Jesus Incomparable semaine 4

1. Vidéo 1 - Marie, Mère de Dieu

https://www.youtube.com/watch?v=2Zx3H5MKWPo

2. Vidéo 2 - Jésus vraiment homme

https://www.youtube.com/watch?v=uyX6YoEszT8

3. Vidéo 3 - Les grands conciles christologiques

https://www.youtube.com/watch?v=yD5j3UOedBk

complément : la Vierge Marie, Theotokos 

https://www.youtube.com/watch?v=mlNN5wUaH_I

Textes

1. « De même, en effet, qu’il est né du sein inviolé de la Vierge, de même il est ressuscité du tombeau fermé. De même que le Fils unique de Dieu est devenu premier-né en naissant d’une mère, de même il est devenu le premier-né d’entre les morts par sa résurrection. De même, assurément, que sa naissance n’a pas fait perdre à la Vierge mère sa virginité, de même sa résurrection n’a pas brisé les sceaux du sépulcre. Je ne puis donc pas définir par des mots sa naissance ni comprendre sa sortie du sépulcre. » (Homélie de saint Jean Chrysostome † 407 sur le Grand Samedi, 10; PG 88, 1860- 1866.)
D’ordinaire la mère est dans les douleurs et le nourrisson vagissant est confié à des sage- femmes tandis que le mari tient son épouse épuisée (obstetrices suscipiant parvulum vagientem, maritus lassam teneat uxorem). Mais aucune sage-femme n’assista Marie, aucune nourrice n’intervint. De ses propres mains Marie enveloppa son fils dans des langes étant à la fois mère et sage-femme (ipsa et mater et obstetrix fuit) et le déposa dans une mangeoire parce qu’il n’y avait pas de place pour eux à l’hôtellerie. (Luc 2,7) (Saint Jérôme De perpetua Virginitate Beatae Mariae adversus Helvidium § 8 ; PL 23,201) 


2. "Le Corps du Christ, qui entra chez les disciples les portes étant closes pouvait aussi par la même puissance sortir du sein fermé de sa mère. Il ne convenait pas qu'en naissant il portât atteinte à cette intégrité, lui qui voulait naître pour rétablir dans son intégrité ce qui était corrompu. (St Thomas, Compendium Theologiae, chap. 225.)

3. « Plusieurs Pères de l’Eglise ont établi un parallèle significatif entre la génération du Christ ex intacta virgine et sa résurrection ex intacto sepulchro… Tous les Pères rendent témoignage à la conviction qu’entre ces deux évènements salvifiques – la génération naissance du Christ et sa résurrection d’entre les morts – existe une connexion intrinsèque qui correspond à un plan précis de Dieu ; une connexion que l’Eglise, dirigée par l’Esprit, a découverte mais n’a pas créée.
Pour saint Pierre Chrysologue, Celui qu’une virginité close avait amené à cette vie, un sépulcre fermé le rendrait à la vie éternelle. C’est le propre de la divinité de laisser la Vierge scellée après la naissance et c’est aussi le propre de la divinité de sortir avec son corps du tombeau scellé. (Sermon 75,5)… Les évêques qui participèrent au Concile de Capoue en 392 comprirent que la question de la Virginité de Marie n’est pas secondaire, ni limitée à l’humble personne de la Servante du Seigneur, mais concerne plutôt des aspects fondamentaux de la foi : le mystère même du Christ, son œuvre salvifique et le service du Royaume. » (Saint Jean-Paul II, discours à Capoue le 24 mai 1992)

4. « Voyez cette parole que je vous fais entendre, je l’ai eu en moi tout d’abord. Je te l’ai adressée et elle ne s’est pas éloignée de moi ; quelque chose a commencé d’être en toi qui n’y était pas, cependant ce quelque chose n’a pas cessé d’être en moi pour sortir vers toi. De même donc que ma parole est allée frapper tes oreilles sans s’éloigner de mon esprit, de même ce Verbe est venu parler à vos sens sans s’éloigner de son Père ; mon verbe était en moi et s’est exprimé dans une voix, le Verbe était dans son Père et s’est exprimé dans la chair (Verbum meum erat apud me, et processit in vocem : Verbum Dei erat apud Patrem, et processit in carnem). » (Saint Augustin, sermon 119,7 ; PL 38,675)

