Le jour où Édith Stein a sauvé une fillette empoisonnée
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En avril 1987, Theresia, une fillette de deux ans et demi est hospitalisée d’urgence à Boston (États-Unis) après une ingestion massive d’antalgique. Le pronostic est sans appel : elle ne survivra pas. Mais ses parents s’abandonnent à la foi… et s’en remettent à l’intercession d’Édith Stein.
On dit qu’une foi authentique peut déplacer les montagnes. C’est ce qui est arrivé en avril 1987 à Emmanuel Charles et Mary McCarthy, parents de la petite Theresia Benedicta. C’est une après-midi ordinaire que la vie de ces parents de douze enfants bascule dans l’effroi. Leur fille cadette de deux ans et demi est retrouvée inanimée après avoir avalé deux flacons entiers de Tylenol, un antalgique courant mais mortel à forte dose. L’empoisonnement est massif. Rapidement, les reins de l’enfant cèdent, son foie lâche. Ses chances de survie sont quasiment nulles. L’équipe médicale est formelle : l’enfant est condamnée. Une greffe du foie pourrait peut-être lui sauver la vie mais le taux de réussite serait infime, et les séquelles, certaines. Malgré ce pronostic vital engagé, les parents de la fillette ne perdent pas espoir. Emmanuel Charles est prêtre melkite. Avec son épouse, ils jeûnent régulièrement pour la paix dans le monde. Portés par leur foi, ils espèrent un miracle et décident de confier leur fille à sa sainte patronne : Thérèse-Bénédicte de la Croix. Née un 9 août, jour anniversaire de la mort d’Édith Stein à Auschwitz, elle porte le prénom de cette philosophe juive, devenue carmélite en avril 1938.
"Occupe-toi de mes affaires, je m’occuperai des tiennes"
Alors que leur fille est plongée dans un coma artificiel, le père McCarthy s’apprête à annuler une retraite spirituelle qu’il doit prêcher dans le Dakota du Nord. Ne sachant que faire, un soir, il tombe par hasard sur un livre ouvert près de son lit. En regardant la page ouverte, une phrase s’impose : "Occupe-toi de mes affaires, je m’occuperai des tiennes". Cette phrase a été prononcée par Jésus Lui-Même à sainte Thérèse d'Avila, l'une des plus grandes mystiques de l'histoire de l'Église et fondatrice de l'ordre des carmélites auquel appartenait Édith Stein. Le prêtre y voit un appel à la confiance. Il décide donc de partir… laissant entre les mains de Dieu son enfant qu’il ne reverra peut-être jamais vivante. Pendant ce temps, les prières se multiplient. Des carmels et des amis du couple lancent une chaîne de prière, récitent le rosaire, implorent l’intercession de Thérèse-Bénédicte de la Croix.
Contre toute attente, l’état de la petite Theresia s’améliore. Ses reins se remettent à fonctionner. Son foie reprend doucement son activité. Son taux de créatinine chute et ses constantes vitales se stabilisent. En quelques heures, la petite fille se réveille. Elle est consciente, totalement indemne. Vivante ! Quelques jours plus tard, elle quitte l’hôpital sous les regards ébahis du corps médical. Elle est complètement guérie et ne conserve aucune séquelle de son empoisonnement.
Miracle à l’origine de la canonisation d’Édith Stein
Le Docteur Ronald Kleinmann, pédiatre gastro-entérologue au Massachusetts General Hospital, n’en revient pas. Il accepte de témoigner, pendant cinq heures devant le tribunal médical et théologique réuni par la Congrégation pour les causes des saints. Il note qu’aucune explication scientifique ne permet de justifier une telle guérison. Certains qu’il s’agit du miracle nécessaire à la cause d’Edith Stein, les parents de Theresia transmettent le dossier à Rome. Après neuf années d'études et d'investigations scientifiques, le Conseil médical de la Congrégation pour la Cause des Saints a voté à l'unanimité en février 1997 qu'il n'y avait aucune explication scientifique à cette guérison. La guérison soudaine de la petite Theresia Benedicta devient ainsi le miracle requis pour reconnaître officiellement la sainteté de la carmélite d’origine juive, patronne de l’Europe et témoin lumineux de la foi au cœur des ténèbres. Édith Stein est canonisée le 11 octobre 1998 en présence de la famille McCarthy qui lui restera éternellement reconnaissante. Elle est fêtée par l'Église le 9 août.
