Les diaconies paroissiales en plein essor dans le diocèse de Rennes

 Publié le 23 novembre 2022

Diaconies paroissiales, ateliers
Un atelier de présentation d'une diaconie paroissiale

130 catholiques d’Ille-et-Vilaine ont partagé leurs expériences de solidarité le 19 novembre 2022 au sanctuaire Notre-Dame de la Peinière. Ces 2e rencontres des diaconies paroissiales ont démontré une dynamique en plein essor dans les paroisses du diocèse de Rennes.

Après une première rencontre de ce type en 2020, cette deuxième journée diocésaine des diaconies paroissiales a rassemblé une cinquantaine d’équipes ou d’associations présentes dans les paroisses du département. Certaines ont pu partager des actions lancées il y a déjà plusieurs années, comme l’accueil de familles réfugiés à Saint-Malo ou la récupération de mobilier pour des familles démunies à Rennes. D’autres plus jeunes, sont liées à l’arrivée des ukrainiens, par exemple à Bain-de-Bretagne, ou l’hébergement en hiver de SDF, à Rennes.

Mais cette rencontre a surtout permis de constater la multiplication des équipes de type « diaconies paroissiales », récentes comme à Cesson-Sévigné, ou encore en projet dans de nombreux secteurs. Pour les membres de celles-ci, la journée a été l’occasion idéale pour rencontrer d’autres acteurs de la charité et s’enrichir de leur expérience. Avec un but : comprendre la spécificité de cette notion de diaconie !

Pour la procession des offrandes, des bougies symbolisent les Diaconies représentées en atelier

Pourquoi des équipes « diaconies » en paroisse ?

Lancées en 2018 dans le diocèse de Rennes, ces équipes forment un réseau de solidarité dont la mission principale est de permettre de « faire l’expérience du frère », comme l’a présenté le père Hervé Perrot. Intervenant de cette rencontre, l’aumônier national du Secours Catholique a même parlé de « sacrement du frère ». Cette mission de l’Eglise est, regrette-t-il, trop souvent dévalorisée par rapport aux deux autres que sont la transmission de la foi et la liturgie. Pourtant la question de Dieu « Qu’as-tu fait de ton frère » reste essentielle « à faire résonner dans l’Eglise et dans la société ». « Aujourd’hui, l’Eglise se réapproprie la diaconie, s’est-il réjouit, qu’elle avait tendance à sous-traiter aux associations. »

LIRE AUSSI : Qu’est-ce que la diaconie ? Interview du père Hervé Perrot

Il ne s’agit donc pas forcément de créer de nouvelles actions de solidarité, mais « que la paroisse reconnaisse la place des pauvres » en son sein « et sache les intégrer » énonce la charte des diaconies, distribuée aux participants. Cela peut-être d’inventorier les besoins pour détecter ceux qui ne seraient pas déjà pris en compte pas les acteurs de la solidarité locale, faire le lien entre ces acteurs, informer les paroissiens et veiller « à l’enracinement spirituel de l’action caritative. »

Célébration eucharistique

Et si nous lancions nous aussi une « diaconie paroissiale » dans notre paroisse ?

Découvrez la Charte des diaconies :

Une « diaconie attitude »

Alors, qu’est-ce que la « diaconie attitude », s’est interrogé le prêtre vannetais ? S’appuyant sur des passages bibliques, le père Hervé Perrot a d’abord invité les participants « à faire silence » pour « se désencombrer et laisser la place à l’autre », à l’imitation de Jésus qui invite à regarder le geste de la pauvre veuve donnant une pièce. Comme à Bartimée, nous avons à poser la question « que veux-tu que je fasse pour toi ? » plutôt que de penser de notre propre point de vue. Face aux dix lépreux qu’il guérit, Jésus ose « aller aux périphéries » regarder « l’humanité défigurée ». Enfin, comme pour le paralytique, la diaconie doit « avoir l’audace de passer par le toit »… d’ailleurs, « si c’est confortable, c’est qu’on s’éloigne des pauvres ! »

Et pour démarrer ? Agir plutôt que parler, faire des petits projets, donner la parole et témoigner de la joie du service.

« Il n’y a pas, d’un côté les spécialistes du caritatif et de l’autre les bénéficiaires » a aussi insisté Mgr Pierre d’Ornellas. « Il y a une famille, et nous sommes tous fragiles. Jésus réunit pour son Eglise des hommes et des femmes fragiles. » C’est un aspect de la synodalité. Et cela demande une véritable « conversion » : « permettre aux pauvres d’agir dans l’Eglise ! » a renchérit Hervé Perrot.

En conclusion de la journée, Vincent Massart, diacre, a présenté la Diaconie Brétillienne, l’association diocésaine qui soutient les diaconies paroissiales, rappelant par exemple l’opération qui a permis en mars dernier de ramener 50 ukrainiens et évoquant la création en cours, à Rennes, d’une structure pour loger une trentaine de personnes à la rue. « Il n’y a pas d’autre succès à attendre que de devenir des amis ! » Une paroisse le confirmait d’ailleurs dans un atelier : « Quand on met en œuvre la diaconie, c’est un vrai bonheur car nous recevons autant que nous donnons… voire plus. Cela apporte un souffle de dynamisme à toute la paroisse ! »

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