Se préparer à la Nativité du Seigneur avec le Pape émérite Benoît XVI


HOMÉLIE DES VÊPRES DE LA VEILLE DU 1er DIMANCHE DE L’AVENT

1er décembre 2007

1 Thessaloniciens 5, 23-24

… L'homme est l'unique créature libre de dire oui ou non à l'éternité, c'est-à-dire à Dieu. L'être humain peut éteindre en lui-même l'espérance en éliminant Dieu de sa propre vie. Comment cela peut-il se produire ? Comment peut-il arriver que la créature "faite pour Dieu", intérieurement orientée vers Lui, la plus proche de l'Éternel, puisse se priver de cette richesse ? Dieu connaît le cœur de l'homme. Il sait que celui qui le refuse n'a pas connu son véritable visage et c'est pourquoi il ne cesse de frapper à notre porte, comme un humble pèlerin qui cherche à être accueilli. Voilà pourquoi le Seigneur accorde encore du temps à l'humanité : afin que tous puissent arriver à le connaître ! Tel est également le sens d'une nouvelle année liturgique qui commence : c'est un don de Dieu, qui veut à nouveau se révéler dans le mystère du Christ, à travers la Parole et les Sacrements. À travers l'Église il veut parler à l'humanité et sauver les hommes d'aujourd'hui. Et il le fait en allant à leur rencontre, pour "chercher et sauver ce qui était perdu" (Lc 19, 10). Dans cette perspective, la célébration de l'Avent est la réponse de l'Église Épouse à l'initiative toujours nouvelle de Dieu Époux, "qui était et qui vient" (Ap 1, 8). À l'humanité qui n'a plus de temps pour Lui, Dieu offre à nouveau du temps, un nouvel espace pour revenir sur elle-même, pour se remettre en marche, pour retrouver le sens de l'espérance…



"ANGÉLUS" DU 1er DIMANCHE DE L’AVENT

29 novembre 2009

Jérémie 33, 14-16
1 Thessaloniciens 3, 12-4, 2
Luc 21, 25-28.34-36

… Nous nous rendons compte, en voyant s'écrouler tant de fausses sécurités, que nous avons besoin d'une espérance fiable et que celle-ci ne se trouve que dans le Christ qui, comme le dit la Lettre aux Hébreux, "est le même hier et aujourd'hui, et le sera à jamais" (13, 8). Le Seigneur Jésus est venu dans le passé, il vient dans le présent et il viendra dans le futur. Il embrasse toutes les dimensions du temps, parce qu'il est mort et ressuscité, il est "le Vivant" et, tandis qu'il partage notre précarité humaine, il reste pour toujours et nous offre la stabilité même de Dieu. Il est "chair" comme nous et il est "roc" comme Dieu. Quiconque aspire à la liberté, à la justice, à la paix peut se redresser et relever la tête parce que, dans le Christ, la libération est proche (cf. Lc  21, 28) - comme nous le lisons dans l'Évangile d'aujourd'hui. Nous pouvons ainsi affirmer que Jésus-Christ ne se préoccupe pas seulement des chrétiens, ou seulement des croyants, mais de tous les hommes, parce qu'il est le centre de la foi et qu'il est aussi le fondement de l'espérance. Et tout être humain a constamment besoin d'espérance...

__________


HOMÉLIE DU MARDI DE LA 1ère SEMAINE DE L’AVENT

1er décembre 2009
Messe célébrée avec les membres de la commission théologique internationale