5. « Ce n’est pas un homme ordinaire, qui a d’abord été engendré par la sainte Vierge et sur lequel ensuite est descendu le Verbe, mais c’est pour avoir été uni à son humanité dès le sein-même qu’il est dit avoir subi la génération charnelle, en tant qu’il s’est approprié la génération de sa propre chair… C’est ainsi que les saints pères se sont enhardis à nommer la Sainte Vierge « Theotokos, Mère de Dieu », non que la nature du Verbe ou sa Divinité ait reçu le début de son existence à partir de la sainte Vierge, mais parce qu’a été engendré d’elle son saint corps animé d’une âme raisonnable, corps auquel le Verbe s’est uni selon l’Hypostase et pour cette raison est dit avoir été engendré selon la chair. » (Saint Cyrille d’Alexandrie, 2ème lettre à Nestorius ; DS n°251)

6. Alors deux prostituées vinrent vers le roi et se tinrent devant lui. 17 L'une des femmes dit : "S'il te plaît, Monseigneur ! Moi et cette femme nous habitons la même maison, et j'ai eu un enfant, alors qu'elle était dans la maison. 18 Il est arrivé que, le troisième jour après ma délivrance, cette femme aussi a eu un enfant; nous étions ensemble, il n'y avait pas d'étranger avec nous, rien que nous deux  ans la maison. 19 Or le fils de cette femme est mort une nuit parce qu'elle s'était couchée sur lui. 20 Elle se leva au milieu de la nuit, prit mon fils d'à côté de moi pendant que ta servante dormait ; elle le mit sur son sein et son fils mort elle le mit sur mon sein. 21 Je me levai pour allaiter mon fils, et voici qu'il était mort ! Mais, au matin, je l'examinai, et voici que ce n'était pas mon fils que j'avais enfanté !" 22 Alors l'autre femme dit : "Ce n'est pas vrai! Mon fils est celui qui est vivant, et ton fils est celui qui est mort !" et celle-là reprenait : "Ce n'est pas vrai ! Ton fils est celui qui est mort et mon fils est celui qui est vivant !" Elles se disputaient ainsi devant le roi 23 qui prononça : "Celle-ci dit : Voici mon fils qui est vivant et c'est ton fils qui est mort ! Et celle-là dit : Ce n'est pas vrai ! Ton fils est celui qui est mort et mon fils est celui qui est vivant ! 
24 Apportez-moi une épée", ordonna le roi ; et on apporta l'épée devant le roi, 25 qui dit : "Partagez l'enfant vivant en deux et donnez la moitié à l'une et la moitié à l'autre." 26 Alors la femme dont le fils était vivant s'adressa au roi, car sa pitié s'était enflammée pour son fils, et elle dit : "S'il te plaît, Monseigneur ! Qu'on lui donne l'enfant vivant, qu'on ne le tue pas !" mais celle-là disait : "Il ne sera ni à moi ni à toi, partagez !" 27 Alors le roi prit la parole et dit : "Donnez l'enfant vivant à la première, ne le tuez pas. C'est elle la mère." 28 Tout Israël apprit le jugement qu'avait rendu le roi, et ils révérèrent le roi car ils virent qu'il y avait en lui une sagesse divine pour rendre la justice. (1 Rois 3,16-28)

7. « De chair ô mon Dieu vous n’en aviez pas pour rompre avec eux le pain du repas ta chair au printemps de moi façonnée, ô mon Fils, c’est moi qui te l’ai donnée. » (Marie Noël, Le Rosaire des joies)

