Annonces de la Semaine du 25 décembre au 31 janvier 2022

 

« Dans son Évangile, saint Jean, allant à l’essentiel, a approfondi la brève allusion de saint Luc sur la situation à Bethléem : « Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu » (1, 11). (…) Cela concerne en réalité l’humanité tout entière : Celui par lequel le monde a été fait, le Verbe créateur, entre dans le monde, mais il n’est pas écouté, il n’est pas accueilli.

Ces paroles, en définitive, nous concernent nous, chacun en particulier et la société dans son ensemble. Avons-nous du temps pour le prochain qui a besoin de notre parole, de ma parole, de mon affection ? (…) Avons-nous du temps et de l’espace pour Dieu ? Peut-il entrer dans notre vie ? (…)

Grâce à Dieu, l’élément négatif n’est pas l’unique ni l’ultime que nous trouvons dans l’Évangile. De même qu’en Luc nous rencontrons l’amour de la Vierge Mère Marie et la fidélité de saint Joseph, la vigilance des bergers ainsi que leur grande joie, de même qu’en Matthieu nous assistons à la visite des Mages, pleins de sagesse, venus de loin, de même aussi Jean nous dit : « Mais à tous ceux qui l’ont reçu, … il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu » (1, 12). (…)

Le message de Noël nous fait reconnaître l’obscurité d’un monde clos, et il illustre ainsi, sans aucun doute, une réalité que nous rencontrons quotidiennement. Mais il nous dit aussi que Dieu ne se laisse pas mettre dehors. Il trouve un espace, même s’il faut entrer par une étable ; on trouve des personnes qui voient sa lumière et qui la transmettent.

A travers la parole de l’Évangile, l’Ange nous parle à nous aussi et, dans la sainte liturgie, la lumière du Rédempteur entre dans notre vie. Que nous soyons bergers ou sages – sa lumière et son message nous appellent à nous mettre en chemin, à sortir de notre enfermement dans nos désirs et dans nos intérêts, pour aller à la rencontre du Seigneur et pour l’adorer.

Nous l’adorons en ouvrant le monde à la vérité, au bien, au Christ, au service des personnes marginalisées, dans lesquelles Lui nous attend. (…) Dans ses homélies de Noël, Grégoire de Nysse a développé la même perspective en partant du message de Noël dans l’Évangile de Jean : « Il a planté sa tente parmi nous » (1, 14). Grégoire applique ce mot de tente à la tente de notre corps, devenu usé et faible, toujours exposé à la douleur et à la souffrance. Et il l’applique au cosmos tout entier, lacéré et défiguré par le péché. (…) Ainsi, selon la vision de Grégoire, dans le message de Noël, l’étable représente la terre maltraitée. Le Christ ne reconstruit pas un palais quelconque. Il est venu pour redonner à la création, au cosmos, sa beauté et sa dignité : c’est ce qui est engagé à Noël et qui fait jubiler les anges.

La terre est restaurée précisément par le fait qu’elle est ouverte à Dieu, qu’elle retrouve sa vraie lumière ; et, dans l’harmonie entre vouloir humain et vouloir divin, dans l’union entre le haut et le bas, elle retrouve sa beauté, sa dignité.

Aussi, la fête de Noël est-elle une fête de la création restaurée.

À partir de ce contexte, les Pères interprètent le chant des anges dans la Nuit très sainte : il est l’expression de la joie née du fait que le haut et le bas, le ciel et la terre se trouvent de nouveau unis ; que l’homme est de nouveau uni à Dieu.

Selon les Pères, le chant que désormais les anges et les hommes peuvent chanter ensemble fait partie du chant de Noël des anges ; c’est ainsi que la beauté du cosmos s’exprime par la beauté du chant de louange. Le chant liturgique – toujours selon les Pères – possède une dignité particulière parce qu’il unit le chant de la terre aux chœurs célestes.

C’est la rencontre avec Jésus Christ qui nous rend capables d’entendre le chant des anges, créant ainsi la véritable musique qui disparaît quand nous perdons la possibilité de chanter ensemble et d’écouter ensemble. Dans l’étable de Bethléem, le ciel et la terre se rejoignent. Le ciel est venu sur la terre. C’est pourquoi, de là émane une lumière pour tous les temps ; c’est pourquoi, là s’allume la joie ; c’est pourquoi, là naît le chant (…) Le ciel n’appartient pas à la géographie de l’espace, mais à la géographie du cœur. Et le cœur de Dieu (…) s’est penché jusque dans l’étable : l’humilité de Dieu est le ciel. Et si nous entrons dans cette humilité, alors, nous toucherons le ciel. (…) Avec l’humilité des bergers, mettons-nous en route (…) vers l’Enfant dans l’étable ! (…) Alors, sa joie nous touchera et elle rendra le monde plus lumineux. Amen » Benoît XVI



« Il est important de garder les racines, dans la vie et dans la foi. Paul nous rappelle le fondement dans lequel il faut enraciner notre vie pour qu’elle reste ferme : il dit de rester enracinés en Jésus Christ. C’est ce que nous rappelle le sapin de Noël : rester enraciné en Jésus ». Pape François

« Un Sauveur, le Messie-Seigneur est né à Bethléem de Judée. Le signe en est donné alors aux seuls bergers. Ils sont appelés à en devenir les témoins. Ils sont préfiguration anonyme de ce qui sera l’Eglise. (…) La maternité de Marie s'accomplit dans la maternité de l'Eglise. C'est donc le mystère d'une nativité qui est un événement : notre propre nativité dans la nativité du Christ. Ni le Christ, ni l'Eglise ne se dévoilent dans ces spectacles fournis par la vanité et la sottise, mais dans la réalité secrète et humble où notre propre faiblesse et notre propre péché sont découverts et pardonnés ». Cardinal Jean Marie Lustiger

« Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Messe de l’Aurore). Méditation.                                                                                                                                      « Il faudrait rappeler à tous les catholiques (…) que, dans l’Eglise, Marie occupe une place encore plus importante que celle de Pierre. L’Eglise est une réalité féminine qui se trouve devant les successeurs, masculins eux, des apôtres : le principe marial (donc le principe féminin) est plus important que cette hiérarchie elle-même qui est confiée à la composante masculine. Certains (…) souvent poussées par certaines théologies masculines ne voient que les curés, les prêtres, et pensent ainsi que l’ordination sacerdotale représente le pouvoir le plus élevé dans l’Eglise. Mais c’est du cléricalisme, ça. Marie – et il ne s’agit pas ici de faire de sentimentalisme – est le cœur de l’Eglise. Un cœur féminin que nous devons apprécier à sa juste valeur, en équilibre avec le service de Pierre. Il ne s’agit pas là de dévotionalisme mais d’une théologie qui s’inscrit dans la grande tradition catholique. » Hans Urs von Balthasar, théologien 

















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