Annonces de la Semaine du 12 au 18 Mai 2024

 « […] Dieu veut en ce peuple faire sa demeure. […] celui qui juge l'Eglise se met sous le Jugement de Dieu. Celui qui ne voit plus l'événement de grâce se dérobe à la grâce qui lui est faite, car il oublie qu'il est d'abord pécheur pardonné, fils aimé et adopté par la grâce du Père ; que, perdu, il est retrouvé par le Berger véritable : étranger, il est rendu hôte et familier dans la Maison désormais sienne : que, sans patrie, il trouve enfin l'unique Demeure. Il oublie la mission reçue, à la mesure de l'histoire et à la mesure du Christ.

Car tout membre de l'Eglise est choisi et appelé en vue d'une mission précise, dévoilement du mystère de Dieu caché depuis le début des temps et révélé en nos jours.

Mission reçue, appel, grâce, jamais privilège ni droit, dans la mesure où notre droit est l'amour gratuit que Dieu nous porte. Nous ne pouvons exercer cette mission qu'en entrant dans la logique gratuite de cet amour. Nous ne pouvons donc pas juger l’Eglise ; c'est nous qui sommes jugés dans notre implication dans le mystère de l'Eglise. […] Et il n'y a pas d'autre Eglise que celle-ci qui nous est donnée.

Nous n'avons pas à en rêver une autre.

Notre Eglise, aujourd'hui, est une Eglise qui nous paraît humiliée ! Nous ne sommes pas fiers des chrétiens : de quel droit serions-nous fiers de nous-mêmes ?

Nous sommes tentés, souvent, de dire que l'Eglise n'apparaît pas comme prophétique : sommes-nous prophètes pour oser dire cela ? Nous disons parfois que l'Eglise ne fait pas signe : qui fait signe pour Dieu ? Nous disons que l'Eglise ne parle pas le langage de son temps : parlons-nous le langage de Dieu et de l'Esprit ? Que l'Eglise ne serait pas fidèle : à quel esprit obéissons-nous ? L’Eglise est ce que Dieu permet qu'elle soit. Elle peut être en certaines périodes éprouvée en son être même, parce que ses membres, trop faibles, trop impuissants, trop limités à leurs propres yeux, jugent l'écart gigantesque entre le dessein de Dieu dans sa splendeur donnée comme une espérance et une réalité, et la misérable existence ecclésiale qui est la nôtre. Mais n'est-ce pas la constante condition des disciples du, Christ, sans cesse acculés à cette impossible obéissance de la foi par le mystère même du Christ, Messie souffrant mais glorifié et ressuscité ? Obéissance de la foi qui appelle des hommes aveuglés à oser croire à la lumière qui les devance. L’Eglise est à la mesure de ce que Dieu veut faire. Elle devient ce que Dieu veut qu'elle soit dans la mesure où nous consentons dans la foi à dépasser nos faiblesses. Dieu peut permettre qu'une poignée d'humbles et de pauvres et de misérables soit la semence rendant présente la Parole dans le labour de l'histoire des hommes. De quelle Eglise glorieuse rêvons-nous donc si ce n'est de celle-ci, humblement constitué de nos pauvres vies ? […] Qui peut, d'ailleurs, parler d'échecs ? Tout dépend où nous mettons la mesure. Tout dépend où nous mettons le jugement. Qui juge de l'échec ? Nous le saurons dans le jour de Dieu, quand seront révélés les secrets actuellement cachés. Quelle vie peut se dire perdue, alors que, peut-être, elle est enfouie avec le Christ pour porter beaucoup de fruits ? Et la Vie est dans la grâce qui nous est faite. L’Eglise est cette force littéralement invincible dans la mesure où elle s'en remet à la force de Dieu. Parce que l'Eglise n'est rien d'autre que le Christ qui nous rassemble. Certes, elle n'est pas le Christ et ne se substitue pas au Christ ; mais elle n'existe que dans l'acte du Christ qui la rassemble et, la recevant de son Père, la fait naître par l'Esprit Saint. Puissions-nous, dans ce temps de vie qui nous est donné, comprendre qu'une mission tout aussi grandiose que celle qui a été dévoilée aux premières générations, nous est aujourd'hui ouverte. Puissions-nous comprendre que la Parole du Christ nous dit notre présent et l'avenir de l'humanité. Puissions-nous accueillir avec joie la grâce qui nous est faite d'être pris en ce Temple saint où Dieu dévoile son amour ».

Extrait de l’homélie du Cardinal Jean Marie Lustiger du 4 /02/1983


  • Rencontre des confirmands : samedi 25 mai à 10 h 00 
  • Concert d’Orgue à Tinténiac par Daniel Roth le 22/6 à 20 h 30.


« Spes non confundit », « l’Espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5)

Bulle d’indiction du Pape François pour le Jubilé 2025

(…) « Mais qu’est-ce que le bonheur ? Quel bonheur attendons-nous et désirons-nous ? Non pas une joie passagère, une satisfaction éphémère qui, une fois atteinte, demande toujours plus dans une spirale de convoitises où l’âme humaine n’est jamais rassasiée mais toujours plus vide. Nous avons besoin d’un bonheur qui s’accomplisse définitivement dans ce qui nous épanouit, c’est-à-dire dans l’amour, afin que nous puissions dire, dès maintenant : Je suis aimé, donc j’existe ; et j’existerai toujours dans l’Amour qui ne déçoit pas et dont rien ni personne ne pourra jamais me séparer. (Rm 8, 38-39). Une autre réalité liée à la vie éternelle est le jugement de Dieu, tant à la fin de notre existence qu’à la fin des temps. (…) S’il est juste de se préparer avec pleine conscience et sérieux au moment qui récapitule l’existence, il faut en même temps toujours le faire dans la dimension de l’espérance. (…) Le jugement de Dieu, qui est amour (cf. 1 Jn 4, 8.16), ne pourra se fonder que sur l’amour, en particulier sur la manière dont nous l’aurons ou non pratiqué envers les plus nécessiteux en qui le Christ, le Juge en personne, est présent (cf. Mt 25, 31-46). Il s’agit donc d’un jugement différent de celui des hommes et des tribunaux terrestres. Il doit être compris comme un rapport de vérité avec Dieu-amour et avec soi-même dans le mystère insondable de la miséricorde divine. (…) Le jugement concerne donc le salut que nous espérons et que Jésus nous a obtenu par sa mort et sa résurrection. Il est donc destiné à nous ouvrir à la rencontre ultime avec Lui. Et puisque, dans ce contexte, on ne peut pas penser que le mal commis reste caché, celui-ci a besoin d’être purifié pour permettre le passage définitif dans l’amour de Dieu. En ce sens, on comprend la nécessité de prier pour ceux qui ont achevé leur parcours terrestre, la solidarité dans l’intercession priante qui puise son efficacité dans la communion des saints, dans le lien commun qui nous unit dans le Christ, premier-né de la création. (…) L’indulgence, en effet, permet de découvrir à quel point la miséricorde de Dieu est illimitée »






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