Saint Nicolas, archevêque de Myre

Saint Nicolas, archevêque de Myre en Lycie, thaumaturge (vers 345) ; sainte Gertrude, veuve, abbesse de Hamay (près de Douai) (649) ; saint Nicolas Caramos, néo-martyr grec à Smyrne (1657).

SAINT NICOLAS, ARCHEVÊQUE DE MYRE EN LYCIE


Saint Nicolas, archevêque de Myre en Lycie, thaumaturge (vers 345)
Émule des apôtres et fervent imitateur de notre Seigneur Jésus-Christ, colonne vivante de l’Église par son zèle à défendre la foi et modèle des saints hiérarques par son soin pastoral, notre saint Père Nicolas s’est montré généreux intendant de la grâce de Dieu par ses innombrables miracles en faveur des pauvres, des délaissés, de ceux qui souffrent l’injustice et de tous ceux qui, jusqu’à aujourd’hui, réclament sa paternelle protection. Il vit le jour dans la ville de Patare, en Lycie, vers la fin du iiie siècle, dans une famille chrétienne longtemps privée de progéniture. Dès sa plus tendre enfance, il montra son amour pour la vertu et son zèle dans l’observance des institutions de l’Église, en s’abstenant de prendre le sein de sa nourrice jusqu’au soir, chaque mercredi et vendredi. Pieux et réservé, il fut éduqué dans les lettres sacrées et, tout jeune encore, fut ordonné prêtre par son oncle, l’archevêque Nicolas. Veilles, jeûnes, prières étaient des vertus dans lesquelles le jeune clerc excellait depuis longtemps ; mais, lorsque, à la mort de ses parents, il distribua généreusement ses biens aux nécessiteux, l’aumône devint pour lui son plus grand titre de gloire devant Dieu.
Il se considérait comme le simple économe des biens qui appartenaient aux pauvres, et mettait un soin tout particulier à garder secrètes ses bonnes actions afin de ne pas être privé des récompenses célestes (cf. Mt 6, 3). C’est ainsi qu’il sauva de l’infamie trois jeunes filles que leur père, acculé par les dettes, voulait livrer à la prostitution, en déposant secrètement, à trois reprises, suffisamment d’or pour les marier. Finalement découvert par leur père, Nicolas fit promettre à celui-ci, sous peine d’éternelle malédiction, de ne révéler à personne son bienfait. En retour, Dieu le fit briller devant les hommes par ses charismes et ses miracles. En route pour un pèlerinage aux Lieux saints, il apaisa à deux reprises, par sa prière, la tempête qui mettait en péril le navire sur lequel il s’était embarqué.

À son retour, au milieu de l’allégresse populaire, il fut bientôt désigné comme évêque de la ville voisine de Myre, à la suite de l’intervention d’un ange de Dieu auprès des évêques réunis en synode pour l’élection. Mis en prison pendant la grande et dernière persécution de Dioclétien et Maximien (305), le saint pasteur n’en cessa pas de confirmer ses brebis spirituelles dans la foi ; et, la paix de l’Église ayant été proclamée lors de l’avènement de Constantin, il montra un zèle ardent pour détruire les temples des idoles et en chasser les démons. L’hérésie impie d’Arius ne tarda pas cependant à troubler et à diviser le saint Corps du Christ, mais elle trouva encore saint Nicolas au premier rang des champions de l’Orthodoxie, parmi les Pères réunis pour le Premier Concile Œcuménique de Nicée, en 325.
Après avoir sauvé la ville de Myre de la famine, en apparaissant au capitaine d’un bateau chargé de blé, l’homme de Dieu sauva de la mort trois officiers romains, injustement accusés de complot, en apparaissant en songe à l’empereur saint Constantin et au perfide préfet Avlavios. Une fois délivrés, les trois militaires, pleins de reconnaissance envers le saint, devinrent moines. À de nombreuses reprises encore, tant pendant sa vie qu’après sa mort, saint Nicolas est miraculeusement intervenu pour protéger les navires en détresse et ceux qui voyagent par mer, c’est pourquoi on le vénère comme le protecteur des navigateurs. C’est ainsi qu’il apparut un jour à la barre d’un navire en perdition dans une tempête et le conduisit à bon port, ou qu’une autre fois, il vint au secours d’un voyageur passé par-dessus bord et qui, au cri de : « Saint Nicolas, viens à mon secours ! », se retrouva soudain dans sa demeure entouré des siens ébahis.

Pendant de longues années, le saint évêque fut pour ses fidèles comme une présence du Christ, l’Ami des hommes et le Bon Pasteur ; il n’y avait pas de malheur auquel il ne compatît, pas d’injustice qu’il ne redressât, pas de discorde qu’il n’apaisât. Il se distinguait partout où il se trouvait par son visage lumineux et l’atmosphère de paix radieuse qui se dégageait de sa personne. Lorsque, après tant de bienfaits, il s’endormit dans la mort pour gagner le Royaume des cieux (entre 345 et 352), les hommes se lamentèrent d’avoir perdu leur pasteur et leur providence, mais les anges et les saints exultèrent de joie en recevant parmi eux le doux Nicolas. Ses saintes reliques furent déposées à Myre, dans une église construite en l’honneur du saint, où elles recevaient chaque année l’hommage d’un grand nombre de pèlerins, et son culte se diffusa à Constantinople et dans tout l’Empire. Le diable, ne pouvant toutefois supporter cette gloire posthume, prit un jour la forme d’une pauvre vieille femme qui, sous prétexte de ne pouvoir entreprendre une si longue traversée, confia à des pèlerins en partance pour Myre une jarre d’huile destinée à alimenter les veilleuses qui brûlaient perpétuellement devant le tombeau du saint. Mais au cours du voyage, saint Nicolas apparut au capitaine du navire et lui donna l’ordre de jeter cette huile magique à la mer. Aussitôt fait, la surface des eaux s’embrasa dans un grand remous, suscitant l’effroi des passagers qui rendirent grâce à Dieu d’avoir, par l’intermédiaire de son saint, sauvé le sanctuaire.

En 1087, Myre étant tombée sous le pouvoir des Sarrasins, les troupes italo-normandes de la Première Croisade s’emparèrent des saints ossements et les transférèrent à Bari, en Italie du Sud [9 mai], un grand nombre de miracles s’accomplissant partout où elles passaient. C’est là que, depuis, elles sont vénérées.
Saint Nicolas est, avec saint Georges, l’un des saints les plus chers au peuple chrétien, tant en Orient qu’en Occident. Innombrables sont les églises qui lui sont consacrées, les fidèles ou les lieux qui ont pris son nom. Particulièrement révéré par le peuple russe comme protecteur des récoltes, il est considéré en Occident comme le patron des enfants et des écoliers, car, selon la légende, il aurait ressuscité trois enfants hachés menu par un cruel boucher qui voulait les mêler à son pâté.

Tropaire de saint Nicolas, ton 4
La justice de tes œuvres a fait de toi * pour ton troupeau une règle de foi, * un modèle de douceur, * un maître de tempérance; * c’est pourquoi tu as obtenu par ton humilité l’exaltation * et par ta pauvreté la richesse. * Père saint, Pontife Nicolas, * prie le Christ notre Dieu * de sauver nos âmes.

Kondakion de saint Nicolas, ton 3
À Myre, saint Évêque, tu t’es montré * comme le ministre du sacrifice divin; * car, accomplissant l’Évangile du Christ, * tu donnas ta vie pour tes brebis * et sauvas les innocents de la mort; * dès lors tu fus sanctifié, comme grand Pontife de la grâce de Dieu.

source : Orthodoxie

Articles les plus consultés