Annonces de la Semaine du 20 au 26 février 2022

                                               

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » : « (alors) vous serez les fils du Dieu très-haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants. » On a envie de dire ‘quel programme !’ Et pourtant c’est cela notre vocation ; si on relit l’ensemble de la Bible, elle apparaît bien comme le récit de la conversion de l’homme qui apprend peu à peu à dominer sa violence. Cela ne va pas sans mal, mais Dieu est patient, puisque pour lui, comme dit Saint Pierre, « Un seul jour est comme mille ans et mille ans sont comme un seul jour. » (2 Pi 3,8).

Dieu éduque son peuple lentement, patiemment (…) Cette lente extirpation de la violence du cœur de l’homme est exprimée de manière imagée dès le livre de la Genèse : la violence y est présentée comme une forme d’animalité. (…). Or deux chapitres plus loin, voici l’histoire de Caïn et Abel. Au moment où Caïn est pris d’une folle envie de meurtre, Dieu lui dit : « Le péché est accroupi (comme une bête) à ta porte. Il est à l’affût, mais tu dois le dominer ».

Et à partir de ce premier meurtre, le texte biblique montre la prolifération de la vengeance. (Gn 4,1-26). Cela revient à dire que, dès les premiers chapitres de la Bible, la violence est reconnue, elle existe, mais elle est démasquée, comparée à un animal (…). Les textes bibliques vont donc entreprendre la difficile conversion du cœur de l’homme. Dans cette entreprise, on peut distinguer des étapes (…) : « Oeil pour oeil, dent pour dent » (Ex 21,24). (…) la loi oppose une première limitation (…) La loi du talion représentait donc déjà un progrès certain, même s’il nous paraît encore maigre.

La pédagogie des prophètes va sans cesse attaquer ce problème de la violence ; mais elle se heurte à une difficulté psychologique très grande : l’homme qui accepte de ne pas se venger croit perdre son honneur. Les textes bibliques vont donc faire découvrir à l’homme que son véritable honneur est ailleurs ; il consiste justement à ressembler à Dieu qui est « bon, lui, pour les ingrats et les méchants ».

Le discours de Jésus, que nous lisons ce dimanche, est la dernière étape de cette éducation : de la loi du talion, nous sommes passés à l’appel à la douceur et au désintéressement, à la gratuité parfaite ; il insiste : par deux fois, au début et à la fin, il dit « aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent » ... « aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour ». Du coup, la finale nous surprend un peu ; jusqu’ici, si ce n’était pas facile, au moins c’était logique : Dieu est miséricordieux et nous invite à l’imiter ; et voilà que les dernières lignes semblent changer de ton : « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera… c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. » Serions-nous revenus au donnant-donnant ? Evidemment non, puisque c’est Jésus qui parle ; tout simplement, il nous indique un chemin très rassurant : pour ne plus craindre d’être jugés, contentons-nous de ne pas juger, de ne pas condamner les autres. Jugez les actes, mais jamais les personnes, instaurez le règne de la bienveillance. Alors les relations fraternelles ne seront jamais coupées. Quant à la phrase « Votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut », elle dit la merveille que découvrent ceux qui obéissent à l’idéal chrétien de douceur et de pardon, c’est-à-dire la transformation profonde qui s’introduit en eux : parce qu’ils ont ouvert la porte à l’Esprit de Dieu, celui-ci les habite et les inspire de plus en plus ; et, peu à peu, ils voient s’accomplir en eux la promesse formulée par le prophète Ezéchiel (Ez 36,26) : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre chair le coeur de pierre, je vous donnerai un coeur de chair. » Marie Noëlle Thabut (bibliste) 


  • Mallettes « vocations » à disposition dans l’église de Tinténiac.
  • Lancement de la préparation au sacrement de la confirmation (à partir de la 4ème) : fiche d’inscription aux portes des églises.
  • Entrée en Carême : mercredi 2 mars, Office du Milieu du Jour à 12 h 45 en l’église de Tinténiac, Messes à 10 h 30 à Hédé et 19 h 00 à Tinténiac
  • Chemin de croix pendant le carême : chaque clocher est invité à s’organiser (documents disponibles au presbytère) ; vendredi 4 mars, à Tinténiac à 17 h.


« Le Sacrifice Eucharistique ». Quand nous célébrons la messe, nous faisons ce que Jésus a fait au soir du dernier repas pascal qu'il a célébré avec les Douze et qu'il a présidé selon le rituel juif. Toutes les traditions liturgiques chrétiennes suivent le mouvement de la prière de Jésus rendant grâce au père Créateur, faisant mémoire des merveilles du salut jusqu'au don de son Corps livré et de son "Sang de l'Alliance" versé "pour vous et la multitude en rémission des péchés". Ainsi la messe est le "mémorial" de notre rédemption: mémorial de la Pâque d'Israël célébrée par Jésus, mémorial de la Pâque de Jésus célébrée en "mémoire de lui" comme il le commande à ses apôtres. Par ce mémorial nous recevons aujourd'hui le salut accompli une fois pour toutes dans l'espérance de son achèvement. Le dialogue de la préface et sa conclusion par l'assemblée unanime qui chante le "Sanctus" font partie du rituel suivi par Jésus lui-même. "Saint, saint, saint le Seigneur, Dieu de l'univers ... ''. Ces paroles ont retenti aux oreilles d'Isaïe alors que, dans le Temple, lui est dévoilée la gloire de Dieu et révélée sa vocation de prophète (Is 6, 3 sq). Les créatures invisibles acclament par un chant inouï la sainteté de Dieu, Seigneur de l'univers, Créateur qui tient toutes choses en sa main puissante et son amour miséricordieux. "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur". Cette acclamation messianique tirée du psaume 118 (v. 26) rythmait l'entrée de la procession dans le Temple lors de la fête des Tentes. Elle est reprise par la foule, palmes en main, quand Jésus entre dans Jérusalem: "Hosanna au Fils de David ... Hosanna au plus haut des cieux" (cf Mt 21, 9). La liturgie chrétienne joint avec force et cohérence ces deux passages de l'Ecriture pour en faire un élément irremplaçable de la prière eucharistique. Car désormais en Jésus, Fils et Messie, notre Eglise d'hommes pécheurs et mortels, fût-ce une poignée de fidèles, fait retentir le chant de la création entière et de l'humanité rachetée, unie à l'adoration de l'Eglise des cieux.) Le soir de la Cène, donc, Jésus rend grâce et gloire à Dieu, son Père et notre Père. Cardinal LUSTIGER 


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