Semaine 9 Jésus, l'incomparable - Il est monté aux Cieux et siège à la droite de Dieu
Vidéo 1 - L’Ascension
Vidéo 2 - Jésus et l’Esprit Saint / La Pentecôte
Vidéo 3 - Les Béatitudes
1. C’est le Christ qui inaugura pour nous ce chemin vers les hauteurs. En s’offrant lui-même à Dieu le
Père comme les prémices de ceux qui dorment dans les tombeaux de la terre, il permit à la chair de
monter au ciel, et il fut lui-même le premier homme apparu à ses habitants. Les anges ne
connaissaient pas le mystère auguste et grandiose d’une intronisation céleste de la chair . Ils
voyaient avec étonnement et admiration cette ascension du Christ. Presque troublés à ce spectacle
inconnu, ils s’écriaient : Quel est celui-là qui arrive d’Édom (Is 63,1), c’est-à-dire de la terre ? Mais
l’Esprit ne permit pas que la milice céleste demeurât dans l’ignorance de cette disposition admirable
de la sagesse de Dieu le Père. Il ordonna qu’on ouvrît les portes devant le Roi et Seigneur de
l’univers: Princes, ouvrez vos portes, portes éternelles : qu’il entre, le roi de gloire (Ps 23,7 LXX) !
(Saint Cyrille d’Alexandrie, Commentaire sur saint Jean, 9 sur Jn 14,2-3 ; PG 74,183-184)
2. Aujourd'hui, le Christ ouvre la porte des cieux ruisselants de lumière. Venez donc contempler ce
cocher qui traverse les cieux des cieux. Personne, pas même Élie, n'était monté aux cieux, mais celui-là seul qui le dit clairement : « Personne ne monte au ciel si ce n'est le Fils de l'homme qui est au ciel.
» Ce bon pasteur qui avait laissé sur les montagnes les quatre-vingt-dix-neuf brebis, c'est-à-dire les
anges, pour venir chercher la brebis perdue, la ramène aujourd'hui sur ses épaules et s'écrie : « Père,
j'ai trouvé la brebis que le serpent avait induite en erreur. Sur les chemins de son errance, je l'ai vue
salie par la boue du péché, je l'ai saisie par la main de ma divinité, je l'ai relevée à la hâte poussé par
l'amour de mon cœur, je l'ai lavée dans le Jourdain, parfumée de l'onction de mon Esprit.
Maintenant, ressuscité, me voici, j'offre à ta divinité ce don digne de toi, la brebis retrouvée. » (Saint
Epiphane) La Résurrection de notre Rédempteur fut bien notre fête, parce qu’elle nous a ramenés à
l’immortalité ; elle fut aussi la fête des anges, puisqu’en nous faisant revenir au Ciel, elle a complété
leur nombre. Un ange est donc apparu en vêtements blancs en ce jour qui est en même temps sa
fête et notre fête, car tandis que la Résurrection du Seigneur nous ramène au Ciel, elle répare les
pertes subies par la patrie céleste (quia dum nos per resurrectionem Dominicam ad superna
reducimur, coelestis patriae damna reparantur). (Saint Grégoire le Grand, Homélie 21 sur les
évangiles §2 SC 522 p. 31 ; PL 76,1171) Voici que deux hommes parurent auprès d’eux, vêtus de
blanc. » (Ac 1, 9-10). Les vêtements blancs manifestent au-dehors la joie et la fête de l’esprit.
