« Dieu me parle et me donne les mots pour parler.. » Mgr Pierre d'Ornellas

« Dieu me parle et me donne les mots pour parler.. »



Le savez-vous ? Dans les tous premiers siècles de l’Église, les chrétiens, quelles que soient leurs fonctions, s’appelaient entre eux « frères ». Les successeurs des Apôtres, comme Tite et Timothée, et les chrétiens comme Lydie étaient tellement convaincus qu’ils avaient été choisis par le Christ, qu’ils l’avaient rencontré !


 Le concile Vatican II en garde la trace quand il reconnaît que « dans l’Église, tous ne marchent pas par le même chemin, tous, cependant, sont appelés à la sainteté et ont reçu à titre égal la foi.  » (Lumen gentium, n° 32)

 Et plus loin, dans ce même paragraphe de la Constitution sur l’Église, il est écrit  : «  Ainsi donc, tout comme, par la bienveillance de Dieu, ils ont pour frère le Christ venu non pour être servi, mais pour servir (cf. Matthieu 20, 28), alors qu’il est le Maître de tous.


Ainsi les laïcs ont aussi pour frères ceux qui, appliqués au sacré ministère, font près de la famille de Dieu office de Pasteurs, enseignants, sanctifiants, dirigeants par l’autorité du Christ pour que le commandement nouveau de la charité soit accompli par tous. Saint Augustin dit à ce sujet ces très belles paroles  : «  D’être là pour vous me remplit de terreur ; mais d’être là avec vous me rassure. Car pour vous, je suis évêque ; avec vous, je suis chrétien. Cela exprime un devoir, ceci est une grâce ; cela évoque un péril, ceci est le salut. »

Pour accomplir, comme des frères, notre belle mission, nous avons tous reçu le trésor de la Révélation divine. Dieu nous a parlé ! Jamais nous ne prendrons assez conscience de cela. Le Dieu trois fois saint, le Créateur de l’univers et Père de tous les hommes, Dieu qui est Amour dans la Trinité des personnes, Dieu infini nous a parlé  !

 Le concile Vatican II le dit avec tellement de force : « Dans cette Révélation le Dieu invisible s’adresse aux hommes en son immense amour ainsi qu’à des amis, il s’entretient avec eux pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie.  » (Dei verbum, n° 2)

 Et encore  : «  Les Saintes Écritures communiquent immuablement la Parole de Dieu lui-même et font résonner dans les paroles des prophètes et des Apôtres la voix de l’Esprit Saint.  » (Dei verbum, n° 21) Comme il est beau d’entendre le Concile nous dire : « Dans la Sainte Écriture, la vérité et la sainteté de Dieu restant toujours sauves, se manifeste donc la condescendance merveilleuse de la Sagesse éternelle pour que nous apprenions l’ineffable bienveillance de Dieu et à quel point aussi, dans ses soins prévenants pour notre nature, il a adapté son langage.  » (Dei verbum, n° 13)

C’est pourquoi, les Saintes et les Saints ont toujours eu soif de lire l’Écriture Sainte. Ils y entendaient la voix de Dieu. Ils y découvraient le beau visage de Jésus, leur Seigneur et leur frère. Leurs écrits sont donc très précieux. Habités par l’Esprit Saint, ils savaient interpréter l’Écriture Sainte, inspirée par l’Esprit Saint. L’Écriture Sainte est comme un miroir où se reflète le visage de Dieu qui habite le cœur. En la lisant, je découvre Celui qui m’habite. Dieu me parle et me donne les mots pour lui parler. Voilà la condescendance inouïe de Dieu pour ses enfants.

 Dieu parle pour nous instruire. Dans la foi en Jésus, mort et ressuscité, est contenue la parole qui dévoile entièrement l’admirable dignité de l’homme et de la femme  : ils sont à l’image et à la ressemblance de Dieu. Dieu me parle et me donne les mots pour parler aux hommes et leur dire qui ils sont en vérité.

+ Mgr Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes, évêque de Dol et St Malo

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