Méditation du 1er Dimanche de Carême (Année B)

Le carême apparaît comme un chemin de quarante jours, symbole biblique riche de signification : il évoque la durée du Déluge (Gn 8, 6) ; le jeûne de Moïse sur le Sinaï dans l’attente du don de la Loi (Ex 34, 28) ; la marche d’Elie vers la montagne de l’Horeb (1R 19, 8) ; et bien sûr, les quarante ans des Hébreux au désert avant l’entrée en terre promise. Toutes ces figures marquent, pour le peuple de Dieu, le temps de l’épreuve dont Jésus, « poussé par l’Esprit au désert » durant « quarante jours, tenté par Satan » (Mc 1, 12-13), révèle le véritable enjeu : un combat contre les forces du mal, le grand drame de l’humanité aux prises avec le péché et la mort. Le désert nous oriente déjà vers la Croix, ultime dénouement du combat. Le Carême est donc un chemin, un chemin ardu que l’Église est invitée à reprendre chaque année, tout à la fois raccourci de l’histoire du salut et raccourci de la vie chrétienne dont la liturgie de la Parole, chaque dimanche de cette année B, nous indique les différentes étapes
Les lectures de l’Ancien Testament, au long des cinq dimanches du Carême invitent les fidèles à parcourir avec le peuple d’Israël, les grandes étapes de l’histoire du salut comprise comme la montée de l’humanité vers le Christ. Avec le Déluge, le 1er dimanche évoque l’Alliance des origines, esquisse de celle qui sera conclue dans la mort et la résurrection du Christ. La figure d’Abraham, père des croyants, domine le 2e dimanche : parce qu’il n’a pas refusé son fils unique, Abraham annonce l’amour infini de Dieu en son Fils Jésus livré pour nous. Le 3e dimanche est celui de Moïse et du don de la Loi sur le Sinaï, figure du don de l’Esprit jailli du sommet de la Croix.
Au 4e dimanche, l’évocation de la patience de Dieu face à l’infidélité d’Israël, frappé par l’exil, renvoie à la situation pérégrinante de l’Église, encore aux prises avec le mal, mais forte de la miséricorde du Père révélée en Jésus. Enfin, le 5e dimanche Jérémie, prophète d’une « alliance nouvelle  » inscrite dans les cœurs, annonce une « connaissance » nouvelle de Dieu. Désormais, le terme est proche : c’est la révélation de la gloire de Dieu resplendissant sur le visage humilié du Christ en Croix, lieu d’où jaillit la vie nouvelle offerte à tout homme.

Raccourci de vie chrétienne
Solidaire des catéchumènes et de toute l’Église en marche, chaque chrétien est donc invité à reprendre l’itinéraire spirituel qui mène à la rencontre avec le Christ. Les deux premiers dimanches, avec le récit de la tentation du Christ au désert et celui de sa transfiguration, nous montrent à la fois le lieu du combat et son horizon, tandis que les évangiles des dimanches suivants, nous indiquent le chemin à suivre : l’abaissement du Fils jusqu’à la mort de la croix : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas il reste seul, mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » - (Jn 12, 24)
Ainsi, le carême chrétien, n’est pas uniquement un exercice d’ascèse, il consiste avant tout à suivre le Christ pour être conduit par lui des ténèbres du péché à la lumière de la vie, de la mort à la résurrection, de la croix à la gloire.
Sr Bénédicte Marie de la Croix, p.s.d.p.
Service diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle

Raccourci de l’histoire du salut

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