Pourquoi donc les anges n’apparurent-ils pas vêtus de blanc après la naissance du Seigneur, mais
vêtus de blanc lors de son Ascension, sinon parce que l’entrée au Ciel du Dieu fait homme a constitué
pour les anges une grande fête (magna solemnitas angelis facta est, cum coelum Deus homo
penetravit) ? (Saint Grégoire le Grand, Homélie 29 sur les évangiles §9 SC 522 p.215 ; PL 76,1218)
3. L’ascension du Christ est notre élévation, Là où a précédé la gloire de la tête, Là est appelée
l’espérance du corps. (Saint Léon le Grand, Sermon 73 : 1er sur l’Ascension SC 74bis p275 ; PL
54,396) S’étant retiré dans la gloire de la majesté paternelle, il commença d’une manière ineffable à
être plus présent par sa divinité, bien qu’il fut devenu plus lointain par son humanité. (Saint Léon le
Grand, Sermon 74, 2ème sur l’Ascension § 4 SC 74bis p281 ; PL 54,398) Dans la solennité pascale, la
résurrection du Seigneur était la cause de notre joie (causa laetendi) ; de même sa montée au ciel
nous donne lieu de nous réjouir (materia gaudiorum), puisque nous commémorons et vénérons ce
grand jour où l’humilité de notre nature, en la personne du Christ, a été élevée plus haut que toute
l’armée des cieux, plus haut que tous les chœurs des anges, plus haut que toutes les puissances du
ciel, jusqu’à s’asseoir auprès de Dieu le Père. (…) Pour que nous puissions, mes bien-aimés, être
capables de cette béatitude, notre Seigneur Jésus Christ, après avoir accompli tout ce qui correspond
à la prédication évangélique et aux mystères du Nouveau Testament, le quarantième jour après sa
résurrection, en présence de ses disciples, s’est élevé au ciel et a mis un terme à sa présence
corporelle pour demeurer à la droite du Père. Il y demeurera jusqu’à ce que soient accomplis les
temps prévus pour que se multiplient les fils de l’Église, et pour que lui-même vienne juger les
vivants et les morts, dans cette même chair avec laquelle il est monté au ciel (in eadem carne in qua
ascendit adveniat). (Saint Léon le Grand, Sermon 74, 2
e
sur l’Ascension § 1-2 ; SC 74bis p.277-279 ;
PL 54,397-398)
4. Que signifie toucher, sinon croire ? C'est par la foi que nous touchons le Christ (quid est ergo
tangere nisi credere ; fide enim tangimus Christum) ; mieux vaudrait même ne pas le toucher de la
main et s'approcher de lui par la foi, que de le presser de la main sans avoir foi en lui. Il n'eût pas
grand bonheur à le toucher uniquement de la main. Les Juifs l'ont touché ainsi quand ils l'ont pris,
quand ils l'ont garrotté, quand ils l'ont suspendu ; ils l'ont touché alors, mais parce que leurs
dispositions étaient mauvaises, ils ont perdu le trésor qu'ils avaient en main.
Pour toi, ô Eglise
catholique, tu le touches avec foi, et cette foi te sauve (Tangendo fide o Ecclesia Catholica, fides te
salvam facit). Ah ! Ne le touche qu'avec foi, c'est-à-dire, approche-toi de lui avec foi et que cette foi
demeure ferme. Si tu ne vois en lui qu'un homme, tu le touches sur la terre; crois-tu qu'il est Dieu
égal à son Père ? Tu le touches élevé au ciel. Pour nous donc il est élevé, quand nous avons de lui une
idée juste. Une fois seulement il est monté alors vers son Père ; maintenant il y monte chaque jour.
