Annonces de la Semaine du 30 Janvier 05 février au 2022


« Jérémie fut un très grand prophète à Jérusalem, on le sait ; ici, il nous dit sa vocation, son expérience spirituelle. (…) La situation politique a connu de grands bouleversements ! Les grandes puissances de l'époque, dans cette région tout au moins, sont l'empire assyrien, l'Egypte et bientôt Babylone. Le royaume de Jérusalem n'est qu'un tout petit pays coincé entre ces grandes puissances qui se disputent la domination sur tout le Moyen-Orient. (…) C'est dans ce contexte que Jérémie a entendu l'appel de Dieu : « La parole du SEIGNEUR me fut adressée : ‘Avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré’ ». Jérémie a donc bien conscience de n’avoir rien décidé par lui-même, c’est Dieu qui l’a choisi ; le mot « consacrer » signifie « mettre à part » : de la part du Seigneur, cela équivaut à choisir, prédestiner. Et on sait que Jérémie a trouvé ce choix de Dieu bien exigeant ! En tout cas, depuis son premier instant, la vie tout entière de Jérémie a été orientée vers la mission confiée par Dieu. Entendons-nous bien : Dieu l’a « mis à part », comme il dit, mais c’est tout le contraire d’une mise à l’écart, d’un splendide isolement, d’une tour d’ivoire, comme on dirait aujourd’hui. Toute vocation, dans la Bible, est toujours une « mise à part » pour un service. Un service qui, dans le cas présent, ressemble fort à un combat (…) Le prophète doit être le porte-parole de Dieu ; il est là pour rappeler que la seule chose qui compte, la seule urgente, prioritaire, c’est l’Alliance avec Dieu, celle justement dont plus personne ne se préoccupe. Evidemment, ses vigoureuses remises en cause ne peuvent que soulever l’opposition ou, au mieux, la dérision. Dieu l’a bien prévenu : « Ils te combattront ». Et de fait, Jérémie a rencontré beaucoup d’opposition dans l’accomplissement de son ministère. Le plus curieux dans cette histoire, c’est que pour cette tâche ingrate et qui exigeait beaucoup de courage, Dieu a choisi un jeune homme timide et « qui ne sait pas parler » (Jérémie le disait lui-même dans des versets qui ne font pas partie de la lecture de ce dimanche). Or il lui faudra parler, justement, crier, tempêter, prêcher... à temps et à contre-temps, tenir tête à tout un peuple et à son roi. En plus, c’est un cœur sensible, et il sera profondément bouleversé par le malheur de sa patrie ; mais l’heure n’est pas à la mollesse : et il lui faudra consacrer toute son énergie à rappeler (sans le moindre succès) l’urgence de la conversion. « Oiseau de mauvais augure », annonceur de catastrophes, il sera détesté, méprisé, ridiculisé jusque dans sa propre famille. Et pourtant, rien ni personne ne le détournera de sa mission : car Dieu est avec lui dans toutes ses épreuves. Lui qui se sentait si misérable, c’est vraiment en Dieu seul qu’il a trouvé sa force. A travers les quelques lignes de ce texte pourtant bien court nous devinons l’expérience spirituelle du prophète. Nous entendons là comme un écho des Béatitudes : « Heureux les pauvres de coeur... » C’est bien parce qu’il se trouvait pauvre que Jérémie a laissé Dieu l’envahir de sa force. Car si on lit attentivement ce texte, c’est bien Dieu qui est le principal acteur dans sa vie, c’est Dieu qui a toutes les initiatives : « La parole du SEIGNEUR me fut adressée ... Je te connaissais... Je fais de toi... Je t’ordonnerai... Je suis avec toi... » Quant aux images, elles montrent bien quelle force intérieure il a fallu à Jérémie : « Moi, je fais de toi aujourd’hui une ville fortifiée, une colonne de fer, un rempart de bronze, pour faire face à tout le pays, aux rois de Juda et à ses princes, à ses prêtres et à tout le peuple du pays. » Des siècles plus tard, Jésus, lui aussi a présenté sa vie comme un combat ; et la nôtre l’est aussi ; car l’annonce de la Parole de Dieu reste une tâche redoutable, tellement les pensées de Dieu sont loin de celles des hommes. Tellement les priorités de Dieu sont loin de celles des hommes. Et pourtant, les croyants savent que le bonheur de l’humanité ne peut naître que lorsque nos pensées et nos priorités se seront enfin transformées. Lorsque les valeurs de l’Alliance (comme disait Jérémie), celles de l’Evangile, (dirons-nous aujourd’hui) seront pleinement respectées. Mais la force d’un Jérémie, celle de Jésus, la nôtre résident dans la certitude que Dieu nous accompagne sans cesse dans ce combat : nous avons entendu la phrase de Dieu à Jérémie : « Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi ». Plus tard, Jésus à son tour encouragera ses disciples en leur disant : « Confiance, j’ai vaincu le monde. » Marie Noëlle Thabut (bibliste)


  • 3 mallettes « vocations » sont à disposition à la chapelle St Joseph, dans l’église de Tinténiac.
  • Enseignement biblique (pour les adultes et les confirmés) avec St Luc : samedi 12 février, presbytère de Hédé de 10 h à 11 h 30 (sur les chapitres 1 à 5)
  • Durant les vacances scolaires de février, messe unique le dimanche à 10 h 30 (3/02, 13/02 et 20/02)
  • Mgr Pierre d’Ornellas présidera la messe du 20/02
  • M. le curé sera absent toute la matinée du vendredi 4 février (rencontre des doyens)

De Saint François de Sales (1567 +1622) : 

« Les autruches ne volent jamais ; les poules volent, pesamment toutefois, bassement et rarement ; mais les aigles, les colombes et les hirondelles volent vite et haut. Ainsi des pécheurs, attachés aux choses terrestres, des gens de bien qui s’efforcent péniblement par leurs bonnes actions d’atteindre Dieu ; et des personnes dévotes qui volent vers Dieu souvent, vite et haut ! » (…)  
« Notre Seigneur ne demanda pas à Saint Pierre : Es-tu savant ou éloquent ? Pour lui dire : Pais mes brebis, mais : M'aimes-tu  ? II suffit de bien aimer pour bien dire ». 
« Nul ne peut dominer la liberté de l'homme ; Dieu même qui l'a créée ne veut en façon quelconque la forcer ni la violenter » (Sermon 1620 - Co. 111)  
« S'il vous advient de laisser quelque chose de ce que je vous ordonne, ne vous mettez point en scrupule, car voici la règle générale de notre obéissance : Il faut tout faire par amour, et rien par force. Il faut plus aimer l'obéissance que craindre la désobéissance. Je vous laisse l'esprit de liberté non pas celui qui s'oppose à l'obéissance, mais celui qui s'oppose à la contrainte et au scrupule ou empressement » 
« Faites comme les petits enfants qui de l'une des mains se tiennent à leur père, et de l'autre cueillent des fraises ou des mures le long des haies ; Car, de même, amassant et maniant les biens de ce monde de l'une de vos mains, tenez toujours de l'autre la main du Père céleste, vous tournant de temps en temps vers lui, pour voir s'il a agréable vos activités ou vos occupations. Gardez-vous bien surtout de quitter sa main et sa protection, car s'il vous abandonne, vous ne ferez point de pas sans donner du nez en terre » 
























 

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