Parole de l’Évêque – Mariage et Confirmation
Paru dans Église en Ille-et-Vilaine n°369 – Janvier 2025
L’amour est au cœur du mariage, comme l’atteste l’expérience humaine. Or, l’Esprit Saint diffuse l’amour dans les cœurs. C’est pourquoi, il est beau que les époux découvrent la grandeur du sacrement de Confirmation.
L’Église écoute avec attention la vaste expérience de l’amour dans le mariage entre l’homme et la femme. Elle enseigne[1] ceci :
« Éminemment humain puisqu’il va d’une personne vers une autre personne en vertu d’un sentiment volontaire, cet amour enveloppe le bien de la personne tout entière ; il peut donc enrichir d’une dignité particulière les expressions du corps et de la vie psychique et les valoriser comme les éléments et les signes spécifiques de l’amitié conjugale. »
Bien sûr, aucun homme ni aucune femme ne peut prétendre aimer parfaitement. L’amour est souvent mélangé d’égoïsme ou d’orgueil qui, comme des germes, le ternissent. C’est pourquoi, l’Église ajoute : « Cet amour, par un don spécial de sa grâce et de sa charité, le Seigneur a daigné le guérir, le parfaire et l’élever. » Voilà l’importance du sacrement pour le mariage !
Ceci étant précisé, l’Église poursuit : « Associant l’humain et le divin, un tel amour conduit les époux à un don libre et mutuel d’eux-mêmes qui se manifeste par des sentiments et des gestes de tendresse et il imprègne toute leur vie ; bien plus, il s’achève lui-même et grandit par son généreux exercice. Il dépasse donc de loin l’inclination simplement érotique qui, cultivée pour elle-même, s’évanouit vite et d’une façon pitoyable. »
Dans son enseignement, l’Église évoque l’acte conjugal qui engage la sexualité et que l’Église considère comme spécifique au mariage entre l’homme et la femme : « Cette affection a sa manière particulière de s’exprimer et de s’accomplir par l’œuvre propre du mariage. En conséquence, les actes qui réalisent l’union intime et chaste des époux sont des actes honnêtes et dignes. »
Au cœur de cette relation conjugale, les époux vivre chacun la belle dimension du don de soi-même à l’autre, ce qui est le propre de l’amour. Thérèse de Lisieux le sait bien, elle qui a écrit ce vers devenu célèbre : « Aimer, c’est tout donner et se donner soi-même. »
L’Église sait qu’ainsi « les époux s’enrichissent tous les deux dans la joie et la reconnaissance ». Leur « amour, ratifié par un engagement mutuel, et par-dessus tout consacré par le sacrement du Christ, demeure indissolublement fidèle, de corps et de pensée, pour le meilleur et pour le pire ».
L’Église a conscience que cet amour a besoin d’être soutenu pour croître : « Les époux, rendus capables par la grâce de mener une vie sainte, ne cesseront d’entretenir en eux un amour fort, magnanime, prompt au sacrifice, et ils le demanderont dans leur prière. »
Qui mieux que l’Esprit-Saint peut donner croissance à l’amour ? Les époux trouvent courage et joie dans cette belle affirmation de saint Paul : « L’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » (Romains 5,5)
Les Bénédictions nuptiales l’évoquent : « Envoie sur eux la grâce de l’Esprit Saint : par ta charité répandue dans leurs cœurs, qu’ils demeurent fidèles à l’alliance conjugale. » « Que la force de l’Esprit Saint les enflamme de ton amour. »
Que les fiancés et les époux trouvent force et joie en priant l’Esprit Saint reçu dans le sacrement de Confirmation !
[1] Vatican II, Constitution Gaudium et spes, 7 décembre 1965, n. 49.