Isaïe 11. 1-10
Luc 10, 21-24

… Il existe un double usage de la raison et une double façon d'être sages ou petits. Il y a une manière d'utiliser la raison qui est autonome, qui se place au-dessus de Dieu, dans tout l'éventail des sciences, en commençant par les sciences naturelles, où une méthode adaptée pour la recherche de la matière est universalisée : Dieu n'a rien à voir dans cette méthode, donc Dieu en est absent. Et, enfin, il en est également de même en théologie : on pêche dans les eaux de l'Écriture Sainte avec un filet qui ne permet de prendre que des poissons d'une certaine taille ; tout ce qui dépasse cette taille ne peut pas entrer dans le filet et donc ne peut pas exister. Ainsi, le grand mystère de Jésus, du Fils qui s'est fait homme, se réduit à un Jésus historique : une figure tragique, un fantôme sans chair ni os, un homme qui est resté dans le sépulcre, qui s'est corrompu et qui est réellement mort. La méthode sait «attraper» certains poissons, mais elle exclut le grand mystère, car l'homme se fait lui-même la mesure : il a cette prétention, qui dans le même temps est une grande sottise, car elle rend absolues certaines méthodes qui ne sont pas adaptées aux grandes réalités ; elle s'inscrit dans cet esprit académique que nous avons vu chez les scribes, qui répondent aux Rois mages : cela ne me concerne pas ; je reste enfermé dans mon existence, qui n'est pas touchée. C'est la spécialisation qui voit tous les détails, mais qui ne voit plus la totalité.

Et il y a l'autre manière d'utiliser la raison, d'être sages, celle de l'homme qui reconnaît qui il est et qui reconnaît sa propre mesure et la grandeur de Dieu, en s'ouvrant dans l'humilité à la nouveauté de l'action de Dieu. Ainsi, précisément en acceptant sa propre petitesse, en se faisant petit comme il l'est réellement, il arrive à la vérité. De cette manière, la raison aussi peut exprimer toutes ses possibilités, elle n'est pas éteinte, mais elle s'élargit, elle devient plus grande. Il s'agit d'une autre "sophia" et "synèsis", qui n'exclut pas du mystère, mais qui est précisément communion avec le Seigneur dans lequel reposent savoir et sagesse, et leur vérité…
__________


"ANGÉLUS" DU 2e DIMANCHE DE L’AVENT

6 décembre 2009

Baruch 5, 1-9
Philippiens 1, 4-6.8-11
Luc 5, 1-6

… L'évangéliste met en avant saint Jean-Baptiste, qui a été le précurseur du Messie, et décrit avec une grande précision les coordonnées dans l'espace et dans le temps de sa prédication. Luc écrit :  «L'an quinze du règne de l'empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode prince de Galilée, son frère Philippe prince du pays d'Iturée et de Trachonitide, Lysanias prince d'Abilène, les grands prêtres étant Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie» (Lc 3, 1-2). Deux choses attirent notre attention. La première est l'abondance de références à toutes les autorités politiques et religieuses de la Palestine en 27-28 après J.C. Évidemment, l'Évangéliste veut avertir celui qui lit ou qui écoute que l'Évangile n'est pas une légende, mais le récit d'une histoire vraie, que Jésus de Nazareth est un personnage historique inscrit dans ce contexte précis. Le deuxième élément digne d'être souligné est qu'après cette introduction historique, le sujet devient «la parole de Dieu», présentée comme une force qui descend d'en haut et se pose sur Jean-Baptiste.

Demain est célébrée la mémoire liturgique de saint Ambroise, le grand évêque de Milan. Je reprends chez lui un commentaire de ce texte évangélique : «Avant de rassembler l'Église, le Fils de Dieu — écrit-il — agit avant tout dans son humble serviteur. C'est pourquoi saint Luc dit bien que la parole de Dieu est descendue sur Jean, fils de Zacharie, au désert, parce que l'Église n'a pas été commencée par les hommes mais par la Parole» (Sur l'évangile de Luc 2, 67). Voilà donc la signification : la Parole de Dieu est le sujet qui fait avancer l'histoire, inspire les prophètes, prépare la voie au Messie, convoque l'Église. Jésus lui-même est la Parole divine qui s'est faite chair dans le sein virginal de Marie :  en Lui, Dieu s'est révélé pleinement, il nous a dit et il nous a tout donné, en nous ouvrant les trésors de sa vérité et de sa miséricorde. Saint Ambroise continue ainsi son commentaire :  «La Parole est donc descendue afin que la terre, qui était auparavant un désert, produise ses fruits pour nous»...

