Solennité de l’Ascension du Seigneur Jésus

 

« (…) L’Ascension du Seigneur marque l’accomplissement du salut qui a commencé avec l’Incarnation. Après avoir instruit pour la dernière fois ses disciples, Jésus monte au Ciel (cf. Mc 16, 19). Mais « il ne s’est pas séparé de notre condition » (cf. Préface) ; en effet, dans son humanité, il a attiré à lui les hommes dans l’intimité du Père, révélant ainsi la destination finale de notre pèlerinage terrestre. (…) Saint Léon le Grand explique que par ce mystère, « non seulement l’immortalité de l’âme mais aussi celle de la chair » sont proclamées. Aujourd’hui, en effet, non seulement nous sommes en possession du paradis, mais nous sommes entrés également en Jésus Christ dans les hauteurs des cieux » (De Ascensione Domini, Tractatus 73, 2.4). (…) Et le Seigneur ressuscité agissait avec eux, distribuant à chacun un charisme personnel. (…)

Chers amis, l’Ascension nous dit qu’en Jésus Christ, notre humanité est portée à la hauteur de Dieu; ainsi, chaque fois que nous prions, la terre rejoint le Ciel. Et de même qu’en brûlant, s’élève la fumée de l’encens, ainsi, lorsque que nous élevons avec confiance notre prière en Jésus Christ, celle-ci traverse les cieux et arrive à Dieu lui-même et est écoutée et exaucée par Lui. Dans le célèbre ouvrage de saint Jean de la Croix, La montée du Carmel, nous lisons que « le meilleur moyen de voir se réaliser les désirs de notre cœur, est de mettre toute la force de notre prière en ce qui plaît le plus à Dieu. Lui, alors, ne nous donnera pas seulement ce que nous lui demandons, c’est-à-dire le salut, mais aussi ce qui, selon Lui, nous convient et qu’il juge bon pour nous, même si nous ne lui demandons pas » (Livre III, chap. 44, 2). Supplions enfin la Vierge Marie, afin qu’elle nous aide à contempler les biens célestes que le Seigneur nous promet, et à devenir des témoins toujours plus crédibles de sa Résurrection, de la vraie Vie ». Regina Caeli du Pape Benoît XVI le 20.V.2012 


« La prière est pour l’homme le premier des biens. Elle est sa lumière, sa nourriture, sa vie même, puisqu’elle le met en rapport avec Dieu, qui est lumière, nourriture et vie. Mais, de nous-mêmes, nous ne savons pas prier comme il faut ; il est nécessaire que nous nous adressions à Jésus-Christ, et que nous lui disions comme les Apôtres : Seigneur, enseignez-nous à prier. Lui seul peut délier la langue des muets, rendre diserte la bouche des enfants, et il fait ce prodige en envoyant son Esprit de grâce et de prières, qui prend plaisir à aider notre faiblesse, suppliant en nous par un gémissement inénarrable. Or, sur cette terre, c’est dans la sainte Église que réside ce divin Esprit. Il est descendu vers elle comme un souffle impétueux, en même temps qu’il apparaissait sous l’emblème expressif de langues enflammées. Depuis lors, il fait sa demeure dans cette heureuse Épouse ; il est le principe de ses mouvements ; il lui impose ses demandes, ses vœux, ses cantiques de louange, son enthousiasme et ses soupirs. De là vient que, depuis dix-huit siècles, elle ne se tait ni le jour, ni la nuit ; et sa voix est toujours mélodieuse, sa parole va toujours au cœur de l’Époux. Tantôt, sous l’impression de cet Esprit qui anima le divin Psalmiste et les Prophètes, elle puise dans les Livres de l’ancien Peuple le thème de ses chants ; tantôt, fille et sœur des saints Apôtres, elle entonne les cantiques insérés aux Livres de la Nouvelle Alliance ; tantôt enfin, se souvenant qu’elle aussi a reçu la trompette et la harpe, elle donne passage à l’Esprit qui l’anime, et chante à son tour un cantique nouveau ; de cette triple source émane l’élément divin qu’on nomme la Liturgie. (…) Jésus-Christ même est donc le moyen, aussi bien que l’objet de la Liturgie »

Extrait de la Préface Générale pour l’Année liturgique de Dom Prosper Guéranger. 






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