Annonces de la Semaine du 2 au 8 Juillet 2023

 

« Peu avant, il avait illustré cette relation avec l’exemple curieux de l’« apode » : « Il y a certains oiseaux, Théotime, qu’Aristote nomme “apodes”, parce qu’ayant les jambes extrêmement courtes, et les pieds sans force, ils ne s’en servent non plus que s’ils n’en avaient point : que si une fois ils prennent terre, ils y demeurent pris, sans que jamais d’eux-mêmes ils puissent reprendre le vol, d’autant que n’ayant nul usage des jambes ni des pieds, ils n’ont pas non plus le moyen de se pousser et relancer en l’air ; et partant, ils demeurent là croupissants et y meurent, sinon que quelque vent propice à leur impuissance, jetant ses bouffées sur la face de la terre, les vienne saisir et enlever, comme il fait plusieurs autres choses ; car alors, si employant leurs ailes ils correspondent à cet élan et premier essor que le vent leur donne, le même vent continue aussi son secours envers eux, les poussant de plus en plus au vol ». L’homme est ainsi : fait par Dieu pour voler et déployer toutes ses potentialités dans l’appel à l’amour, il risque de devenir incapable de décoller quand il tombe à terre et n’accepte pas de rouvrir les ailes au souffle de l’Esprit. Voilà donc la « forme » par laquelle la grâce de Dieu se donne aux hommes : celle des liens précieux et si humains d’Adam. La force de Dieu ne cesse jamais d’être absolument capable de faire prendre son envol et, néanmoins, sa douceur fait en sorte que la liberté d’y consentir n’est ni violée ni inutile. Il revient à l’homme de se lever ou de ne pas se lever. Bien que la grâce l’ait touché au réveil, sans lui, elle ne veut pas que l’homme se lève sans y consentir.

Ainsi tire-t-il sa réflexion finale : « Théotime, les inspirations nous préviennent, et avant que nous y ayons pensé elles se font sentir, mais après que nous les ayons senties, c’est à nous d’y consentir pour les seconder et suivre leurs attraits, ou de le dissentir et les repousser : elles se font sentir à nous, sans nous, mais elles ne nous font pas consentir sans nous ».

Par conséquent, dans la relation avec Dieu, il s’agit toujours d’une expérience de gratuité qui témoigne de la profondeur de l’amour du Père. Cependant, cette grâce ne rend jamais l’homme passif. Elle nous fait comprendre que nous sommes radicalement précédés par l’amour de Dieu, et que son premier don consiste précisément à se recevoir de son amour. Chacun, cependant, a le devoir de coopérer à sa propre réalisation, en déployant avec confiance ses ailes au souffle de Dieu. (…)

Un deuxième grand choix crucial a été celui d’aborder la question de la dévotion. Comme de nos jours, là encore, la nouvelle époque avait soulevé un bon nombre d’interrogations. En particulier, deux aspects demandent à être, aujourd’hui encore, compris et relancés. Le premier concerne l’idée même de dévotion, le second, son caractère universel et populaire. Indiquer ce que l’on entend par dévotion, c’est le premier point qui est abordé au début de Philothée : « Il faut avant toutes choses que vous sachiez ce qu’est la vertu de dévotion ; car, d’autant qu’il n’y en a qu’une vraie, et qu’il y en a une grande quantité de fausses et vaines, si vous ne connaissiez quelle est la vraie, vous pourriez vous tromper et vous amuser à suivre quelque dévotion impertinente et superstitieuse ».

La description de la fausse dévotion par François de Sales est savoureuse et toujours actuelle et il n’est pas difficile pour nous de nous y retrouver, non sans une touche efficace de sain humour : « Celui qui est adonné au jeûne se tiendra pour bien dévot pourvu qu’il jeûne, quoi que son cœur soit plein de rancune ; et n’osant point tremper sa langue dans le vin ni même dans l’eau, par sobriété, ne se feindra point de la plonger dedans le sang du prochain par la médisance et calomnie.

Un autre s’estimera dévot parce qu’il dit une grande multitude d’oraisons tous les jours, quoi qu’après cela sa langue se fonde toute en paroles fâcheuses, arrogantes et injurieuses parmi ses domestiques et voisins. L’autre tire fort volontiers l’aumône de sa bourse pour la donner aux pauvres, mais il ne peut tirer la douceur de son cœur pour pardonner à ses ennemis ; l’autre pardonnera à ses ennemis, mais de tenir raison à ses créanciers, jamais qu’à vive force de justice ».

Ce sont des vices et des efforts de tous les temps, même d’aujourd’hui, pour lesquels le Saint conclut : « Tous ces gens-là sont vulgairement tenus pour dévots, et ne le sont pourtant nullement » Lettre « TOTUM AMORIS EST » du Pape François 


  • Le Panier de quête connecté arrive sur notre paroisse (le 9/7)
  • Chorale paroissiale : pas de répétition.
  • Concert des « petits enfants de France » en l’église de Hédé à 20 h 30, le 19/07
  • Concert musique baroque :12/07 à 20 h30, église St Brieuc des Iffs


« Dans l’Evangile (…) Jésus répète trois fois à ses disciples : « N’ayez pas peur » (Mt 10, 26.28.31). Peu avant, il leur a parlé des persécutions qu’ils devront endurer à cause de l’Evangile, une réalité encore actuelle : l’Eglise, en effet, depuis ses origines, a connu, en même temps que des joies — et il y en a eu beaucoup ! —, de nombreuses persécutions. Cela semble paradoxal : l’annonce du Royaume de Dieu est un message de paix et de justice, fondé sur la charité fraternelle et le pardon, et pourtant elle se heurte à des oppositions, des violences et des persécutions. Jésus, cependant, nous dit de ne pas avoir peur : non pas parce que tout ira bien dans le monde, non, mais parce que pour le Père, nous sommes précieux et que rien de ce qui est bon ne sera perdu. (…) Jésus en parle pour dire que la vraie peur à avoir est celle de jeter sa vie. Jésus dit : « Oui, ayez peur de cela ». Comme pour dire : il ne faut pas tant avoir peur de subir des incompréhensions et des critiques (…) Aujourd’hui encore, en effet, on peut être moqué ou discriminé si l’on ne suit pas certains modèles à la mode qui, pourtant, mettent souvent au centre des réalités de second ordre : par exemple, les choses au lieu des personnes, les performances au lieu des relations. (…) Rester fidèle à ce qui compte est exigent ; cela implique d’aller à contre-courant, de se libérer des conditionnements de la pensée commune, d’être mis à l’écart par ceux qui « suivent la vague ». Mais peu importe, dit Jésus : ce qui compte, c’est de ne pas gaspiller le bien le plus précieux, la vie. Seul cela devrait nous effrayer. Demandons-nous alors : moi, de quoi ai-je peur ? De ne pas avoir ce que j’aime ? (…) ? Du jugement des autres ? Ou de ne pas plaire au Seigneur et de ne pas faire passer son Evangile en premier ? Que Marie, Vierge de la Sagesse, nous aide toujours à être sages et courageux dans les choix que nous faisons ». Angelus du Pape François du 25 juin 2023




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