__________


HOMÉLIE DE LA FÊTE DE L'IMMACULÉE CONCEPTION

8 décembre 2005
Quarantième anniversaire de la conclusion du concile Vatican II 

Genèse 3, 9-15.20
Éphésiens 1, 3-6.11-12
Luc 1, 26-38

… Si nous réfléchissons sincèrement sur nous et sur notre histoire, nous constatons qu'à travers ce récit est décrite non seulement l'histoire du début, mais l'histoire de tous les temps, et que nous portons tous en nous une goutte du venin de cette façon de penser illustrée par les images du Livre de la Genèse. Cette goutte de venin, nous l'appelons péché originel. Précisément en la fête de l'Immaculée Conception apparaît en nous le soupçon qu'une personne qui ne pèche pas du tout est au fond ennuyeuse ; que quelque chose manque à sa vie : la dimension dramatique du fait d'être autonomes ; qu'être véritablement hommes comprend également la liberté de dire non, de descendre au fond des ténèbres du péché et de vouloir agir tout seuls ; que ce n'est qu'alors que l'on peut exploiter totalement toute l'ampleur et la profondeur du fait d'être des hommes, d'être véritablement nous-mêmes ; que nous devons mettre cette liberté à l'épreuve, également contre Dieu, pour devenir en réalité pleinement nous-mêmes. En un mot, nous pensons au fond que le mal est bon, que nous avons au moins un peu besoin de celui-ci pour faire l'expérience de la plénitude de l'être. Nous pensons que Méphistophélès - le tentateur - a raison lorsqu'il dit être la force "qui veut toujours le mal et qui accomplit toujours le bien" (J.W. v. Goethe, Faust I, 3). Nous pensons que traiter un peu avec le mal, se réserver un peu de liberté contre Dieu est au fond un bien, et peut-être même nécessaire.

Cependant, en regardant le monde autour de nous, nous pouvons voir qu'il n'en est pas ainsi, c'est-à-dire que le mal empoisonne toujours, qu’il n'élève pas l'homme, mais l'abaisse et l'humilie, qu’il ne le rend pas plus grand, plus pur et plus riche, mais qu’il lui fait du mal et le fait devenir plus petit. C'est plutôt cela que nous devons apprendre le jour de l'Immaculée Conception : l'homme qui s'abandonne totalement entre les mains de Dieu ne devient pas une marionnette de Dieu, une personne consentante ennuyeuse ; il ne perd pas sa liberté. Seul l'homme qui se remet totalement à Dieu trouve la liberté véritable, l'ampleur vaste et créative de la liberté du bien. L'homme qui se tourne vers Dieu ne devient pas plus petit, mais plus grand car, grâce à Dieu et avec Lui, il devient grand, il devient divin, il devient vraiment lui-même. L'homme qui se remet entre les mains de Dieu ne s'éloigne pas des autres en se retirant dans sa rédemption en privé ; au contraire, ce n'est qu'alors que son cœur s'éveille vraiment et qu'il devient une personne sensible et donc bienveillante et ouverte. Plus l'homme est proche de Dieu et plus il est proche des hommes…

__________


"ANGÉLUS" DU 3e DIMANCHE DE L’AVENT "GAUDETE"

13 décembre 2009

Sophonie 3, 14-17
Philippiens 4, 4-7
Luc 3, 10-18

… La bénédiction des "Enfants Jésus" - "Bambinelli" comme on dit à Rome - nous rappelle que la crèche est une école de vie, où nous pouvons apprendre le secret de la joie véritable. Cela ne consiste pas tant à avoir beaucoup de choses, mais à se sentir aimés du Seigneur, en se faisant don et en ayant de l'amour pour les autres. Regardons la crèche :  la Vierge et saint Joseph ne ressemblent pas à une famille très chanceuse ; ils ont eu leur premier enfant au cœur de grandes difficultés ; et pourtant ils sont emplis d'une joie intime, parce qu'ils s'aiment, qu'ils s'aident et surtout qu'ils sont certains que Dieu, qui s'est fait présent dans l'Enfant Jésus, est à l'œuvre dans leur histoire. 