8. « Elle l’a porté neuf mois et lui donnera le sein et son lait deviendra le sang de Dieu. Et par moment la tentation est si forte qu’elle oublie qu’il est Dieu. Elle le sert dans ses bras et elle dit :“ Mon petit” mais à d’autres moments, elle demeure interdite et elle pense : Dieu est là, et elle est prise d’une horreur religieuse pour ce Dieu muet, pour cet enfant terrifiant (…) Elle le regarde et elle pense : “ce Dieu est mon enfant. Cette chair divine est ma chair. Il est fait de moi, il a mes yeux et cette forme de sa bouche, c’est la forme de la mienne, il me ressemble. Il est Dieu et il me ressemble.” Aucune femme n’a eu de la sorte son Dieu pour elle seule, un Dieu tout petit qu’on peut prendre dans ses bras et couvrir de baisers, un Dieu tout chaud qui sourit et qui respire, un Dieu qu’on peut toucher et qui  rit. " (Jean-Paul Sartre, extrait de la méditation sur Noël composé au Stalag en 1940)

9. Quelques heures plus tard, au creux de la nuit, Marie mit au monde son Fils premier né. Noël, quel mystère ! La Vierge contemplait ce petit-être avec des yeux étonnés : c’était son enfant et celui de Dieu. Devait-elle l’adorer comme son Seigneur ou l’allaiter comme son Fils ? Devait-elle le mettre sur ses genoux dans la tendresse ou se mettre à genoux devant lui dans l’adoration ? Elle l’enveloppa de langes et le coucha dans la mangeoire, au grand dam du bœuf et de l’âne, stupéfaits de cette intrusion. Marie se souvint des oracles prophétiques : « Il se manifestera entre deux animaux (Ha 3,2 LXX) … Le bœuf connaît son bouvier et l’âne la crèche de son maître, mais Israël n’a pas reconnu son rédempteur (Is. 1,3)»… Décidément le plan de Dieu se déroulait, si surprenant, par des détours tellement déconcertants et pourtant si parfaitement prévus. Le Fils de Dieu venait chez les hommes et il était rangé parmi les animaux. Il venait sur terre et il naissait sous la terre, dans cette grotte. Il venait au plus bas, rechercher ce qui était perdu. Le Dieu des Hauteurs régnait dans les bas-fonds. Emmailloté dans ces langes blancs, enseveli au fond d’une grotte, comme trente trois ans plus tard il le serait au tombeau, le petit Sauveur du monde reposait, tranquille, sur sa patène de paille. Il serait le Pain vivant, la vraie nourriture des hommes. Et pour l’heure il était là déposé dans une mangeoire à Bethléem dont le nom hébreu signifiait précisément la maison du Pain. (Guillaume de Menthière, Marie de Nazareth, récit, Mame, 2014, préface de Mgr Marcuzzo évêque à Nazareth, p. 80)

10. « Ainsi les vrais dévots sont soumis et obéissants à la sainte Vierge comme à leur bonne Mère à l’exemple de Jésus-Christ, qui de trente-trois ans qu’il a vécu sur la terre, en a employé trente à glorifier Dieu son Père par une parfaite et entière soumission à sa sainte Mère. Ils lui obéissent en suivant exactement ses conseils, comme le petit Jacob ceux de Rébecca à qui elle dit : “Mon fils suivez mes conseils” (Gn27, 8) ou comme les conviés aux noces de Cana, auxquels la Sainte Vierge dit : Faites tout ce que mon Fils vous dira. Jacob, pour avoir obéi à sa mère, reçut la bénédiction comme par miracle, quoique naturellement il ne dût pas l'avoir. Les conviés aux noces de Cana, pour avoir suivi le conseil de la Sainte Vierge, furent honorés du premier miracle de Jésus-Christ, qui y convertit l'eau en vin à la prière de sa Sainte Mère. De même, tous ceux qui, jusqu'à la fin des siècles, recevront la bénédiction du Père céleste et seront honorés des merveilles de Dieu, ne recevront ces grâces qu'en conséquence de leur parfaite obéissance à Marie. Les Esaü, au contraire perdent leur bénédiction, faute de soumission à la Sainte Vierge. » (Saint Louis Marie Grignion de Monfort, Traité de la Vraie Dévotion n°198) 

