Etre amis, c’est choisir ceux et celles qui partagent notre intimité.

Vivre en famille élargit notre regard puisque au sein d’une même famille nous sommes tellement différents au plan des choix de vie, des opinions. Souvent nos amis sont ceux qui nous ressemblent.

L’apprentissage de l’affection et de la tendresse en famille nous permettra de vivre dans la société avec des gens différents. C’est bien ce qui se passe dans nos communautés où des personnes d’origine diverses se côtoient, où des sensibilités se confrontent dans la bienveillance. Du moins, c’est ce qui doit être mis en œuvre. Et c’est d’ailleurs le rôle principal du curé : l’unité de sa communauté.

Comment comprendre cette amitié que le Christ nous propose ? Le danger serait l’entre soi.

Un peu comme le font les algorithmes du téléphone portable qui nous enferment dans le cercle de ceux qui pensent ou qui cherchent la même chose que nous. Mais dans l’amitié que propose le Christ, il s’agit d’autre chose. Ce n’est pas nous qui l’avons choisi comme ami, c’est lui qui nous a choisis. Ce n’est donc pas un sentiment personnel qui nous unit, c’est un don de Dieu, le don de l’amitié.

Et c’est comme cela que nous pouvons comprendre cet oxymore : « Mon commandement le voici : aimez-vous les uns les autres ». En effet, notre expérience est que l’amour est un sentiment qui vient du cœur, mais certainement pas un commandement. Jésus nous apprend que le véritable amour ne vient pas de la sympathie naturelle envers ceux qui nous aiment ou qui nous ressemblent.

L’amour est un don de Dieu qui nous permet d’aimer aussi nos ennemis pour vivre un amour inconditionnel à son image : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 12). Quelle vocation magnifique : nous sommes frères et sœurs pour devenir amis de tous.

Mgr Michel Aupetit, archevêque émérite de Paris


  • Confirmation des jeunes : rencontre le 25 mai de 10 h à 11 h 30, salle St Jean
  • Mois de Mai, mois de la Vierge Marie : Chapelet à Québriac : 6 mai à 18 h 00
  • Soutenir notre Diocèse dans sa mission d’annoncer le Christ par le Denier de l’Eglise : https://rennes.catholique.fr/denier/
  • Pèlerinage Diocésain à Lourdes du 26 mai au 1er juin 2024


5 Mai : l’Œuvre d’Orient invite les catholiques latins à aller le 5 mai à la rencontre des chrétiens d’Orient : https://oeuvre-orient.fr/ « Origine des Églises orientales : Les Églises orientales ont l’âge du christianisme. C’est en effet en Orient que l’Église est née, et c’est depuis l’Orient qu’elle s’est étendue à tout l’Empire. Trois étapes peuvent être distinguées : Le temps des apôtres et de leurs successeurs immédiats : Née à Jérusalem de la prédication des apôtres, l’Église s’étendit rapidement aux diverses populations de l’Empire : la Syrie, l’Arabie, l’Asie mineure, la Grèce et Rome. Des persécutions s’ensuivirent, mais l’Église s’organisa en patriarcats qui furent fixés par le concile de Chalcédoine en 451. Le temps des disputes théologiques et des conciles : Lorsque la réflexion théologique conduit à une thèse contestée, un concile (assemblée d’évêques) est convoqué pour fixer la norme de foi. Une majorité se rallie alors à la décision, mais il arrive qu’une minorité la conteste et fasse sécession. C’est l’origine des Églises qui ne sont pas en communion avec les autres Églises et avec Rome. La dernière grande scission date de 1054. Elle fut baptisée schisme d’Orient. À cette occasion les Latins prirent le nom de catholiques et les Grecs celui d’orthodoxes. Rome et l’union des Églises : Rome et les Églises séparées partagèrent toujours la volonté de refaire l’unité. Tantôt des Églises, par nécessité religieuse et parfois pour des raisons politiques, revinrent à l’unité ; tantôt l’action de religieux amenèrent également des pans d’Églises séparées à revenir à l’unité avec Rome. Telle est l’origine de la plupart des Églises orientales catholiques ».


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