Mai : un mois pour se tourner vers Marie

 Publié le 03 mai 2023, https://rennes.catholique.fr/

Le mois de mai nous invite chaque année à tourner notre prière plus particulièrement vers Marie. Pourquoi cette tradition ? Comment la vivre cette année ?

Statue de la Vierge devant la basilique de Pontmain
La statue de la Vierge devant la basilique de Pontmain, telle que vue pendant les Apparitions

Un des 5 mois consacrés à la Vierge

En fait, le mois de mai est le plus connu mais seulement l’un des cinq mois de l’année consacrés à la Vierge ! Après mai, il y a aussi : août dédié au Cœur Immaculé de Marie, septembre à Notre Dame des Douleurs, octobre au Rosaire et décembre à l’Immaculée Conception. Et pourtant mai ne comporte pas traditionnellement de grande fête mariale : ce n’est que depuis la réforme liturgique de 1969 que la Visitation est fêtée le 31 mai, justement pour clore le mois de Marie. L’habitude de ces mois consacrés est relativement récente puisqu’elle remonte au 18e siècle.

A noter quand même que le 13 mai est la fête de Notre-Dame de Fatima, fêté traditionnellement par la communauté portugaise de la région au sanctuaire Notre-Dame de La Peinière.

La statue de Notre-Dame de la Peinière
La statue de Notre-Dame de la Peinière, près de Châteaubourg

Une fête des fleurs ?

Étonnement, le choix de mai n’a pas d’explication liturgique… mais il faut aller voir « plutôt du côté du cycle des saisons. En Europe, le mois de mai c’est le mois des fleurs, le mois où le printemps se manifeste dans toute sa vitalité » explique le père Renaud Saliba, recteur du sanctuaire de Pontmain, lieu d’une apparition mariale datant de 1871 dans le diocèse voisin de Laval. Il précise : « C’est à Rome, à la fin du 16e siècle, qu’est née la coutume de consacrer les 31 jours du mois de mai à une prière mariale renforcée. Au 17e siècle et au 18e, les Jésuites ont beaucoup œuvré pour diffuser cette dévotion dans toute l’Italie. Cependant c’est en approuvant cette dévotion en 1815 que le Pape Pie VII (1742-1823) va permettre sa très grande diffusion dans toute l’Église. »

A Lourdes, la Vierge est entourée de rosesA Lourdes, la Vierge est entourée de roses

A Lourdes, des roses pour la Vierge

Les pèlerins du diocèse de Rennes, qui reviennent tout juste du sanctuaire de Lourdes, ont pu voir le rosier qui fleurit encore autour de la statue de la Vierge, dans la Grotte des Apparitions. Effectivement, la rose est associée à Notre-Dame de Lourdes depuis la première apparition où elle apparaît parée d’une rose jaune sur chaque pied. L’abbé Peyramale, perplexe, demande un signe à Bernadette Soubirous : « Eh bien ! si elle veut la chapelle, qu’elle dise son nom et qu’elle fasse fleurir le rosier de la grotte ! » Aujourd’hui encore, à chaque 8 décembre, jour de la fête de l’Immaculée Conception, le sanctuaire dépose au pieds de la Vierge des milliers de roses achetés en ligne par les pèlerins du monde entier.

Prier Marie… pour qu’elle intercède auprès de son Fils

A Lourdes, lors de la Messe célébrée à la Grotte, Mgr Pierre d’Ornellas a rappelé qu' »à la grotte de Massabielle, avec Marie, qui est la Mère de l’Église, nous pouvons, chacun et chacune, remercier Dieu pour son œuvre dans nos cœurs et pour son œuvre qui nous rassemble. »

Dans une catéchèse, lors de ce même pèlerinage, il a expliqué : « Marie ne se prétend pas être le Sauveur du Monde ou la lumière du Monde. Elle prend nos prières et prie Jésus pour nous, Lui le Sauveur et la lumière du Monde. »

Et dans sa « Parole de l’évêque » du magazine diocésain de mai, il revient sur « le miracle de Lourdes » ! « Le sanctuaire de Lourdes est à jamais marqué par la pureté de la Vierge Marie. Impossible d’y entrer sans reconnaître humblement qui nous sommes : faibles et pécheurs. Impossible d’acquérir la science de Lourdes sans la simplicité du cœur. Dans l’humilité et la simplicité, il est possible de s’approcher de la « Toute pure » »


Le Pardon de Notre-Dame des Marais à FougèresLe Pardon de Notre-Dame des Marais à Fougères

Dans une méditation, le père Louis-Emmanuel de la Foye, curé de la paroisse de La Visitation de Fougères, évoque Marie et sa « vie simple et humble de la servante par excellence », dont témoigne sa réponse à l’Ange : « Voici la servante du Seigneur ». Il raconte l’histoire de la statue de Notre-Dame des Marais qui fait la fierté des catholiques de Fougères, sortie des marais bourbeux par des ouvriers, au pieds du noble château, puis couronnée. « Nous devons tous apprendre à adopter la devise mariale, la seule capable de nous conduire à la sainteté. Sainteté qui doit se vivre non pas comme une conquête personnelle, mais comme une disposition humble capable de recevoir la grâce du seul Saint, Jésus crucifié, Jésus ressuscité, Jésus glorieux. »

« Voici la servante du Seigneur » (Lc 1, 38) : cette expression utilisée par la Très Sainte Vierge Marie, en réponse à l’annonce de l’ange, est sans doute celle qui caractérise le mieux sa disposition intérieure.

Dans sa relation au Dieu Vivant, Marie pense et agit selon cette devise que l’Eglise toute entière pourrait et devrait adopter. Pour que cela soit possible, chaque disciple du Christ, fidèle de l’Eglise catholique relié à tous les autres, doit adopter pour lui-même cette devise qui induit une attitude habituelle vertueuse. Oui, non contents d’honorer la Vierge Marie, de lui confier nos vies et nos familles, en particulier ici à Fougères devant les images de Notre Dame des Marais, de Notre Dame de Bon Secours, de Notre Dame du Travail, nous devrions chercher à laisser grandir dans notre cœur cette disposition intérieure si caractéristique de Notre Dame, qui lui fait dire : « Voici la servante du Seigneur ». Assumer cette devise, ce n’est pas seulement l’affirmer, c’est aussi chercher à la mettre en œuvre. Il ne s’agit pas seulement de se réjouir par exemple que pour Notre Dame des Marais, le Pape Pie XI dise : « qu’en son nom tu disposes un diadème sur la tête de la Vierge des Marais et de l’enfant Jésus » (bulle d’autorisation du couronnement de Notre Dame des Marais) ; il s’agit aussi de comprendre que Marie est pour nous la Mère des disciples, Mère de l’Eglise en tant que servante humble de Dieu, capable de se laisser retrouver dans les marais bourbeux de Fougères, par de simples ouvriers sans doute un peu asservis du château, château qui fait la gloire de la Ville. La fierté de cette statue, et la fierté des Fougerais est d’honorer et d’adopter le style de vie simple et humble de la servante par excellence, qui se laisse trouver et honorer pendant la construction d’un château fier et élégant, place forte militaire induite par la puissance de l’argent et de l’épée. Quel contraste ! C’est ici que nous devons tous apprendre à adopter la devise mariale, la seule capable de nous conduire à la sainteté. Sainteté qui doit se vivre non pas comme une conquête personnelle, mais comme une disposition humble capable de recevoir la grâce du seul Saint, Jésus crucifié, Jésus ressuscité, Jésus glorieux.    Louis-Emmanuel

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