11. Il saisit d'un regard toute sa vie humaine,
Que trente ans de famille et trois ans de public n'avait point accomplie ;
Que trente ans de travail et trois ans de prière,
Trente trois ans de travail, trente trois ans de prière n'avait point achevée ;
Que trente ans de charpente et trois ans de paroles,
Trente trois ans de charpente, trente trois ans de paroles
Secrètes, publiques, n'avaient point épuisée…
Car Il avait travaillé dans la charpente,
De son métier, Il travaillait, Il était dans la charpente, dans la charpenterie ;
Il était ouvrier charpentier. (Charles Péguy, Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc)

12. « Il a aimé comme un homme, humainement, l’humble hoirie de l’homme, sa table son pain et son vin- les routes grises dorées après l’averse, les villages avec leurs fumées, les petites maisons dans les haies d’aubépines, la paix du soir qui tombe et les enfants jouant sur le seuil… Il a aimé tout cela humainement à la manière d’un homme, mais comme aucun homme ne l’avait jamais aimé, ne l’aimerait jamais. Si purement, si étroitement, avec le cœur qu’il avait fait pour cela de ses propres mains.
Et la veille tandis que les derniers disciples discutaient entre eux de l’étape du lendemain, le gîte et les vivres, ainsi que font les soldats avant une marche de nuit, criant fort exprès, de leurs grosses voix paysannes, en se donnant des claques sur l’épaule, selon l’usage des bouviers et des maquignons, Lui cependant bénissait les prémices de sa prochaine agonie, ainsi qu’il avait béni le jour même la vigne et le froment, consacrant pour les siens, pour la douloureuse espèce, son œuvre, le Corps Sacré. Il l’offrit à tous les hommes. Il l’éleva vers eux de ses mains saintes et vénérables, par dessus la large terre endormie dont il avait tant aimé les saisons. » (Georges Bernanos, La Joie)
A vous entendre on croirait trop souvent que nous prêchons le Dieu des spiritualistes, l’être suprême, je ne sais quoi, rien qui ressemble en tous à ce Seigneur que nous avons appris à connaître comme un merveilleux ami vivant, qui souffre de nos peines, s’émeut de nos joies, partagera notre agonie, nous recevra dans ses bras, sur son cœur (…)
Le drame de l’incarnation comme ils disent ! Mais cet unique drame le drame des drames, car il n’y en a pas d’autres s’est joué sans décor et sans passementeries. Pense donc ! Le Verbe s’est fait chair et les journalistes de ce temps là n’en ont rien su ! (…)
L’entrée triomphale à Jérusalem : notre Seigneur a daigné gouter au triomphe comme au reste, comme à la mort, il n’a rien refusé de nos joies, il n’a refusé que le péché. Il y a des triomphes légitimes, ça n’est pas interdit de triompher. Quand Jeanne d’Arc entrera dans Orléans je ne veux pas qu’elle puisse croire mal faire. (Georges Bernanos, Journal d’un curé de Campagne)

13. Je vais vous dire toute la vérité, sans rien vous cacher : je vous ai déjà enseigné qu'il convient de garder le secret du roi, tandis qu'il convient de révéler dignement les œuvres de Dieu. 12 Vous saurez donc que, lorsque vous étiez en prière, toi et Sarra, c'était moi qui présentais vos suppliques devant la Gloire du Seigneur et qui les lisais ; et de même lorsque tu enterrais les morts. 13 Quand tu n'as pas hésité à te lever, et à quitter la table, pour aller ensevelir un mort, j'ai été envoyé pour éprouver ta foi, 14 et Dieu m'envoya en même temps pour te guérir, ainsi que ta belle-fille Sarra. 15 Je suis Raphaël, un des sept Anges qui se tiennent toujours prêts à pénétrer auprès de la Gloire du Seigneur." 16 Ils furent remplis d'effroi tous les deux ; ils se prosternèrent, et ils eurent grand-peur.
17 Mais il leur dit : "Ne craignez point, la paix soit avec vous. Bénissez Dieu à jamais. 18 Pour moi, quand j'étais avec vous, ce n'est pas à moi que vous deviez ma présence, mais à la volonté de Dieu : c'est lui qu'il faut bénir au long des jours, lui qu'il faut chanter. 19 Vous avez cru me voir manger, ce n'était qu'une apparence. (Tobie 12,11-19)