Hélas ! Pour combien encore n'y est-il pas monté ! Pour combien reste-t-il sur la terre ! Combien
disent de lui : Ce fut un grand homme ! Combien : Ce fut un prophète ! Combien d'antéchrists sont
venus dire avec Photin : c'était un homme, rien de plus, mais un homme élevé par l'excellence de sa
sagesse et de sa justice au-dessus de tous les hommes sages et de tous les hommes pieux, car il
n'était pas Dieu. O Photin, tu le touches sur la terre, tu t'es trop hâté de le toucher et tu es tombé ;
aussi égaré sur la route, tu n'es point arrivé dans la patrie (O Photine, in terra tetigisti, festinasti
tangere, praecipitasti te : et ideo ad patriam non pervenisti quia in via errasti). (Saint Augustin,
sermon 246,4 ; PL 38,1155)
5. Le Christ est les prémices, et il est le Premier-né. Ce Premier-né a donc des frères, et c'est d'eux
qu'il dit à Marie : « Je vais vers mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu. » En ces paroles, il
récapitule tout le dessein de « l'économie ». Car les hommes, se détournant de Dieu, ont adoré des
Dieux qui ne sont pas des Dieux : eux qui étaient enfants de Dieu, ils se sont faits les familiers du
Mauvais, du faux père. À cause de cela, le Médiateur de Dieu et des hommes a assumé les prémices
de toute la nature humaine... [Il fait donc dire à ses frères :] « Je vais faire qu'il redeviendra votre
Père à cause de moi — ce vrai Père que vous avez quitté — et qu'à cause de moi il redeviendra votre
Dieu — ce vrai Dieu que vous avez renié. Car, du fait que j'ai assumé les prémices, je présenterai en
moi, à Dieu et mon Père, la nature humaine tout entière. » Si, en effet, Celui qui est « les Prémices »
déclare « son Dieu » le vrai Dieu, et déclare « son Père » le Père qui seul est bon, tout est remis en
place pour toute la nature ; et à cause des « Prémices », Dieu redevient Père et Dieu de tous les
hommes. Car si les Prémices sont saintes, dit saint Paul, toute la masse l'est aussi (Rm 11,16). (Saint
Grégoire de Nysse, Contra Eunomium II; PG 45,504)
6. De même que Joseph, vendu par ses frères, a figuré la vente de notre Rédempteur, Enoch,
transporté (Gn 5, 24), et Elie, élevé au ciel aérien, ont symbolisé l’Ascension du Seigneur. Ainsi, le
Seigneur eut des précurseurs et des témoins de son Ascension, l’un avant la Loi, l’autre sous la Loi,
pour que vînt un jour celui qui serait capable de pénétrer vraiment dans les cieux. D’où l’ordre qui
existe entre l’élévation du premier et celle du second, lesquelles se distinguent par une certaine
gradation. Car on nous rapporte qu’Enoch fut transporté (Gn 5,24), et Elie élevé au ciel (2 R 2,11),
pour que vînt ensuite celui qui, sans être ni transporté ni élevé, pénétrerait dans le ciel éthéré par sa
propre puissance (Nam Enoch translatus, Elias vero ad coelum subvectus esse memoratur, ut veniret
postmodum qui nec translatus, nec subvectus, coelum aethereum sua virtute penetraret). (Saint
Grégoire le Grand, Homélie 29 sur les évangiles, jeudi de l’Ascension 24 mai 591, § 6 ; SC 522
p.211 ; PL 76, 1217)
7. « Commençant par une généalogie humaine, Matthieu a droit d’être signifié par l’homme ;
commençant par un cri dans le désert, Marc l’est avec justesse par le lion ; ouvrant son récit par un
sacrifice, Luc l’est convenablement par le jeune bœuf ; commençant par la divinité du Verbe, Jean
mérite de l’être par l’aigle car quand il dirige son regard vers l’essence même de la divinité, il fixe
bien des yeux le soleil à la façon de l’aigle. Mais comme les élus sont tous membres de notre
Rédempteur, et notre Rédempteur la tête de tous les élus, rien n’empêche que, ses membres étant
désignés par des figures, il le soit lui-même ainsi en tous. Car Fils unique de Dieu, il s’est lui-même
fait véritablement homme ; dans son sacrifice pour notre rédemption, il a daigné mourir comme le
jeune bœuf ; par la vigueur de sa force, il s’est relevé comme le lion. On rapporte aussi que le lion
dort les yeux ouverts : dans la mort même dont son humanité l’a rendu capable, notre Rédempteur a
veillé, demeurant immortel par sa divinité. Montant aux cieux après sa résurrection il s’est élevé au
