Annonces de la Semaine du 27 novembre au 3 décembre 2022

 

« La prière eucharistique est encore appelée "canon" (=règle, en grec). En effet, elle est formulée selon la règle de l'Église ; elle ne doit pas être soumise à la fantaisie subjective ni à l'improvisation. Prière fixée dans ses gestes et ses mots, "ritualisée", dès le temps de Jésus. Mais fixée ne veut pas dire uniformisée. Dès la plus haute antiquité chrétienne, la tradition liturgique est très diversifiée selon les cultures et les langues. Cette diversité n'a pas été étouffée par la prédominance des rites grec-byzantin et latin, l’Église d'Orient et l'Eglise d'Occident, "les deux poumons de l’Église" comme vient de le rappeler Jean-Paul II.

Bien plus, dans la tradition latine subsistent plusieurs rites. A Milan, le rite ambrosien, là le rite lyonnais, sans parler des rites des dominicains, des chartreux et de ceux propres à certains diocèses supprimés seulement au XIXème siècle. Tirons aujourd'hui une leçon du 11ème centenaire de la mort de Saint Méthode. Byzantin de culture, avec son frère Cyrille, sur l'encouragement du Pape, malgré les évêques de Germanie soutenant que seules trois langues étaient admissibles : l'hébreu, le grec et le latin, il a inventé pour traduire la liturgie dans la langue des slaves l'écriture glagolitique devenue plus tard cyrillique.

Permettre à un peuple de prier et d'entendre dans sa propre langue les merveilles de Dieu est fidélité à la tradition même de l’Église, dès la Pentecôte. S'en choquer, c'est méconnaître l'histoire chrétienne et la manière dont Dieu par son Esprit Saint rassemble en un seul corps les peuples divers. L'originalité de chacun d'eux enrichit le trésor commun de toute l’Église. De même que les langues, les formes de la prière eucharistique sont variées.

Dans notre liturgie latine elles se répartissent selon deux types majeurs : d'une part, la Prière 1, le canon romain rattaché à la tradition syrienne issue de la primitive Église de Jérusalem ; d'autre part, les Prières II tirée d'Hippolyte de Rome (2/3ème siècles), III et IV tirées des Constitutions apostoliques et recomposées après le concile de Vatican II. Pendant les vacances, je vous invite à méditer la 4ème prière eucharistique. De façon très linéaire, elle remémore l'histoire du salut jusqu'au don du Fils qui livre sa vie pour nous. Alors, pour la première fois, le prêtre fait appel ("épiclèse") à l'Esprit Saint : avant l'institution de l'Eucharistie, étendant les mains sur le pain et le vin pour qu'ils "deviennent ainsi le corps et le sang de ton Fils dans la célébration de ce grand mystère que lui-même nous laissé en signe de l'Alliance éternelle" engagée par Dieu au Sinaï, accomplie dans l'Esprit comme l'ont prophétisé Ézéchiel (36, 27 ; 37, 26) et Jérémie (31, 31). Une deuxième fois, après la consécration, le célébrant appelle l'Esprit sur le corps ecclésial du Christ. Que tous ceux qui se seront nourris du Corps et du Sang du Christ soient "rassemblés en un seul corps".

Saint Augustin disait aux néophytes d'Hippone (sermon 272) : "Devenez ce que vous recevez : le corps du Christ". C'est l'Esprit Saint qui nous donne cette présence du Christ sous les espèces eucharistiques et dans la réalité de son corps ecclésial.

En rapprochant ainsi le sacrement corps du Christ et l'Église corps du Christ, la liturgie manifeste que le corps eucharistique, la "Présence réelle" du Christ est le gage et le garant de sa présence au milieu du corps ecclésial. Sinon le corps se prendrait pour la tête, l'Église pour le Christ, l'Épouse pour l'Époux. Sinon l'Eucharistie ne serait pas le sacrement de l'amour vivant, mais le souvenir nostalgique d'une présence évanouie. L'Église, corps mystique du Christ, ne s'adore pas elle-même, mais elle adore le Christ réellement présent en son Corps et en son -Sang qu'elle reçoit dans le sacrement de l'Eucharistie et qui est sa vie.»

Extrait de l'entretien du Cardinal LUSTIGER sur « La Messe »



  • Récollection de l’Avent pour les prêtres du diocèse le 28/11
  • Catéchèse pour tous : samedis 10 et 17, de 14 h 30 à 15 h 30, salle St Jean
  • Les enfants et les jeunes peuvent participer à la confection de la crèche : le 03 de 14 h à 16 h, en l’église de Tinténiac.
  • Concert de Noël : dimanche 18 à 17 h 00, église de Tinténiac


« L'Avent est, par excellence, le temps de l'espérance. Chaque année, cette attitude fondamentale de l'esprit se réveille dans le cœur des chrétiens qui, alors qu'ils se préparent à célébrer la grande fête de la naissance du Christ Sauveur, ravivent l'attente de son retour glorieux, à la fin des temps. La première partie de l'Avent insiste précisément sur la parousie, sur la dernière venue du Seigneur. (…) L'Avent est donc un temps favorable à la redécouverte d'une espérance qui n'est ni vague ni illusoire, mais certaine et fiable, car elle est "ancrée" dans le Christ, Dieu fait homme, roc de notre salut. Dès le début, comme il ressort du Nouveau Testament et en particulier des Lettres aux Apôtres, une nouvelle espérance distingua les chrétiens de ceux qui vivaient la religiosité païenne. En écrivant aux Ephésiens, saint Paul leur rappelle qu'avant d'embrasser la foi dans le Christ, ils étaient "sans espérance, et, dans le monde, étaient sans Dieu" (cf. Ep 2, 12). Cette expression apparaît plus que jamais actuelle pour le paganisme de nos jours : on peut en particulier l'appliquer au nihilisme contemporain, qui ronge l'espérance dans le cœur de l'homme, le poussant à penser qu'en lui et autour de lui ne règne que le néant : le néant avant la naissance, le néant après la mort. En réalité, sans Dieu, il n'y a pas d'espérance. Toute chose perd son "épaisseur". C'est comme si venait à manquer la dimension de la profondeur et que chaque chose s'aplatissait, privée de son relief symbolique, de son "ressaut" par rapport au pur matérialisme. Le rapport entre l'existence, ici et maintenant, et ce que nous appelons "l'au-delà" est en jeu : il ne s'agit plus d'un lieu où nous finirons après la mort, mais c'est en revanche la réalité de Dieu, la plénitude de la vie vers laquelle, pour ainsi dire, tend chaque être humain. A cette attente de l'homme, Dieu a répondu dans le Christ avec le don de l'espérance. L'homme est l'unique créature libre de dire oui ou non à l'éternité, c'est-à-dire à Dieu. (…) Qu'est-ce qui fait avancer le monde, sinon la confiance que Dieu a en l'homme ? C'est une confiance qui a son reflet dans le cœur des petits, des humbles, lorsque malgré les difficultés et les efforts ils s'engagent chaque jour à faire de leur mieux, à accomplir ce peu de bien qui est cependant beaucoup aux yeux de Dieu (…). Dans le cœur de l'homme l'espérance est inscrite de manière indélébile, car Dieu notre Père est vie, et nous sommes faits pour la vie éternelle et bienheureuse. » Extrait de l’homélie du Pape Benoît XVI du 1er/12/2007













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