14. « A ceci reconnaissez l'esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus Christ venu dans la chair est de Dieu ; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu ; c'est là l'esprit de l'Antichrist.      (1 Jean 4,2-3) « C’est que beaucoup de séducteurs se sont répandus dans le monde, qui ne confessent pas Jésus Christ venu dans la chair. Voilà bien le Séducteur, l'Antéchrist. » (2 Jean 7)

15. Restez sourds, lorsqu’on ne vous parle pas d’un Jésus-Christ qui est descendant de David, fils de Marie, qui est né véritablement ; qui a mangé et bu ; qui a été véritablement persécuté sous Ponce Pilate, qui a été crucifié et qui est mort véritablement, à la face des cieux de la terre et des enfers … (Saint Ignace d’Antioche, Aux Tralliens, 9,1-2)

16. « De même qu’il a fallu au Verbe une chair à cause de la condamnation de la chair et une âme à cause de la condamnation de l’âme, de même lui a-t-il fallu un esprit à cause de la condamnation de l’esprit qui, en Adam, n’avait pas seulement péché, mais avait présenté les premiers symptômes du mal, comme disent les médecins à propos des maladies… Ce qui avait besoin de salut, c’est cela qui a été assumé ; donc l’esprit a été assumé (…) Ce qui n’est pas assumé n’est pas guéri, mais ce qui est uni à Dieu, cela est aussi sauvé. » (Saint Grégoire de Nazianze, oratio 2,23 ; PG 35,433 ; épître 101,7,32 ; PG 37, 181)

17. « Qu’est le Christ ? Il est Verbe et homme tout ensemble : et il n’est pas homme en ce sens qu’il n’ait qu’un corps, parce que l’homme se compose d’un corps et d’une âme ; et dans le Christ, l’homme se trouve tout entier. Il ne se serait pas, en effet, revêtu de la partie la plus grossière de notre humanité, sans en prendre la plus noble ; or, l’âme de l’homme est supérieure à son corps. Puisque notre humanité se trouve tout entière dans le Christ, qu’est-il donc ? Je l’ai dit : il est Verbe et homme. Qu’est-ce à dire : Verbe et homme ? C’est-à-dire, Verbe, âme et corps. Tenez à ce point de doctrine, car il y a des hérétiques qui y sont opposés : depuis longtemps déjà, la vérité catholique les compte au nombre de ses ennemis, mais pareils à des voleurs et à des brigands, qui n’entrent point par la porte, ils ne cessent de tendre des pièges au troupeau. Les Apollinaristes ont été déclarés hérétiques pour avoir osé enseigner que le Christ est seulement Verbe et corps : à les entendre, il n’a pas pris une âme humaine (Apollinaritae haeretici dicti sunt qui aussi sunt dogmatizare quod Christus non sit nisi Verbum et caro : animama humanam non eum assumsisse contendunt). Plusieurs d’entre eux n’ont pu disconvenir qu’il ait eu une âme ; mais voyez en quelle insoutenable absurdité, en quelle folie ridicule ils sont tombés. Ils ont admis en lui l’existence d’une âme dépourvue de raison : quant à la présence en lui d’une âme raisonnable, ils l’ont niée : ils lui ont attribué une âme animale, ils lui ont refusé une âme humaine. Ils ont refusé au Christ, parce qu’ils l’avaient eux-mêmes perdue. Que leur erreur ne devienne pas la nôtre, car nous avons été nourris et élevés dans la foi catholique. Je profite donc de cette occasion pour prémunir votre charité, comme dans les leçons précédentes nous vous avons suffisamment prémunis contre les Sabelliens et les Ariens ; contre les Sabelliens, qui ne voient aucune différence entre le Père et le Fils ; contre les Ariens, qui prétendent qu’autre chose est le Père, autre chose est le Fils, comme s’ils n’avaient pas tous deux la même substance. Autant qu’il vous en souvient, et que vous devez vous en souvenir, nous vous avons fortifiés contre l’hérésie des Photiniens, qui n’ont vu en Jésus-Christ qu’un pur homme, sans y reconnaître aussi un Dieu ; et contre les Manichéens, suivant lesquels il était Dieu sans être homme en même temps ; enfin, nous avons profité de l’occasion présente pour vous parler de l’âme du Sauveur et combattre l’erreur des Apollinaristes : ces hérétiques, nous l’avons dit, soutiennent que le Christ n’a pas eu d’âme humaine, d’âme raisonnable et intelligente, une âme, enfin, qui nous distingue des bêtes, et telle qu’il en faut une pour faire de nous des hommes. » (Apollinaristas qui dicunt Dominum nostrum Jesum Christum non habuisse animam humanam, id est animam rationalem, animam intelligentem, animam inquam, in qua distamus a pecore, quod homines sumus) (Saint Augustin, Traité sur saint Jean n°47,9 ; PL 35, 1737-1738) 