monde d’en haut comme l’aigle. Il est donc tout pour nous à la fois, devenu homme en naissant,
jeune bœuf en mourant, lion en ressuscitant, aigle en montant aux cieux (nascendo homo eet
moriendo vitulus et resurgendo leo, et ad caelos ascendendo aquila factus est). (Saint Grégoire le
Grand, Homélie sur Ezéchiel I, IV 1, SC 327 p149-151 ; PL 76,815)
8. Dès qu'ils eurent passé, Elie dit à Elisée : "Demande : Que puis-je faire pour toi avant d'être enlevé
d'auprès de toi ?" Et Elisée répondit : "Que me revienne une double part de ton esprit !" 10 Elie reprit
: "Tu demandes une chose difficile : si tu me vois pendant que je serai enlevé d'auprès de toi, cela
t'arrivera ; sinon, cela n'arrivera pas." 11 Or, comme ils marchaient en conversant, voici qu'un char
de feu et des chevaux de feu se mirent entre eux deux, et Elie monta au ciel dans le tourbillon. 12
Elisée voyait et il criait : "Mon père ! Mon père ! Char d'Israël et son attelage !" Puis il ne le vit plus
et, saisissant ses vêtements, il les déchira en deux. (2 Rois 2,9-12)
9. “Luc nous dit que les disciples étaient plein de joie après que le Seigneur s’étaient définitivement
séparé d’eux. Nous nous attendrions au contraire. Nous attendrions qu’ils soient demeurés
déconcertés et tristes. Le monde n’était pas changé, Jésus s’était définitivement éloigné d’eux. Ils
avaient reçu une mission apparemment irréalisable... Tout adieu laisse derrière lui une souffrance.
Même si Jésus était parti comme une personne vivante, comment pouvait-il ne pas les rendre tristes
de son congé définitif ? (...) La joie des disciples après l’Ascension corrige notre image de cet
événement. L’Ascension n’est pas un départ dans une région lointaine du cosmos, mais elle est la
proximité permanente dont les disciples font si fortement l’expérience qu’il en tirent une joie
durable.” (Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Jésus de Nazareth II, p 317-318)
10. « Le Fils a d’abord été envoyé pour nettoyer le récipient, pour qu’il n’ya ait plus rien qui puisse
offenser l’Esprit ; puis l’Esprit saint a été envoyé pour remplir les réceptacles purifiés. Le Fils est donc
venu pour extraire l’amertume, l’Esprit saint pour répandre la douceur : le Fils pour ôter la vétusté,
l’Esprit Saint pour conférer la nouveauté ; le Fils pour nous rendre libres, l’Esprit pour nous rendre
bienheureux. » (Gauthier de Saint Victor, Sermons sur l’Esprit Saint, 3 cité in Rainero Cantalamessa
Viens Esprit Créateur, éditions des Béatitudes, 2008, p 115)
11. « L’homme est un mélange d’âme et de chair, et d’une chair formée selon la ressemblance de
Dieu et modelée par les Mains de celui-ci, c’est-à-dire par le Fils et l’Esprit, auxquels il a dit : “Faisons
l’homme” (Gn 1, 26). » (Saint Irénée, Adversus Hareses IV, pr. 4 ; SC 100, p. 391). « Ce ne sont pas
des anges qui ont fait ni modelé l’homme [...], ni quelque autre en dehors du vrai Dieu, ni une
Puissance considérablement éloignée du Père de toutes choses. Car Dieu n’avait pas besoin d’eux
pour faire ce qu’en lui-même il avait d’avance décrété de faire. Comme s’il n’avait pas ses deux Mains
à lui ! Depuis toujours en effet, il a auprès de lui le Verbe et la Sagesse, le Fils et l’Esprit. C’est par eux
et en eux qu’il a fait toutes choses, librement et en toute indépendance, et c’est à eux qu’il s’adresse,
lorsqu’il dit : “Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance” (Gn 1,26). C’est donc bien de
lui-même qu’il a pris la substance des choses qui ont été créées, et le modèle des choses qui ont été
faites, et la forme des choses qui ont été ordonnées » ( Saint Irénée, AH IV,20,1; SC 100, p. 625-627 ;
voir aussi IV,7,4, p. 463-465). « C’est pourquoi, durant tout ce temps, l’homme modelé au
commencement par les Mains de Dieu, je veux dire par le Fils et par l’Esprit, devient à l’image et à la
ressemblance de Dieu. » (Saint Irénée, AH V,28,4 ; SC 153, p. 361)
12. Deux Paraclets
Je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu'il soit avec vous à jamais, 17 l'Esprit
de Vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu'il ne le voit pas ni ne le reconnaît. (Jean
14,16-17) Mais le Paraclet, l'Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout
et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. (Jn 14,26) Lorsque viendra le Paraclet, que je vous
enverrai d'auprès du Père, l'Esprit de vérité, qui vient du Père, il me rendra témoignage. (Jn 15,26)
Petits enfants, je vous écris ceci pour que vous ne péchiez pas. Mais si quelqu'un vient à pécher, nous
avons comme Paraclet auprès du Père Jésus Christ, le Juste. 2 C'est lui qui est victime de propitiation
pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. (1 Jn 2,1-2)
Ni d’où il vient ni ou il va
Jésus leur répondit : "Bien que je me rende témoignage à moi-même, mon témoignage est valable,
parce que je sais d'où je suis venu et où je vais ; mais vous, vous ne savez pas d'où je viens ni où je
vais. (Jean 8,14) Ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas,
si je t'ai dit : Il vous faut naître d'en haut. 8 Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne
sais pas d'où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l'Esprit." (Jean 3,7-8)
Ils donnent la vie
« La lettre tue, l'Esprit vivifie. » (2 Co 3,6) C'est ainsi qu'il est écrit : Le premier homme, Adam, a été
fait âme vivante ; le dernier Adam, esprit vivifiant. (1 Co 15,45) C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne
sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. (Jean 6,63)
13. Un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon poussera de ses racines. 2 Sur lui reposera
l'Esprit du Seigneur, esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de
connaissance et de crainte du Seigneur : 3 son inspiration est dans la crainte du Seigneur. (Isaïe 11,1-
2)
14. "La colombe symbolise par ses propriétés les sept dons du Saint-Esprit. Voici comment : La
colombe vit le long des eaux : dès qu'elle aperçoit le vautour, elle plonge et lui échappe. Par le don
de sagesse, les saints habitent le long des eaux de la divine Ecriture et échappent ainsi aux incursions
du démon. — La colombe choisit les meilleurs grains. Par le don de science, les saints choisissent les
pensées saines comme aliments. — La colombe nourrit les petits des autres animaux. Par le don de
conseil, les saints nourrissent de leur doctrine et de leur exemple les hommes qui furent jadis les
petits du démon, c'est-à-dire ses imitateurs. — La colombe ne déchire point du bec. Par le don
d'intelligence, les saints évitent de pervertir les bonnes doctrines, en les déchirant, à la manière des
hérétiques. — La colombe n'a pas de fiel. Le don de piété permet aux saints d'échapper à la colère
déraisonnable. — La colombe fait son nid dans les trous des rochers. Par le don de force, les saints
font leur nid dans les plaies de la mort du Christ, qui est un rocher solide, car ils y mettent leur refuge
et leur espoir. — La colombe a comme chant des gémissements. Par le don de crainte les saints
trouvent leur joie dans des gémissements pour les péchés." (Saint Thomas d’Aquin, Somme
Théologique IIIa question 39 article 6 ad 4)
15. Le dernier jour de la fête, le grand jour, Jésus, debout, s'écria : "Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à
moi, et qu'il boive, 38 celui qui croit en moi !" Selon le mot de l'Ecriture : De son sein couleront des
fleuves d'eau vive.39 Il parlait de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui avaient cru en lui ; car il n'y
avait pas encore d'Esprit, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié. (Jean 7,37-39)
16. Si la clef n’est pas bonne, la porte ne s’ouvre pas. Car, dit le Bon Pasteur, c’est à lui que le portier
ouvre (Jn 10,3). Mais si la porte ne s’ouvre pas, personne n’entre dans la maison du Père, car le Christ
a dit : Personne ne va vers le Père sans passer par moi (Jn 14,6). Or, c’est l’Esprit Saint qui, le premier,
ouvre notre esprit et nous enseigne ce qui concerne le Père et le Fils. Le Christ nous dit cela aussi :
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur, et il
vous guidera vers la vérité tout entière (cf. Jn 15,26 ; 16,13).
