61ième sermon de SAINT PIERRE CHRYSOLOGUE

Je crois en Dieu le Père tout puissant. Celui qui croit en Dieu ne présume pas mener une discussion sur Dieu. Il suffit de savoir que Dieu existe. Celui qui demande : d’où est-Il, combien y a-t-il de dieux, qui est Dieu, celui-là ne Le connaît pas. Le soleil enténèbre un regard téméraire , enténèbre de la même façon une approche de la divinité qui est interdite.. Celui qui veut voir Dieu doit apprendre à garder la mesure dans son regard. Celui qui veut connaître son Dieu qu’il ignore les dieux des nations. Celui qui parle des dieux nie Dieu. La vraie liberté consiste à ne servir qu’un seul Dieu; le service de plusieurs dieux est de l’esclavage. Celui que tu confesses comme Dieu crois qu’Il est Père, pour que croyant dans le Père, tu apprennes qu’un Fils existe, et pour qu’en disant fils, tu apprennes qu’Il a été engendré par le Père. Sachant qu’Il a été engendré par le Père, tu ne chercheras pas à savoir comment Il a été engendré, car tu as dit : Je crois en Dieu le Père tout-puissant. Celui qui est tout puissant peut tout, et s’Il peut tout, qui osera nier qu’Il a toujours son Fils en Lui, de Lui et avec Lui ? La génération de Dieu n’a pas de commencement. L’Engendré ne connaît pas de fin, n’admet pas la mort, dans la mesure où Il persiste toujours à demeurer dans l’Engendreur, au dire même du Seigneur : Je suis dans le Père et le Père est en moi. Le Père et moi nous sommes un. Tu as confessé le Père, tu as confessée le Fils, tu as confessé le mystère caché de la divinité, le sacrement de l’incarnation du Seigneur.
Et en Jésus-Christ son Fils unique. Il est appelé Christ à cause de l’onguent céleste, car Il est rempli de toute la plénitude de la divinité. Le nom de Jésus vient de salut, nom que confesse à genoux, tête penchée, en tremblant, tout ce qui est au ciel et en enfer. Et en Jésus-Christ son fils unique, notre Seigneur. Comme dans le Père et dans le Fils il n’y a qu’une seule divinité, il n’y a qu’une seule puissance. Qui est né du Saint Esprit de la vierge Marie. Le Saint-Esprit et la vierge ne forment pas un couple terrestre, c’est un secret céleste. C’est pour cela que ce qui nait est divin. Il faut donc confesser ce qui est né, et taire le comment de la naissance, car ce qui est secret ne peut pas être connu, ce qui est scellé ne peut pas être ouvert, ce qui est unique ne peut pas être connu par des choses semblables. Qui a été crucifié sous Ponce Pilate et enseveli. Tu entends le nom du juge pour ne pas ignorer le temps. Tu entends dire qu’Il a été crucifié afin que te soit connue la valeur de sa mort, et que tu comprennes quelle épée de Damoclès était suspendue sur ta tête, pour qu’Il accepte pour toi l’ignominie d’une telle mort. Tu as entendu dire qu’Il a été enseveli, pour que tu saches que sa mort n’était pas une affabulation , mais une vraie mort. Ne pas vouloir mourir provient de la peur humaine, ressusciter des morts vient de la vertu divine. Nous ne sommes pas vexés quand nous entendons dire qu’Il est mort, parce que la gloire de la résurrection occulte l’injure de la mort. Il est ressuscité le troisième jour. La mort vient de l’humanité, la résurrection de la Trinité. Il est monté aux cieux. Amenant l’homme là où Il a toujours demeuré. Il est assis à la droite du Père. Il s’assied à droite parce que la déité n’a pas de gauche. D’où Il viendra juger les vivants et les morts. Il jugera les vivants et les morts parce qu’ils ressusciteront pour être jugés ceux qui pensent ne plus exister après la mort, ceux que la gentilité estimait avoir péri avec le monde.
Je crois dans le Saint-Esprit. Pour que tu croies et comprennes que dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit, il n’y a qu’une seule divinité. Je crois en la sainte Eglise. Pour que tu confesses que l’Eglise est l’épouse du Christ qui demeurera perpétuellement en compagnie du Christ. Je crois en la rémission des péchés, en la résurrection de la chair. Celui qui ne croit pas dans la rémission des péchés, qui ne croit pas dans la résurrection de la chair, s’interdit à lui-même le pardon, se soustrait à la vie. Ce que vous avez entendu et ce que vous croyez, ce que vous avez confessé, que le cœur le conserve, que la mémoire le retienne, que le parchemin l’ignore, que le scribe n’en sache rien, de peur que le sacrement de la foi ne soit crié sur tous les toits, de peur que le mystère caché de la foi ne dérive vers un infidèle. Que le Dieu qui, par la foi, vous a donné d’entendre le sacrement de la foi et d’y croire, vous fasse Lui-même parvenir au salut éternel !