De l'importance de la Parole de Dieu dans notre vie

          St Paul nous met en garde "la connaissance rend orgueilleux, tandis que l'amour fait oeuvre constructive. Si quelqu'un pense être arrivé à connaître quelque chose, il ne connaît pas encore comme il faudrait ; mais si quelqu'un aime Dieu, celui-là est vraiment connu de lui" (1 Co 8, 1b-7).
          "l'effet Dunning-Kruger" est un biais de jugement qui dit que quand on commence à s'intéresser à un sujet, notre impression de connaissance dépasse très largement notre connaissance réelle.
          On a l'impression de comprendre quelque chose, alors qu'en fait on a rien compris de tout. Cet effet peut s'expliquer par l'image suivante : on gravit la montagne de la certitude ("on a l'impression de tout savoir et de tout comprendre"), puis on va redescendre dans la vallée de l'humilité ("on comprend très vite qu'on n'a pas tout compris") pour arriver dans la plaine de la consolidation ("à force de travailler une question, on commence à mieux la cerner).
          Prenons un exemple : affirmer que "la proclamation de la Parole de Dieu en chaire est un retour en arrière, au concile de Trente".
          Tout d'abord : avec le conseil pastoral, ce choix a été fait pour que la Parole de Dieu soit mieux entendue (la sonorisation est difficile dans l'église : quand nous aurons les moyens financiers, nous pourrons alors revoir la sonorisation de l'église) et pour respecter les règles sanitaires qui nous contraignent à adapter, selon la norme de l'Église, certaines habitudes.

La chaire - Photo de Eglise des Jésuites, Molsheim - TripadvisorQu'est-ce que "la chaire" (toujours utilisée par nos frères et sœurs réformés dans le culte) ? Elle est le lieu de la proclamation de la Parole de Dieu

"Le mot "ambon" vient du grec anabaïnien "monter".               Quelle est la différence entre un ambon et une chaire ?
L'ambon est l'emplacement surélevé où montent ceux qui, dans la liturgie, spécialement au cour de la messe, ont à faire une lecture ; c'est là aussi que se place celui qui fait l'homélie ou qui doit adresser la parole à l'assemblée.
Dans l'antiquité, l'ambon était le lieu de la Parole, réservé aux lecteurs et aux chantres. L'évêque et les prêtres jouissaient des marches de l'autel, ou bien encore de l'emplacement, surélevé lui aussi, de leur siège.
Tout ceci reste vrai à l'heure actuelle. Au retour de l'exil à Babylone, au jour de naissance du judaïsme et de la liturgie synagogale, il est fait mention d'une sorte d'ambon : "Le scribe Esdras se tenait sur une estrade de bois, construite pour la circonstance. Esdras ouvrit le livre au regard de tout le peuple - car il dominait tout le peuple - et, quand il l'ouvrit, tous le peuple se mit debout. Alors Esdras bénit YHWH, le grand Dieu ; tout le peuple, mains levées, répondit : Amen ! Amen ! puis ils s'inclinèrent et se prosternèrent devant YHWH, le visage contre terre" (Ne 8,4-6). POur annoncer la Bonne Nouvelle, Jésus prend soin d'être bien vu et entendu de tous, lors du Sermon sur la montagne ou à l'occasion des prédications au bord du lac. C'est assis sur une éminence ou dans une barque que Jésus prêche l'Évangile ; de même, dans l'antiquité chrétienne, l'évêque prêche assis sur sa cathèdre, c'est à dire sur son siège (chaire). Chez les Juifs, les docteurs de la Loi ou les maîtres en Israël enseignaient assis. Est-ce la raison pour laquelle on a longtemps appelé "chaire" le lieu fort élevé, placé dans la nef, où les pasteurs prenaient la parole, le plus souvent debout? " Mgr Robert Legall (cf site de la liturgie catholique)

Ensuite concernant le Concile de Trente : comme tous les autres conciles, il est toujours d'actualité et doit être interprété, lu à la lumière du Concile Vatican II (comme le Concile d'Éphèse définissant la Vierge Marie comme "Mère de Dieu", de Nicée-Constantinople nous donnant le symbole de la Foi...). Pas de rupture mais continuité dans la compréhension de la foi. Un concile ne "chasse" pas l'autre, mais il complète les autres, les éclaire. Il ne peut avoir de "retour en arrière" puisque le passé n'est plus, et nous sommes invités par Dieu à vivre le présent pour ouvrir un avenier en Dieu. Ainsi la Parole de Dieu est proclamée dans la chaire nous rappelant ainsi qu'elle est proclamée au coeur de notre assemblée, au milieu du "Peuple Saint" puisque le "Verbe s'est fait chair et il a demeuré parme nous" (Jn 1).
Bref quel que soit le "lieu" où est proclamé la Parole de Dieu, l'important est de l'entendre, de la garder et de la mettre en pratique dans nos vies pour témoigner du Christ Jésus qui nous sauve et nous libère de notre égoïsme et notre orgueil.


 DEUTERONOME 30, 10-16 "Cette loi que je te prescris aujourd'hui n'est pas au-dessus de tes forces ni hors de ton atteinte. Elle n'est pas dans les cieux, pour que tu dises : "qui montera aux cieux nous la chercher et nous la faire entendre, afin que nous la mettions en pratique ?" Elle n'est pas au-delà des mers, pour que tu dises : "qui se rendra au-delà des mers nous la chercher et nous la faire entendre, afin que nous la mettions en pratique ? Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur afin que tu la mettes en pratique"
ISAIE 55, 11 : "Ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission". 

QUELQUES TEXTES DU MAGISTERE "ENSEIGNEMENT DE L'ÉGLISE


Concile oecumenique vatican, 2 : Constitutions, décrets, déclarations,  messages - Babelio "Dans la célébration de la liturgie, la Sainte Écriture a une importance extrême. C'est d'elle que sont tirés les textes qu'on lit et que l'homélie explique, ainsi que les psaumes que l'on chante ; c'est sous son inspiration et sous son impulsion que les prières, les oraisons et les hymnes liturgiques ont jailli, et c'est d'elle que les actions et les symboles reçoivent leur signification. Aussi pour procurer la restauration, le progrès et l'adaptation de la liturgie, il faut promouvoir ce goût savoureux et vivant de la Sinte Écriture dont témoigne la vénérable tradition des rites aussi bien orientaux qu'occidentaux". Sacrosanctum Concilium, la Liturgie de l'Église, Concile Vatican II

 "La sacramentalité de la Parole se comprend alors par analogie à la présence réelle du Christ sous les espèces du pain et du vin consacrés. Et nous approchant de l'autel et en prenant part au banquet eucharistique, nous communions réellement au corps et sang du Christ. La proclamation de la Parole de Dieu dans la célébration implique la reconnaissance que le Christ lui-même est présent et s'adresse à nous pour être écouté" Verbum Domini, 56, Concile Vatican II sur la Parole de Dieu

" Chers frères et sœurs, faisons place en nous à la Parole de Dieu ! Lisons quotidiennement quelques versets de la Bible. Commençons par l'Évangile : tenons-le ouvert sur la table à la maison, portons-le avec nous dans la poche ou dans le sac, lisons-le sur le téléphone portable, laissons-le nous inspirer chaque jour. Nous découvrirons que Dieu est proche, qu'il illumine nos ténèbres, et qu'avec amour il conduit au large notre vie". Pape François, "APERUIT ILLIS" instituant le Dimanche de la Parole                                                        de Dieu



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