Vous voyez comment, par l’Esprit ou
plutôt dans l’Esprit, le Père et le Fils, inséparablement, se font connaître. Et Jésus dit encore : Si je ne
m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais lorsqu’il viendra, lui, il vous rappellera toute
chose (Jn 16,7). Et encore : Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements. Moi, je
prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur, qui sera toujours avec vous : c’est l’Esprit de
vérité (cf. Jn 14,15-17). (…) Si l’on appelle le Saint-Esprit une clef, c’est parce que, par lui et en lui
d’abord, nous avons l’esprit éclairé. Une fois purifiés, nous sommes illuminés par la lumière de la
connaissance. Nous sommes baptisés d’en haut, nous recevons une nouvelle naissance et devenons
enfants de Dieu, comme dit saint Paul : L’Esprit Saint intervient pour nous par des cris inexprimables
(Rm 8,26), et encore : Dieu a envoyé en nos cœurs son Esprit qui crie : Abba, Père (cf. Ga 4,6) ! C’est
donc lui, l’Esprit, qui nous montre la porte, cette porte qui est lumière. Et cette porte nous enseigne
que l’habitant de la maison est, lui aussi, lumière inaccessible (cf. 1 Tm 6,16). (Syméon le Nouveau
Théologien, Catéchèses, 33, SC 113, 255-261)
17. Chaque année, après l'Ascension, l'Eglise revit cette première neuvaine, la neuvaine au SaintEsprit. Les Apôtres, rassemblés au Cénacle, avec la Mère du Christ, prient pour que s'accomplisse la
promesse que leur a faite le Christ ressuscité : «Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit,
qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins. » (Ac 1,8) Cette première neuvaine apostolique à
l'Esprit Saint est le modèle de ce que fait l'Eglise chaque année. (Jean-Paul II, Homélie au Liban,
Dimanche 11 mai 1997, n°4)
18. A partir Du lendemain du sabbat, du jour où vous aurez apporté la gerbe de présentation, vous
compterez sept semaines complètes. Vous compterez cinquante jours jusqu'au lendemain du
septième sabbat et vous offrirez alors à Yahvé une nouvelle oblation. (Lévitique 23, 15-16)
Ce jour [de la Pentecôte] est en effet le dixième après celui où le Seigneur a dépassé toute la hauteur
des cieux pour s’asseoir à la droite de Dieu son Père. Il est le cinquantième jour à briller pour nous
depuis sa résurrection, en Jésus par qui le jour a commencé. Ce jour contient en lui-même de grands
mystères, ceux de l’économie ancienne et ceux de la nouvelle. Il y est en effet clairement montré que
la grâce avait été annoncée d’avance par la Loi, et que la Loi a été accomplie par la grâce.