18. « Un seul et même Christ, Seigneur et Fils unique, que nous devons reconnaître en deux natures, sans confusion, sans changement, sans division, sans séparation. La différence des natures n’est nullement supprimée par leur union, mais plutôt les propriétés de chacune sont sauvegardées et réunies en une seule personne et une seule hypostase. » (Concile de Chalcédoine 451, DS 301-302)

19. « Lorsque le Christ instruisait ses disciples tant par la parole en enseignant sa doctrine que par les œuvres en accomplissant des miracles, c’était précisément pour que l’on crût que le même Christ est à la fois et fils unique de Dieu et fils de l’homme. Car l’un sans l’autre ne pouvait servir au salut, et le péril était aussi grand de croire le Seigneur Jésus Christ soit Dieu seulement sans l’homme, soit homme seulement sans Dieu ; il faut en effet confesser pareillement l’un et l’autre, la vraie divinité étant en l’homme comme la vraie humanité en Dieu. (Saint Léon le Grand, Sermon 38 (LI) sur la Transfiguration §1 SC 74bis p23) Dans cette union de la créature et du Créateur, rien de divin ne manqua à la nature humaine assumée et rien d’humain à celle qui assumait (ut cum suo Creatori creatura esset unita, nihil assumpto divinum, nihil assumenti deesset humanum). » (Saint Léon le Grand, 12ème sermon sur la Passion (LXIII) ; PL 54,354)

20. Nous croyons en un seul Dieu, Père tout-puissant, créateur de tous les êtres visibles et invisibles. Et en notre seul Seigneur, Jésus Christ le Fils de Dieu, né du Père, unique engendré, c'est-à-dire de la substance du Père, Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, né, non pas créé, d'une unique substance avec le Père (ce qu'en grec on appelle homoousios), par qui tout a été fait, ce qui est dans le ciel et ce qui est sur la terre, (…) (Concile de Nicée 325, DS 125)



21. Une telle unité s’est faite des deux substances que, depuis le moment où, répondant au besoin du genre humain, le Verbe s’est fait chair dans le sein de la Bienheureuse Vierge, il n’est plus permis de le penser Dieu sans penser qu’il est homme, ni de le penser homme sans penser qu’il est Dieu. L’une et l’autre nature, certes, manifestent leur vérité par des actions distinctes, mais aucune ne brise son union avec l’autre. Rien ici qui soit exempt de réciprocité, l’humilité est toute dans la majesté, la majesté toute dans l’humilité ; l’unité n’amène pas la confusion, pas plus que la propriété ne rompt l’unité. D’une part le passible, de l’autre l’inviolable ; et cependant au même appartient l’ignominie auquel appartient aussi la gloire. (Saint Léon le Grand, Sermon III sur la Passion (41,LIV) §1 SC 74bis p 55)

