Décision du Conseil d'Etat sur les rassemblements dans les lieux de culte
Réaction de la Conférence des évêques de France
La Conférence des évêques de France prend acte de l’ordonnance rendue par le juge des référés du Conseil d’État qui ordonne au Gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter à sa place des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires et appropriées en ce début de « déconfinement ».
Cette ordonnance va dans le sens de la lettre écrite par le Président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, au Premier Ministre vendredi 15 mai. La Conférence des évêques de France attend donc maintenant la révision du décret du 11 mai que le Premier Ministre a huit jours pour opérer.
À partir de la révision de ce décret des célébrations seront possibles, respectant les règles sanitaires communiquées en réponse aux propositions faites par la Conférence des évêques de France.
Décision du Conseil
d’Etat
« Saisi par
plusieurs associations et requérants individuels, le juge des référés du
Conseil d’État rappelle que la liberté de culte, qui est une liberté
fondamentale, comporte également parmi ses composantes essentielles le droit de
participer collectivement à des cérémonies, en particulier dans les lieux de
culte. Elle doit, cependant, être conciliée avec l’objectif de valeur
constitutionnelle de protection de la santé. »
Le Conseil d’État «
enjoint au Premier ministre de modifier, dans un délai de huit jours, le décret
du 11 mai 2020 en prenant les mesures strictement proportionnées aux risques
sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu
applicables en ce début de « déconfinement », pour encadrer les rassemblements
et réunions dans les établissements de culte. »
Réaction de Mgr Pierre d’Ornellas
«
La tragédie de l’épidémie nous confronte tous à la mort et au sens de
l’existence marquée par la vulnérabilité. Comment ne pas entendre une parole de
Dieu en ces moments extrêmes ?
Les
restrictions faites au culte, jugées disproportionnées et illégales par le
Conseil d’État, manifestent une inattention grave du Gouvernement et des
législateurs à ce tragique qui appelle de façon impérieuse une parole
transcendante et toute autre, infiniment plus élevée que celle de l’économie.
La loi, grâce au Conseil d’État, le rappelle de façon heureuse. »
+ Monseigneur Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, Dol & St Malo