Marcel Callo : l’exposition du centenaire

Le 5 décembre 2021, une grande exposition historique sera inaugurée dans la basilique Saint-Aubin au centre de Rennes. Une immersion dans le contexte historique de la Seconde Guerre mondiale et de la vie de Marcel Callo, qui permet d’appréhender pleinement la force de son engagement humaniste, parfaite concrétisation de sa volonté d’être missionnaire laïc. Rencontre avec les protagonistes de cette exposition.


Pourquoi cette exposition ?

Thomas Gueydier, Postulateur de la cause de canonisation de Marcel Callo et coordinateur du Centenaire, remarque que « la complexité de la période concernée requérait l’éclairage de la science historique. » La vie de Marcel Callo, le « message et le sens même de son enga­gement chrétien y prennent tout leur sens. » Ces recherches récentes ont pu aussi s’appuyer sur de nouveaux documents : lettres de Marcel, photos, témoignages…

Cette exposition est le fruit d’un long travail rassemblant historiens, scénographe, mu­séographe et archivistes. Elle fera plonger le visiteur au cœur de la Seconde Guerre mondiale à Rennes d’abord, meurtrie par de violents bombardements, en Allemagne ensuite, dans le camp du Service de Travail Obligatoire de Zella-Mehlis, et, enfin, dans l’abominable camp de concentration de Mauthausen.

La posture d’une « résistance spirituelle » de Marcel Callo

« Jeune ouvrier typographe au début de la guerre, Marcel Callo voit sa vie sociale et per­sonnelle bouleversée par le conflit. » explique Marc Bergère, professeur en histoire contemporaine à l’Univer­sité Rennes 2 / Tempora, après avoir travaillé sur le parcours du bienheureux. « Son départ au STO témoigne d’une expérience sociale largement partagée puisque 650 000 requis français sont envoyés en Allemagne durant le conflit. » « On sait aujourd’hui que cette Action catholique auprès de ses camarades français du STO a constitué le seul motif de son arrestation (19 avril 1944) puis de sa déportation en camp de concentration (Mauthausen, 25 octobre 1944). » « Dès lors, la nature profonde de son engage­ment et de celui de ses camarades permet également aux historiens de questionner la notion de « résistance spirituelle ».

L’engagement d’apôtre laïc de Marcel Callo

Samuel Gicquel, Enseignant-chercheur en histoire contempo­raine à l’Université Rennes 2, a lui aussi étudié la figure du jeune rennais. « Au cours de sa jeunesse, Marcel Callo est ame­né à s’interroger sur la nature de son engage­ment : son frère aîné, Jean, a choisi la prêtrise et sa mère lui propose de faire de même, en 1938. D’après son biographe, le RP Jégo, sa réponse fut sans ambiguïté : « Je ne me sens pas appelé au sacerdoce : je crois que je ferai plus de bien dans le monde », lui dit-il. Marcel Callo se consi­dère comme un apôtre laïc, ce qui transparaît de nouveau avec force, quelques années plus tard, lorsque à l’occasion de son départ au STO, il affirme partir « comme un missionnaire ». Marcel Callo incarne parfaitement un nouveau type d’apostolat, qui émerge dans la première moitié du XXe siècle : l’évangélisation par les pairs, qui est l’un des piliers de l’Action catho­lique. »

Mettre en exergue l’engagement et la foi de Marcel Callo

Pour Éric Morin, scénographe de l’exposition, l’enjeu de la scénographie a été d’articuler « les contenus muséographiques et les caractéris­tiques architecturales des espaces de la basi­lique Saint Aubin. À partir du synopsis, rédigé par les historiens Marc Bergère et Samuel Gicquel, nous imagi­nons un parcours mémoriel jalonné de cinq stations chronologiques. » Tout autour de la nef, cinq grands mobiliers présentent textes, photographies et dispositifs audiovisuels « en proposant différents niveaux de lecture. »




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