Note sur le motu proprio "Traditionis Custodes"

Extrait de la lettre du Saint Père aux évêques du 16 juillet 2021

    "(...)Je suis également attristé par les abus de part et d’autre dans la célébration de la liturgie. Comme Benoît XVI, je stigmatise moi aussi que « dans de nombreux endroits on ne célèbre pas de façon fidèle aux prescriptions du nouveau Missel, mais qu’il soit même compris comme une autorisation ou jusqu’à une obligation à la créativité, qui conduit souvent à des déformations à la limite de ce qui est supportable » (...)
    Quiconque désire célébrer avec dévotion selon la forme liturgique antécédente n'aura aucune difficulté à trouver dans le Missel Romain réformé selon l'esprit de Concile Vatican II, tous les éléments du Rite Romain, en particulier le canon romain, qui constitue un des éléments les plus caractéristiques. (...)
    Puisque "les célébrations liturgiques ne sont pas des actions privées, mais des célébrations de l'Église, qui est "sacrement de l'unité", elles doivent se faire en communion avec l'Église. Le Concile Vatican II, tout en réaffirmant les liens extérieurs d'incorporation à l'Église - la profession de foi, des sacrements, de la communion - affirmait avec Saint Augustin que c'est une condition pour le salut que de demeurer dans l'Église non seulement "avec le corps", mais aussi "avec le coeur"." (...)
    Je prends la ferme décision d'abroger toutes les normes, instructions, concessions et coutumes antérieures à ce Motu Proprio, et de conserver les livres liturgiques promulgués par les Saints Pontifes Paul VI et Jean-Paul II, conformément au décrets du Concile Vatican II, comme la seule expression de la lex orandi du Rite Romain. (...)
    En même temps, je vous demande de veiller à ce que chaque liturgie soit célébrée avec decorum et avec fidélité aux livres liturgiques promulgués après le Concile Vativan II, sans excentricités qui génèrent facilement en abus. (...) 

    "Frères, au sujet des dons spirituels, je ne veux pas vous laisser dans l’ignorance. Vous le savez bien : quand vous étiez païens, vous étiez entraînés sans contrôle vers les idoles muettes. (...) Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur.
     Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous. À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien. (...) Mais celui qui agit en tout cela, c’est l’unique et même Esprit : il distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier.
    Prenons une comparaison : le corps ne fait qu’un, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ. (...) Le corps humain se compose non pas d’un seul, mais de plusieurs membres. Le pied aurait beau dire : « Je ne suis pas la main, donc je ne fais pas partie du corps », il fait cependant partie du corps. L’oreille aurait beau dire : « Je ne suis pas l’œil, donc je ne fais pas partie du corps », elle fait cependant partie du corps. (...) En fait, il y a plusieurs membres, et un seul corps. (...) Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps.
    Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l’Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui ont charge d’enseigner ; ensuite, il y a les miracles, puis les dons de guérison, d’assistance, de gouvernement, le don de parler diverses langues mystérieuses.
    Tout le monde évidemment n’est pas apôtre, tout le monde n’est pas prophète, ni chargé d’enseigner ; tout le monde n’a pas à faire des miracles, à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter. Recherchez donc avec ardeur les dons les plus grands...l'amour!"
(St Paul apôtre aux Corinthiens 1Co12)




Depuis l'annonce du motu proprio "Traditionis Custodes" du Saint Père, le Pape François, nous lisons ou entendons " le Pape restreint la messe en latin ". Or, il s'agit soit d'une méconnaissance, soit de rumeur qui divise, soit d'erreurs ou des idées fausses ("fakenews"). Il est bon de appeler quelques éléments basiques, bien connus. Tout d'abord, rappelons-nous que le Pape François, le 29 juin dernier, a célébré la messe de St Pierre et St Paul, selon le missel de Paul VI en latin. Alors, que dit l'Église et le Concile Vatican II sur le latin dans la liturgie? Nous lisons dans la constitution sur la Liturgie : 

" 36. La langue liturgique
1. L’usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera conservé dans les rites latins
2. Toutefois, soit dans la messe, soit dans l’administration des sacrements, soit dans les autres parties de la liturgie, l’emploi de la langue du pays peut être souvent très utile pour le peuple ; on pourra donc lui accorder une plus large place, surtout dans les lectures et les monitions, dans un certain nombre de prières et de chants, conformément aux normes qui sont établies sur cette matière dans les chapitres suivants, pour chaque cas."
" 54. Latin et langue du pays à la messe
On pourra donner la place qui convient à la langue du pays dans les messes célébrées avec le concours du peuple, surtout pour les lectures et la « prière commune », et, selon les conditions locales, aussi dans les parties qui reviennent au peuple, conformément à l’article 36 de la présente Constitution.
On veillera cependant à ce que les fidèles puissent dire ou chanter ensemble, en langue latine, aussi les parties de l’ordinaire de la messe qui leur reviennent."

" 116. Chant grégorien et polyphonie
L’Église reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine ; c’est donc lui qui, dans les actions liturgiques, toutes choses égales d’ailleurs, doit occuper la première place.
Les autres genres de musique sacrée, mais surtout la polyphonie, ne sont nullement exclus de la célébration des offices divins, pourvu qu’ils s’accordent avec l’esprit de l’action liturgique, conformément à l’article 30."
    L'actuel Missel de Paul VI, lui aussi demande que " Toutes choses égales, le chant grégorien, chant propre de la Liturgie romaine, doit occuper la place principale. Les autres genres de musique sacrée, notamment la polyphonie, ne sont nullement exclues, pourvu qu'ils s'accordent avec l'esprit de l'action liturgique et qu'ils favorisent la participation de tous les fidèles. Puisque les rassemblements de fidèles de diverses nations deviennent plus fréquents, il convient que ces fidèles sachent chanter ensemble en langue latine, sur les mélodies plus faciles, au moins quelques parties de l'Ordinaire de la Messe, surtout la profession de foi et l'oraison dominicale (le Notre Père)."

Quelle joie de pouvoir louer, adorer Dieu dans notre langue maternelle ; lorsque la Parole de Dieu est proclamée dans notre langue, nous pouvons l'entendre et comprendre son appel à vivre de Lui et l'annoncer à tous. Nous avons aussi la possibilité de chanter et de prier dans cette langue commune qu'est le latin, lorsque des catholiques se retrouvent de tous les pays (comme aux JMJ, à Taizé, à Lourdes...). D'ailleurs, il y a aussi du grec dans la liturgie (le "kyrie Eleison) ; et de l'hébreu ("Hosanna", "Alleluia", "amen") ! C'est un héritage vivant de la foi et de la liturgie qui se déploie depuis plus de 2000 ans. Osons lire ce que dit le Concile Vatican II, et découvrir la nouvelle traduction du Missel qui sera promulguée en novembre prochain pour que, nourrit du Christ Jésus, lui qui se donne par amour pour l'humanité et qui nous tourne vers son Père dans l'Esprit Saint, par nos actes et nos paroles, nous témoignions au monde, Celui qui est notre joie, notre unité, notre sauveur et Seigneur et qui fait l'unité de l'Église, son épouse dans la diversité des vocations

Abbé Bernier Richard

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