En effet, c’est cinquante jours après l’immolation de l’agneau que jadis le peuple hébreu, libéré des
Égyptiens, reçut la Loi sur la montagne du Sinaï. De même, le cinquantième jour après la passion du
Christ, qui fut l’immolation du véritable agneau de Dieu (verus Dei Agnus occisus est), cinquante jours
après sa résurrection, l’Esprit Saint fondit sur les Apôtres et sur le peuple des croyants. Le chrétien
attentif reconnaîtra donc facilement que les débuts de l’Ancien Testament étaient au service des
débuts de l’Évangile (initia veteris Testamentis evangelicis ministrasse principiis), et que la seconde
alliance fut constituée par le même Esprit qui avait fondé la première. (Saint Léon le Grand, Sermon
75, 1er
sur la Pentecôte §1 ; SC74bis p 289 ; PL 54, 400-401)
19. "Ce qu'il y a de plus important dans la Loi Nouvelle, ce en quoi réside toute sa force, c'est la grâce
de l'Esprit Saint donnée par la foi au Christ. La Loi Nouvelle consiste donc principalement dans la
grâce même de l'Esprit Saint donnée aux fidèles du Christ." (Saint Thomas d’Aquin, Somme
Théologique Ia-IIae q 106 a 1 resp)
20. "Les Apôtres, ne descendirent pas de la montagne comme Moïse, portant dans leurs mains des
tables de pierre ; ils sortirent du cénacle portant l'Esprit Saint dans leur cœur et offrant à chacun les trésors de la sagesse, de la
grâce et des donc spirituels comme sortant d'une source jaillissante : ils allèrent, en effet, prêcher
dans le monde entier comme s'ils étaient eux-mêmes la loi vivante, comme s'ils étaient des livres
animés de la grâce de l'Esprit-Saint." (Saint Jean Chrysostome, Homélies sur l'évangile de Matthieu,
homélie I §1 ; PG 57,15)
21. Un jour où notre Seigneur et Sauveur parcourait de nombreuses villes et régions en prêchant et
en guérissant toute maladie et toute infirmité dans le peuple, voyant, dit la lecture de ce jour, les
foules qui l’entouraient, il gravit la montagne (Mt 5,1). Comme il convient, le Dieu très haut monte
sur une hauteur afin de proclamer de sublimes paroles à l’adresse de ceux qui aspirent à s’élever aux
plus hautes vertus. Et, comme la Loi a été donnée à Moïse sur une montagne, il sied que la loi
nouvelle soit promulguée sur une montagne. Celle-là comportait les dix commandements, en vue de
parvenir à la connaissance et à la sagesse dans la vie présente ; celle-ci comprend les huit béatitudes,
car elle conduit ceux qui l’observent à la vie éternelle et à la patrie céleste. (Chromace d’Aquilée,
sermon 39)
22. Telle était donc alors sa conduite. "Ouvrant la bouche, est-il dit, il les instruisait." Et pourquoi
cette expression : "Ouvrant la bouche." Pour vous apprendre qu'il enseignait en se taisant aussi bien
qu'en parlant, que ses œuvres élevaient la voix, alors qu'il n'ouvrait pas la bouche . Quand vous
entendez qu'il les instruisait, ne vous imaginez pas qu'il s'adressât uniquement à ses disciples ; par
eux il s'adressait à tous. Comme devant lui se trouvait la multitude, en grande partie composée de
personnes de la plus basse condition, il plaçait au premier rang le chœur de ses disciples ; et c'est à
ces derniers principalement qu'il adressait la parole, de telle sorte néanmoins qu'elle pût parvenir à
tous les autres, pour les arracher à leur ignorance et les familiariser avec les leçons de sa sublime
philosophie. Ce même trait se lit dans saint Luc, ou du moins s'y trouve indiqué. (Luc, VI, 27) Voilà ce
que Matthieu nous fait entendre en disant : "Ses disciples s'approchèrent, et il les instruisait." Les
autres devaient écouter avec d'autant plus d'attention que la parole ne semblait pas s'adresser à
tous. (Saint Jean Chrysostome, homélie 15 §1 sur saint Matthieu 5,1 ; PG 57, 223)