Parole de l’Évêque – « Je crois en l’Église une… »

 

Quand on regarde l’état des divisions entre les chrétiens, il semble tout autant difficile de proclamer « je crois en l’Église une… », que de confesser : « Je crois en l’Église sainte… » en constatant les péchés d’abus de certains de ses membres. Pourtant, comme je l’ai expliqué dans le Église en Ille-et-Vilaine de décembre, il apparaît juste de confesser la sainteté de l’Église en croyant au Christ, le « seul saint », qui sanctifie ses frères et sœurs pécheurs. De même, il est juste de confesser l’unité de l’Église en raison du Christ auquel nous croyons, alors même que nous constatons lucidement nos divisions.

Ces divisions ne datent pas d’aujourd’hui. Déjà, saint Paul a laissé transparaître sa colère devant la division des chrétiens de la ville de Corinthe : « Frères, je vous exhorte au nom de notre Seigneur Jésus Christ : ayez tous un même langage ; qu’il n’y ait pas de division entre vous, soyez en parfaite harmonie de pensées et d’opinions. Il m’a été rapporté à votre sujet, mes frères, par les gens de chez Chloé, qu’il y a entre vous des rivalités. Je m’explique. Chacun de vous prend parti en disant : « Moi, j’appartiens à Paul », ou bien : « Moi, j’appartiens à Apollos », ou bien : « Moi, j’appartiens à Pierre », ou bien : « Moi, j’appartiens au Christ. » Le Christ est-il donc divisé ? Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ? Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? » (1 Corinthiens 1,10-13)

Malgré les divisions, nous pouvons confesser : « Je crois en l’Église une… » Saint Paul nous en donne la raison fondamentale : « Le Christ est-il donc divisé ? » Voilà que devant leurs divisions, les chrétiens sont tous renvoyés au Christ lui-même. En Lui, il n’y a pas de divisions ! C’est Lui qui est leur unité. Plus précisément, écrit saint Paul, le Christ n’est pas divisé. Il est donc impossible de choisir une part de lui, au risque d’en rejeter une autre partie. Être chrétien, c’est recevoir la foi au Christ et adhérer librement à lui dans sa totalité.

Confesser l’unité de l’Église, c’est donc de la part des chrétiens reconnaître la conversion à laquelle ils sont appelés pour adhérer de plus en plus au Seigneur Jésus, c’est s’ouvrir davantage à son mystère par l’humilité, l’écoute de sa Parole, l’obéissance à ses commandements, c’est entrer plus avant par la foi dans la Révélation que Dieu fait en donnant son Fils unique.

Au concile Vatican II, la conscience des divisions fut d’autant plus vive que les Pères conciliaires ont médité sur « l’unique Église du Christ » (Constitution sur l’Église, n. 8). C’est pourquoi s’est ouvert un nouveau chemin, celui de l’œcuménisme : « Une seule et unique Église a été instituée par le Christ Seigneur », lit-on au début du Décret sur l’œcuménisme.

 Appartenant tous à cette « unique Église du Christ » par le Baptême, nous avons tous à nous convertir pour avancer sur un chemin concret d’unité. C’est ainsi que plusieurs accords ont été signés, notamment entre des Églises orthodoxes et l’Église catholique pour affirmer ensemble une même foi en Dieu Trinité, en Jésus-Christ, unique sauveur du monde, en l’Esprit Saint, « âme » de l’Église.

Chaque année, le mois de janvier voit revenir la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Cette Semaine commence le 18 janvier afin de s’achever le 25 janvier, fête de la Conversion de l’apôtre Paul. Il nous est bon de prier pour l’unité ! Nous connaissons bien les divisions qui affectent l’Église entre orthodoxes, catholiques, anglicans, réformés, évangélistes, etc Nous avons aussi peut-être des expériences de divisions entre catholiques. Osons travailler pour l’unité, tout en priant à cette grande intention. Pour cela, aimons le Christ en actes et en vérité.

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