Et les bergers ? Quelle raison auraient-ils de se réjouir ? Ce Nouveau-né ne changera certainement pas leur situation de pauvreté et d'exclusion. Mais la foi les aide à reconnaître ce "nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire", comme le "signe" de l'accomplissement des promesses de Dieu pour tous les hommes "qu'il aime" (Lc 2, 12.14) pour eux-mêmes. Voilà, chers amis, en quoi consiste la joie véritable : c'est de sentir que notre existence personnelle et communautaire est visitée et remplie d'un grand mystère, le mystère de l'amour de Dieu. Pour nous réjouir, nous avons besoin non seulement de choses, mais d'amour et de vérité : nous avons besoin d'un Dieu proche, qui réchauffe notre cœur et qui réponde à nos attentes profondes. Ce Dieu s'est manifesté en Jésus, né de la Vierge Marie. C'est pourquoi cet Enfant Jésus, que nous mettons dans la crèche ou dans la grotte, est le centre de tout, il est le cœur du monde…

__________


HOMÉLIE DU 1er JOUR DE LA NEUVAINE DE NOËL

17 décembre 2009
Messe célébrée avec la communauté du centre d’art chrétien "Aletti" de Rome

Genèse 49, 2.8-10
Matthieu 1, 1-17

… Dans la généalogie de Jésus, en plus de Marie, il y a quatre femmes qui sont évoquées. Ce ne sont pas Sara, Rébecca, Lia, Rachel, c’est-à-dire les grandes figures de l’histoire d’Israël. Paradoxalement, au contraire, ce sont quatre femmes païennes : Rahab, Ruth, Bethsabée, Thamar, qui apparemment "troublent" la pureté d’une généalogie. Mais en ces femmes païennes, qui apparaissent à des moments déterminants de l’histoire du salut, transparaît le mystère de l’église des païens, l’universalité du salut. Ce sont des femmes païennes en qui apparaît l’avenir, l’universalité du salut. Ce sont aussi des femmes pécheresses et c’est ainsi qu’apparaît également en elles le mystère de la grâce : ce ne sont pas nos œuvres qui rachètent le monde, mais c’est le Seigneur qui nous donne la vraie vie. 

Ce sont des femmes pécheresses, oui, en qui apparaît la grandeur de la grâce dont nous avons tous besoin. Ces femmes révèlent cependant une réponse exemplaire à la fidélité de Dieu, en montrant la foi dans le Dieu d’Israël. Et ainsi nous voyons transparaître l’église des païens, mystère de la grâce, la foi comme don et comme chemin vers la communion avec Dieu. La généalogie qui se trouve en Matthieu, par conséquent, n’est pas simplement la liste des générations : c’est l’histoire réalisée essentiellement par Dieu, mais avec la réponse de l’humanité. C’est une généalogie de la grâce et de la foi : c’est précisément sur la fidélité absolue de Dieu et sur la foi solide de ces femmes que repose la poursuite de la promesse faite à Israël.…

__________


HOMÉLIE DES VÊPRES DU 1er JOUR DE LA NEUVAINE DE NOËL

17 décembre 2009

ANTIENNE À "MAGNIFICAT"

O Sapientia, quæ ex ore Altissimi prodiisti, 
attingens a fine usque ad finem,
fortiter suaviterque disponens omnia: 
veni ad docendum nos viam prudentiæ.

O Sagesse, qui es sortie de la bouche du Très-Haut, 
qui atteins d'une extrémité à l'autre, 
et disposes toutes choses avec force et douceur : 
viens nous apprendre les voies de la prudence.

Cette merveilleuse invocation s'adresse à la «Sagesse», figure centrale dans les livres des Proverbes, de la Sagesse et du Siracide, qui sont appelés précisément d'après elle «sapientiaux» et dans lesquels la tradition chrétienne perçoit une préfiguration du Christ. Cette invocation devient véritablement stimulante et même provocante lorsque nous nous trouvons devant la crèche, c'est-à-dire devant le paradoxe d'une Sagesse qui, «sortie de la bouche du Très Haut», est couchée, enveloppée de langes, dans une mangeoire (cf. Lc 2, 7.12.16).

