Annonces de la Semaine 15 au 21 janvier 2023
« La plus belle représentation de notre pèlerinage terrestre c'est Luc qui la donne dans le récit des disciples d'Emmaüs. C'est une marche aux côtés de la Parole vivante du Christ, qui nous explique les Ecritures, la Bible, la fait devenir chemin sur lequel le cœur devient brûlant et à la fin les yeux s'ouvrent : l'Ecriture, l'arbre véritable de la connaissance, nous ouvre les yeux quand nous mangeons en même temps l'arbre de la vie, le Christ. Alors nous devenons vraiment voyants, et c'est alors que nous vivons vraiment.
Trois composantes sont sur ce chemin : la communauté des disciples, l'Ecriture et la présence vivante du Christ.
Ainsi ce chemin des disciples d'Emmaüs est en même temps une description de l'Eglise - une description qui est comme le mûrissement de la connaissance progressive de Dieu.
Cette connaissance devient communion réciproque elle aboutit à la fraction du pain dans laquelle l'homme est l'invité de Dieu et Dieu invite l'homme. Le Christ - cela devient clair ici - on ne peut l'avoir pour soi seul. Il ne nous mène pas seulement à Dieu mais l'un à l'autre. C'est pourquoi le Christ et l'Eglise forment un tout, comme l'Eglise et la Bible vont ensemble. Réaliser cette grande communion dans chacune des communautés à l'échelle de l'évêché, de la paroisse, des mouvements d'église fut, est, sera toujours la mission centrale de l'Eglise. Elle doit être perçue comme accompagnement de nos soucis, de la parole de Dieu et du Christ, et nous mener au don du sacrement qui doit anticiper les noces de Dieu avec l'humanité.
Revenons sur les réflexions faites jusqu'ici, nous pouvons alors dire : la question du Christ n'est en fait pas une question en soi, une deuxième question à côté de la question de Dieu mais c'est la façon dont le problème de Dieu s'incarne pour nous, nous tient pour ainsi dire au corps et pénètre notre âme. Et l'Eglise à nouveau n'est pas un troisième problème en soi mais il se fond dans le problème du Christ : L'Eglise est l'accompagnement sur la route avec lui et vers lui et nous ne la comprendrons que si elle reste dans son rôle de service. Et alors nous pourrons l'aimer vraiment comme on aime un compagnon de route. (…) Le dimanche est aussi le jour de la communauté humaine, le jour de la cellule familiale et le jour où la grande famille, la famille de Dieu se forme dans l'église et où l'église vit réellement. Quand on ne vit l'Eglise qu'à travers les réunions et la paperasse on ne la connaît pas. Elle devient sujet d'agacement parce que ou bien elle devient objet de notre propre agir ou bien elle apparaît comme quelque chose d'imposé, d'étranger.
De l'intérieur nous ne connaissons l'église que lorsque nous faisons l'expérience de son propre dépassement, lorsque le Seigneur entre en elle et qu'elle en fait sa maison et que nous sommes du coup ses frères et sœurs. (…)
La liturgie nous ne la faisons pas nous-mêmes.
Nous n'inventons pas quelque chose du type des comités de fête, ou des présentateurs télé. Le Seigneur vient.
La liturgie a grandi, depuis le Christ et les apôtres, dans la foi de l'Eglise, nous entrons en elle, nous ne la faisons pas.
De cette façon seulement on peut parler de fête et la fête comme anticipation de la liberté future est indispensable à l'homme. On pourrait même dire c'est le devoir de l'Eglise de nous offrir de vivre cette fête. La fête est née dans toute l'histoire de l'humanité comme événement cultuel et elle est impensable sans la présence du divin. C'est là qu'elle trouve sa vraie grandeur, là où réellement Dieu devient notre invité et nous invite à son repas. (…) Ne devrions-nous pas retrouver cette joie au milieu d'un monde troublé et sombre ?
Raviver sans arrêt la joie que Dieu procure, la joie de sa révélation, raviver cette amitié avec Dieu, me semble être une tâche urgente de l'Eglise en notre siècle. C'est justement pour nous que valent les mots prononcés par le prêtre Esdras au peuple d'Israël qui manquait de courage après l'Exil : « La joie dans notre Seigneur est notre force ».(Neh 8,10).
Joseph Cardinal Ratzinger : Conférence de Carême à Notre Dame de Paris
- Ordination Episcopale de Mgr Bondu le dimanche 22/01 à 15 h 30 en la cathédrale St Pierre de Rennes.
- Du 18 au 25 janvier : semaine de prière pour l’unité des chrétiens
- Intention de prière de notre archevêque : « Seigneur Jésus, Prince de la Paix, nous te supplions pour les Arméniens du Haut-Karabakh. Dans le silence de la Communauté internationale, ils sont victimes de violences qui les conduiront à l’extermination. Réveille en nous tous la charité qui peut leur venir en aide. Inspire des sentiments de justice et de dialogue aux dirigeants de l’Azerbaïdjan, de la Russie et de l’Arménie afin que tous les habitants du Haut-Karabakh soient respectés dans leur dignité et dans leur foi. »
- Catéchèse pour tous avec St Matthieu (lire chapitre 2 à 4) : samedi 28 janvier à 14 h 30, salle St Jean
- Il est possible de faire des offrandes de messes qui seront célébrées à Rome par l’abbé Nicolas Esnault.
« Une Eglise qui ne serait que l'appareil qui se dirige lui-même serait une caricature de l'Église. Tant qu'elle tournera autour d'elle même et qu'elle ne regardera que les buts à poursuivre pour sa survie elle sera superflue et dépérira, même si elle dispose de grands moyens et qu'on la manage habilement. Elle ne peut vivre et fructifier que si la primauté de Dieu est vivante en elle. (…) Dieu est allé au-devant de l'homme. Il lui a montré son visage, il lui a ouvert son cœur : « Nul n'a jamais vu Dieu. Le Fils unique qui est tourné vers le sein du Père lui l'a fait connaître » dit l'Evangile de Jean (Jean 1 18). Cette nouvelle, l'Eglise a à la transmettre. Elle doit amener les hommes au Christ, le Christ aux hommes afin que Dieu vienne vers eux et eux vers Dieu.
Le Christ n'est pas un quelconque grand homme avec une profonde expérience religieuse, il est Dieu, Dieu fait homme pour qu'il y ait un pont entre l'homme et Dieu et que l'homme puisse vraiment être lui-même. Celui qui voit en Christ seulement un grand homme juste ne le connaît pas vraiment. Le chemin du Christ et au Christ doit aboutir là où aboutit l'Evangile de Marc, avec l'aveu de l'officier romain devant le crucifié : « Vraiment, cet homme était le fils de Dieu » (15,39). Il doit aboutir là où aboutit l'Evangile de Jean, dans l'aveu de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu » (20,28). (…) Pour connaître le Christ on doit suivre le chemin que les Evangiles nous montrent. La grande et principale tâche de l'Eglise c'est aujourd'hui, comme cela a toujours été, de montrer le chemin et d'en offrir l'accompagnement. » Joseph Cardinal Ratzinger, Conférence à Notre Dame de Paris