Les propriétés des deux natures et substances étant pleinement sauvegardées et s’étant réunies en une seule personne, la majesté s’est revêtue de la bassesse, la force de la faiblesse et l’éternité de la mortalité… Le Christ a pris l’état de serviteur sans la souillure du péché, relevant l’humanité sans diminuer la divinité… Pierre, instruit par la révélation du Père, confessa que le Christ et le Fils de Dieu sont la même personne parce que l’un sans l’autre n’aurait pu opérer notre salut et qu’il était également périlleux de croire Jésus-Christ notre Seigneur, ou simplement Dieu sans humanité, ou simplement homme sans divinité. (Saint Léon le Grand, Tome à Flavien, chap III, DS 293) (Chap. 4) Voici donc que le Fils de Dieu entre dans ces lieux les plus bas du monde, descendant du trône céleste sans pourtant quitter la gloire de son Père, engendré dans un nouvel ordre, par une nouvelle naissance. Un nouvel ordre parce que invisible en ce qui est sien, il a été rendu visible en ce qui est nôtre ; infini il a voulu être contenu ; subsistant avant tous les temps, il a commencé d'exister dans le temps ; Seigneur de l'univers, il a voilé d'ombre l'immensité de sa majesté, il a pris la forme de serviteur ; Dieu impassible, il n'a pas dédaigné d'être homme passible, immortel, de se soumettre aux lois de la mort. (…) Car celui qui est vrai Dieu est, le même, vrai homme. Dans cette unité il n'y a pas de mensonge, dès lors que l'humilité de l'homme et l'élévation de la divinité s'enveloppent l'une l'autre. Car de même que Dieu n'est pas changé par la miséricorde, de même l'homme n'est pas absorbé par la dignité. Car chacune des deux formes accomplit sa tâche propre dans la communion avec l'autre, le Verbe opérant ce qui est du Verbe, la chair effectuant ce qui est de la chair. Un des deux resplendit de miracles, l'autre succombe aux outrages. Et de même que le Verbe ne cesse pas d'être en égalité de gloire avec le Père, de même la chair ne se dérobe pas à la nature de notre race. (...) Ce n'est pas acte de même nature que dire "Moi et le Père nous sommes un. " (Jn 10,30) Et dire : "Le Père est plus grand que moi" (Jn 14,28) Car bien que dans le Seigneur Jésus Christ la personne de Dieu et de l'homme soit une, autre chose est ce par quoi les outrages sont communs à l'un et à l'autre, autre chose ce par quoi la gloire leur est commune. De ce qui est nôtre, en effet, il tient l'humanité, inférieure au Père, du Père il tient la divinité, égale au Père. (Saint Léon le Grand, Tome à Flavien, chap IV, DS 294-295)

22. Si quelqu’un ne confesse pas que l'union du Dieu Verbe à la chair animée par une âme raisonnable et pensante s'est réalisée selon la composition, c'est-à-dire selon l'hypostase : comme l'ont enseigné les saints Pères ; et s'il ne confesse pas pour cette raison son unique hypostase, réalité qu'est le Seigneur Jésus Christ, un de la sainte Trinité, qu'un tel homme soit anathème. Car cette union a été comprise de nombreuses manières ; les uns, sectateurs de l'impiété d'Apollinaire et d'Eutychès, partisans de la disparition des éléments qui se sont réunis, prônent une union par confusion ; les autres, pensant comme Théodore et Nestorius, favorables à la division, introduisent une union de relation ; cependant, la sainte Eglise de Dieu, rejetant l'impiété des deux hérésies, confesse l'union du Dieu Verbe à la chair selon la composition, c'est-à-dire selon l'hypostase. En effet, l'union par composition dans le mystère du Christ conserve non seulement sans confusion les éléments réunis, mais encore n'admet pas la division. (Anathématisme du 2ème Concile de Constantinople 553, DS 424-425)






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