Une montée vers Pâques… avec saint Augustin (5/5)

 



Comment vivre le Carême comme un chemin de vraie conversion ? Suivez ces saints, les imitateurs du Christ, pour redécouvrir Dieu et le vrai sens de la montée vers la lumière de Pâques. Cette cinquième semaine du Carême, saint Augustin désigne ce qui met l’âme en mouvement.

« Saint Augustin est un homme qui n’a jamais vécu de manière superficielle ; la soif, la recherche tourmentée et constante de la vérité est l’une des caractéristiques de fond de son existence », disait Benoît XVI le 25 août 2010 à l’occasion de sa fête. En effet, l’itinéraire de ce Père de l’Église (354-430) dévoile une authentique quête de la sagesse. Brillant étudiant à Carthage, il est bouleversé en profondeur par la lecture de l’Hortensius de Cicéron. Il l’avouera plus tard : « Ce livre changea mes sentiments, orienta vers Toi, Seigneur, mes pensées, rendant tout autres mes voeux, mes désirs. » Mais ce n’est que dix ans plus tard, qu’il touche à la vraie sagesse, qui « n’est autre que Dieu lui-même ».

Mettre l’âme en mouvement

Chez saint Augustin, cette attitude est soumise à l’injonction de l’amour. L’amour est au centre de sa pensée. Il désigne alors ce qui met l’âme en mouvement, ce qui lui donne force et vie, en la conduisant vers son « lieu naturel »: « Ma pesanteur, c’est mon amour » (Confessions, XIII, 9). Saint Augustin les fait culminer dans la charité qui s’exprime dans le commandement du Christ : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn, 13, 34) . Pour lui, le moteur de la vie chrétienne est là : Chacun accueille Dieu en accueillant l’autre. Cette hospitalité de Dieu lui-même est la réconciliation, le signe d’une véritable unité. La joie d’être unis est le fruit d’une charité, d’un amour réciproque, qui est donné par Dieu. C’est ce qu’il met en lumière dans son sermon 211 :

Le carême est un temps réservé à Dieu. C’est pourquoi je désire vous parler de l’entente qui doit exister entre les frères et les sœurs chrétiens. Alors, si quelqu’un a un reproche à faire à son frère, il doit arrêter cela pour ne pas mal finir. Mes frères, ce que je vous dis là est sérieux. Sur cette terre, les difficultés que nous rencontrons sont un danger pour notre vie fragile qui finit par la mort. Il faut prier Dieu pour que ces difficultés ne nous recouvrent pas totalement. En effet, même une personne juste fait des péchés. C’est pourquoi Dieu, notre Maître, nous apprend à dire dans la prière : Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés (Mt 6, 12) . C’est le seul remède qui nous permet de vivre… » (Sermon 211)

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