Annonces de la semaine du 3 au 10 août

 

« RECRIMINATIONS ET MURMURES

« Tout compte fait, même s’ils étaient esclaves en Egypte, les Hébreux n’étaient pas si mal nourris, probablement ! Un contremaître avisé prend un minimum de soin de sa main-d’œuvre. Dans le désert, c’est autre chose... On est libre, oui, peut-être, c’est Moïse qui le dit. Mais, en attendant, dans le désert, on meurt de faim. (...) On devine bien ce genre de conversations qui revenait tous les soirs dans chaque tente. Pour faire du mauvais esprit, on en faisait ; c’est ce que notre texte appelle les « récriminations » (d’autres traduisent les « murmures ») du peuple. Les plus courageux sont carrément allés le dire aux chefs : « Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! » Ce qui est évidemment un grave procès d’intention : on ne se contente plus de poser la question « pourquoi as-tu pris le risque de nous amener en plein désert ? », ou de faire un reproche sur la mauvaise organisation « tu t’es si mal débrouillé que nous allons tous mourir ici » ; on va jusqu’à soupçonner les intentions du chef : « au fond, ce que tu voulais, c’était notre mort.

Et à travers Moïse, c’est Dieu lui-même qui est visé : dans les versets manquants (les versets 5-11 et 16-36 ont été coupés dans la lecture liturgique), Moïse le dit clairement : « Ce n’est pas contre nous que vous récriminez, mais bien contre le SEIGNEUR. » (v. 8) ; ce qui prouve au passage que Moïse a toujours été clair sur ce point ; toutes ses entreprises sont guidées par Dieu : l’œuvre de la « sortie » d’Egypte, de la libération est bien l’œuvre de Dieu. Et d’ailleurs, le texte est rédigé de manière à ce que l’on comprenne bien que c’est Dieu qui agit sans cesse : il a entendu les murmures du peuple, il envoie la nourriture, (le pain puis la viande), il met le peuple à l’épreuve.

Reprenons ces trois points : les murmures, le don de la nourriture, la mise à l’épreuve. Ces murmures sont le contraire de la foi, de la confiance : ils sont le soupçon né de l’angoisse ; dans le cas présent, après un long séjour dans la région très fertile du delta du Nil, les fugitifs doivent affronter l’insécurité et la pauvreté du désert ; on ne s’en est pas aperçus tout de suite : après la sortie d’Egypte (Ex 14), ce fut d’abord l’enthousiasme ; le chapitre 15 de l’Exode rapporte le chant de victoire et d’action de grâce qu’on entonna de l’autre côté de la mer (…) (Ex 15,2). Mais dès la première déception au bord d’un point d’eau qui se révéla saumâtre, le ton changea et les premiers murmures se firent entendre ; ceci dès la fin du même chapitre 15 ! La juxtaposition des deux textes est éloquente : elle dit les oscillations de nos cœurs, de l’action de grâce au soupçon. Dieu aurait-il changé parce que les circonstances extérieures ont changé ? En réponse à ces murmures, Dieu qui n’a pas changé, lui, envoie la nourriture, le pain et les cailles. (…) (Jos 5,11-12). Curieusement, en même temps qu’il promet la nourriture, Dieu parle de mise à l’épreuve : « Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous. Le peuple sortira pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne, et ainsi je vais le mettre à l’épreuve : je verrai s’il marchera, ou non, selon ma loi. » La mise à l’épreuve est double ici, semble-t-il ; d’abord parce que tout don de Dieu est mise à l’épreuve de notre reconnaissance. Dieu est si discret, généralement, que nous oublions que tout est cadeau ; la question posée est celle-ci : « Saurez-vous surmonter la tentation du murmure, du soupçon, saurez-vous me faire confiance, reconnaître mes dons et ma présence ? » Eh bien, justement, les murmures n’ont pas cessé pour autant ! Plus tard, il est même venu un moment où on a trouvé la manne bien monotone (…) (Nb 11,5-6). Ensuite, deuxième épreuve, deuxième question ‘Saurez-vous m’obéir et respecter mes commandements, celui du shabbat et celui du partage ?’ Car Dieu avait tout prévu : chacun pouvait ramasser chaque jour exactement la quantité qui lui était nécessaire ; ce qui veut dire qu’on apprenait à en laisser pour les autres ! Et il était impossible de faire des provisions ; des petits malins ont bien essayé, mais le surplus pourrissait tout de suite (…)

Là encore, la première fois, on eut des tentations : soit d’en prendre plus que le nécessaire, soit d’espérer en trouver le matin du shabbat (…) Mais on a vite compris : Dieu avait décidé d’éduquer son peuple ». Marie Noëlle Thabut, bibliste 



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Le Conseil du Saint Curé d'Ars « Devant le Saint Sacrement, fermons nos yeux et ouvrons notre cœur » : « Lorsque nous sommes devant le Saint Sacrement, au lieu de regarder autour de nous, fermons nos yeux et ouvrons notre cœur ; le Bon Dieu ouvrira le Sien. Nous irons à Lui, Il viendra à nous, l'un pour demander, l'autre pour recevoir : ce sera comme un souffle de l'un à l'autre. Que de douceur ne trouvons-nous pas à nous oublier pour chercher Dieu ! C'est comme dans les premiers temps où je me trouvais à Ars. Il y avait un homme qui ne passait jamais devant l'église sans y entrer. Le matin quand il allait au travail, le soir quand il en revenait, il laissait à la porte sa pelle et sa pioche, et il restait longtemps en adoration devant le Saint Sacrement. J'aimais bien ça. Je lui ai demandé une fois ce qu'il disait à Notre-Seigneur pendant ces longues visites qu'il Lui faisait. Savez-vous ce qu'il m'a répondu ? « Monsieur le Curé, je ne Lui dis rien, je L'avise et Il m'avise. Je Le regarde et Il me regarde ». Ainsi soit-il. Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)





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