Homélie du dimanche 9 mars

Voici le temps où Dieu fait grâce à notre terre, non pas un temps d'épreuve ou un temps de mise en difficulté. C'est bien le temps de la gratuité que le Seigneur nous offre comme il le fait tous les ans avec une inlassable patience, un amour qui ne s'épuise jamais. Parce qu'il ne s'agit pas pour Dieu de revenir sans cesse auprès de nous comme pour nous imposer une volonté tyrannique mais bien de nous faire entrer dans la dimension épanouissante de son amour, la promesse accomplie d'un monde meilleur, du partage de sa vie et de la sainteté dans lesquelles nous sommes invités à entrer. Nous pouvons avoir plusieurs attitudes et nous dire encore une fois que le carême revient comme tous les ans. Nous pouvons nous dire comme tous les ans qu'il est à vivre comme un temps d'obligation, un temps d'effort, en quelque sorte le subir d'une manière plus ou moins volontaire ou plus ou moins passive. Pourtant ce que Dieu nous demande, c'est d'abord de revenir à lui, non pas pour trouver dans la difficulté du Carême une épreuve douloureuse mais pour ouvrir nos cœurs à cette joie extraordinaire de la Pâques qui monte en nous comme le Salut qui vient à notre rencontre. Tous les moyens que l'Église nous invite à déployer durant ce temps de carême sont autant d'aides à vivre cette montée vers la joie. En laissant se creuser en nous le désir ardent de Dieu, la fin et la soif brûlantes de sa présence comme au désert ; en prenant le temps de nous rendre présent à celui qui nous aime et qui attend notre amour en retour ; en laissant nos cœurs et nos vies déborder de la joie et de la charité qui nous viennent de Dieu, nous nous préparons efficacement à entrer dans la joie de la Résurrection. En ce premier dimanche de Carême, nous sommes introduits dans le sens profond de ce que Dieu veut nous faire vivre. Il nous appelle avoir une attitude dynamique, faisant un bon usage de notre mémoire et du souvenir des merveilles qu'il a déjà réalisées pour nous. Nous souvenant ainsi du chemin déjà parcouru, nous pouvons goûter à l'ampleur des promesses qu'il veut encore réaliser en nous. Partis des ténèbres et du péché, nous étions marqués par notre faiblesse humaine mais lui, dans un amour total, n'a pas voulu nous laisser dans l'ombre de la mort. C'est dans cette foi en la Résurrection que s'enracine aujourd'hui l'Espérance qui devient le carburant de notre Carême. Dès lors, de tout ce qui est maîtrise de nous-même et rejet du péché, et de tous ces éléments qui nous aident à nous rapprocher de Dieu, aucun ne se fait dans un effort douloureux, mais dans un élan généreux du cœur, un cœur aimé qui se jette dans un cœur aimant.

Père Blaise Rebotier





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