Nous pouvons déjà anticiper la réponse à la question : ce qui naît à Bethléem est la Sagesse de Dieu. Saint Paul, en écrivant aux Corinthiens, utilise cette expression :  «une sagesse de Dieu, mystérieuse» (1 Co 2, 7), c'est-à-dire qui est dans un dessein divin, qui est demeurée longtemps cachée et que Dieu lui-même a révélée dans l'histoire du salut. Dans la plénitude des temps, cette Sagesse a pris un visage humain, le visage de Jésus qui – comme le dit le Symbole des apôtres – «a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux Cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d'où il viendra juger les vivants et les morts». 

Le paradoxe chrétien consiste précisément dans l'identification de la Sagesse divine, c'est-à-dire le Logos éternel, avec l'homme Jésus de Nazareth et avec son histoire. Il n'y a pas de solutions à ce paradoxe sinon dans le mot « Amour » qui, dans ce cas, doit naturellement être écrit avec un «A» majuscule, s'agissant d'un Amour qui dépasse infiniment les dimensions humaines et historiques. La Sagesse que nous invoquons ce soir est donc le Fils de Dieu, la deuxième personne de la Très Sainte Trinité ; c'est le Verbe qui, comme nous le lisons dans le Prologue de Jean, «était au commencement avec Dieu» et même «était Dieu», qui avec le Père et l'Esprit-Saint a créé toutes choses et «s'est fait chair» pour nous révéler le Dieu que personne ne peut voir…

__________


"ANGÉLUS" DU 4e DIMANCHE DE L’AVENT

20 décembre 2009

Michée 5, 1-4
Hébreux 10, 5-10
Luc 1, 39-45

… L'Évangile de Luc raconte que Jésus est né à Bethléem parce que Joseph, l'époux de Marie, étant de la « maison de David », dut se rendre en cette ville pour le recensement, et justement ces jours-là, Marie mit au monde Jésus (cf. Lc 2, 1-7). En effet, la même prophétie de Michée poursuit en faisant justement allusion à une naissance mystérieuse : «Après un temps de délaissement, viendra un jour où enfantera celle qui doit enfanter, et ceux de ses frères qui resteront rejoindront les enfants d'Israël» (Mi 5, 2). Il y a donc un dessein divin qui comprend et explique les temps et les lieux de la venue du Fils de Dieu dans le monde. Il y a un dessein de paix, comme l'annonce encore le prophète en parlant du Messie :  «Il se dressera et il sera leur berger par la puissance du Seigneur, par la majesté du nom de son Dieu. Ils vivront en sécurité, car désormais sa puissance s'étendra jusqu'aux extrémités de la terre, et lui-même, il sera la paix !» (Mi  5, 3).

C'est précisément ce dernier aspect de la prophétie, celui de la paix messianique, qui nous conduit naturellement à souligner que Bethléem est aussi une cité-symbole de la paix, en Terre Sainte, et dans le monde entier. Hélas, de nos jours, elle ne représente pas une paix atteinte et stable, mais une paix recherchée et attendue péniblement. Mais Dieu ne se résigne jamais à cet état de choses, c'est pourquoi cette année encore, à Bethléem et dans le monde entier, se renouvellera dans l'Église le mystère de Noël, prophétie de paix pour tout homme, qui oblige les chrétiens à comprendre les fermetures, les drames, souvent inconnus et cachés, et les conflits du contexte dans lequel ils vivent, avec les sentiments de Jésus, pour devenir partout des instruments et des messagers de paix, pour apporter l'amour, là où il y a la haine, le pardon là où il y a l'offense, la joie là où il y a la tristesse, et la vérité là où il y a l'erreur, selon les belles expressions d'une prière franciscaine bien connue...

Articles les plus consultés