Parole de l’Évêque – Grâce au chapelet, contempler Jésus

 Paru dans Église en Ille-et-Vilaine n°366 – Octobre 2024

Prier avec le chapelet est une belle manière de prier. Aussi bien quand on est seul, que quand on est avec d’autres, dans une église ou en marchant au cours d’un pardon ou d’un pèlerinage.

Avec le chapelet, on imite la Vierge Marie qui a contemplé mieux que personne son Fils Jésus en chacune des étapes de sa vie. « Le peuple chrétien se met à l’école de Marie, pour se laisser introduire dans la contemplation de la beauté du visage du Christ et dans l’expérience de la profondeur de son amour », écrit saint Jean-Paul II dans sa lettre sur le Rosaire du 16 octobre 2002. Je vous invite à la lire en ce mois d’octobre, mois du Rosaire !

Le Pape polonais cite son saint prédécesseur, Paul VI : « Prière évangélique centrée sur le mystère de l’Incarnation rédemptrice, le Rosaire a donc une orientation nettement christologique. En effet, son élément le plus caractéristique – la répétition litanique de l’Ave Maria – devient lui aussi une louange incessante du Christ, objet ultime de l’annonce de l’Ange et de la salutation de la mère du Baptiste : “Le fruit de tes entrailles est béni” (Luc 1, 42). »

Jean-Paul II est tellement convaincu que la prière du chapelet nous fait contempler Jésus dans tout son mystère qu’il a voulu ajouter les « mystères lumineux » : « Pour que l’on puisse dire de manière complète que le Rosaire est un “résumé de l’Évangile”, il convient donc que, après avoir rappelé l’Incarnation et la vie cachée du Christ (mystères joyeux), et avant de s’arrêter sur les souffrances de la Passion (mystères douloureux), puis sur le triomphe de la Résurrection (mystères glorieux), la méditation se tourne aussi vers quelques moments particulièrement significatifs de la vie publique (mystères lumineux). Cet ajout de nouveaux mystères, sans léser aucun aspect essentiel de l’assise traditionnelle de cette prière, a pour but de la placer dans la spiritualité chrétienne, avec une attention renouvelée, comme une authentique introduction aux profondeurs du Cœur du Christ, abîme de joie et de lumière, de douleur et de gloire. »

Le pape Jean-Paul II nous encourage à prier le chapelet, sa « prière préférée » : « La méditation des mystères du Christ est proposée dans le Rosaire avec une méthode caractéristique, capable par nature de favoriser leur assimilation. C’est une méthode fondée sur la répétition. Cela vaut avant tout pour l’Ave Maria, répété dix fois à chaque mystère. Si l’on s’en tient à cette répétition d’une manière superficielle, on pourrait être tenté de ne voir dans le Rosaire qu’une pratique aride et ennuyeuse. Au contraire, on peut considérer le chapelet tout autrement, si on le regarde comme l’expression de cet amour qui ne se lasse pas de se tourner vers la personne aimée par des effusions qui, même si elles sont toujours semblables dans leur manifestation, sont toujours neuves par le sentiment qui les anime. […]

Une chose est claire : si la répétition de l’Ave Maria s’adresse directement à Marie, en définitive, avec elle et par elle, c’est à Jésus que s’adresse l’acte d’amour. La répétition se nourrit du désir d’être toujours plus pleinement conformé au Christ, c’est là le vrai “programme” de la vie chrétienne. Saint Paul a énoncé ce programme avec des paroles pleines de feu : “Pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir est un avantage” (Philippiens 1, 21). Et encore :  “Ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi” (Galates 2, 20). Le Rosaire nous aide à grandir dans cette conformation jusqu’à parvenir à la sainteté. »

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