Commémoration des fidèles défunts

"Hier, la fête de Tous les Saints nous a fait contempler "la ville du ciel, la Jérusalem céleste qui est notre mère" (Préface de Toussaint). Aujourd'hui, l'âme encore tournée vers ces réalités ultimes, nous commémorons tous les fidèles défunts, qui "nous ont précédés dans le signe de la foi et reposent dans le sommeil de la paix" (Prière eucharistique 1). Il est très important que nous chrétiens vivions la relation avec les défunts dans la vérité de la foi, et regardions la mort et l'au-delà dans la lumière de la Révélation. L'apôtre Paul déjà, écrivant aux premières communautés, exhortait les fidèles à "ne pas se désespérer comme les autres qui n'ont pas d'espérance". "Puisque nous croyons - écrivait-il - que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, de même, ceux qui se sont endormis en Jésus, Dieu les emmènera avec lui"(1 Ts 4, 13-14). Il est encore aujourd'hui nécessaire d'évangéliser la réalité de la mort et de la vie éternelle, une réalité particulièrement sujette à des croyances superstitieuses et à des syncrétismes, pour que la vérité chrétienne ne risque pas de se mêler à des mythologies en tous genres.

Dans mon encyclique sur l'espérance chrétienne, je me suis interrogé sur le mystère de la vie éternelle (cf. Spe salvi, nn. 10-12). Je me suis demandé:  la foi chrétienne est-elle aussi pour les hommes d'aujourd'hui une espérance qui transforme et soutient leur vie (cf. ibid., n. 10) ? Et plus radicalement, les hommes et les femmes de notre époque désirent-ils encore la vie éternelle ? Ou bien l'existence terrestre est-elle devenue leur unique horizon ? En réalité, comme l'observait déjà saint Augustin, nous voulons tous la "vie bienheureuse", le bonheur. 

Nous ne savons pas bien ce que c'est ni comment il est fait, mais nous nous sentons attirés par lui. Il s'agit là d'une espérance universelle, commune aux hommes de toutes les époques et de tous les lieux. L'expression "vie éternelle" voudrait donner un nom à cette attente inéluctable : non une succession sans fin, mais l'immersion dans l'océan de l'amour infini, dans lequel le temps, l'avant et l'après n'existent plus. Une plénitude de vie et de joie : voilà ce que nous espérons et attendons de notre vie avec le Christ (cf. ibid., n. 12).

Nous renouvelons aujourd'hui l'espérance de la vie éternelle fondée réellement dans la mort et la résurrection du Christ. "Je suis ressuscité et à présent je suis toujours avec toi", nous dit le Seigneur, et ma main te soutient. Où que tu puisses tomber, tu tomberas entre mes mains et je serai présent jusqu'à la porte de la mort. Là où personne ne peut plus t'accompagner et où tu ne peux rien emporter, c'est là que je t'attends pour transformer pour toi les ténèbres en lumière. 

L'espérance chrétienne n'est toutefois jamais seulement individuelle, elle est toujours aussi espérance pour les autres. Nos existences sont profondément liées les unes aux autres et le bien et le mal que chacun accomplit touche toujours aussi les autres. Ainsi la prière d'une âme en pèlerinage dans le monde peut aider une autre âme qui se purifie après la mort. 

Voilà pourquoi aujourd'hui l'Église nous invite à prier pour nos chers défunts et à faire une halte près de leurs tombes dans les cimetières. Puisse Marie, étoile de l'espérance, rendre plus forte et authentique notre foi dans la vie éternelle et soutenir notre prière d'action de grâce pour nos frères défunts."   

Angelus du Pape Benoît XVI du 2 novembre 2008

INDULGENCE PLENIERE  (« est la remise des peines temporelles des péchés commis. Elle peut être partielle ou plénière, et elle peut être demandée pour soi-même ou pour quelqu’un d’autre, un défunt. Elle est le témoignage concret de ce que l’amour de Dieu est vraiment plus grand que tout péché » et que là où est la miséricorde, « tout renaît ». »

« La Pénitencerie apostolique, sur mandat spécial de Sa Sainteté le Pape François, établit et décide bien volontiers que cette année, pour éviter des rassemblements là où ils sont interdits:

a. l’Indulgence plénière pour ceux qui visitent un cimetière et qui prient pour les défunts, ne serait-ce qu’en esprit, généralement établie uniquement dans les jours du 1er au 8 novembre, peut être transférée aux autres jours du même mois jusqu’à son terme. 

Ces jours, librement choisis par les fidèles individuels, pourront également ne pas se suivre entre eux;

b. l’Indulgence plénière du 2 novembre, établie à l’occasion de la Commémoration de tous les fidèles défunts pour ceux qui visitent pieusement une église ou un oratoire et récitent en ce lieu le «Notre Père» et le «Credo», peut être transférée non seulement au dimanche précédent ou au jour de la solennité de la Toussaint, mais également à un autre jour du mois de novembre, au libre choix des fidèles individuels.

Les personnes âgées, les malades et toux ceux qui pour de graves motifs ne peuvent pas sortir de chez eux, par exemple à cause des restrictions imposées par les autorités compétentes pendant le temps de pandémie, pour éviter que les nombreux fidèles ne se rassemblent dans les lieux sacrés, pourront obtenir l’Indulgence plénière si, s’unissant spirituellement à tous les autres fidèles, entièrement détachés du péché et avec l’intention d’obtempérer dès que possible aux trois conditions habituelles (confession sacramentelle, communion eucharistique et prière selon les intentions du Saint-Père), devant une image de Jésus ou de la Bienheureuse Vierge Marie, ils récitent de pieuses oraisons pour les défunts, par exemple les Laudes et les Vêpres de l’Office des défunts, le Rosaire marial, le Chapelet à la Divine miséricorde, d’autres prières pour les défunts plus chères aux fidèles, ou s’ils se consacrent à la lecture méditée de l’un des passages évangéliques proposés par la liturgie des défunts, ou accomplissent une œuvre de miséricorde en offrant à Dieu les douleurs et les difficultés de leur propre vie.  

Pour une obtention plus aisée de la grâce divine à travers la charité pastorale, la Pénitencerie prie vivement que tous les prêtres pourvus des facultés opportunes, s’offrent avec une générosité particulière à la célébration du sacrement de la pénitence et administrent la Sainte Communion aux malades. 

Toutefois, en ce qui concerne les conditions spirituelles pour obtenir pleinement l’Indulgence, il est rappelé d’avoir recours aux indications déjà promulguées dans la note «A propos du Sacrement de la Pénitence dans la situation actuelle de pandémie», publiée par la Pénitencerie apostolique le 19 mars 2020.

Enfin, étant donné que les âmes du Purgatoire sont aidées par les prières d’intention des fidèles et en particulier par le sacrifice de l’Autel agréable à Dieu (cf. Conc. Tr. Sess. XXV, décr. De Purgatorio), tous les prêtres sont vivement invités à célébrer trois fois la Messe le jour de la Commémoration de tous les fidèles défunts, en conformité avec la Constitution apostolique «Incruentum Altaris», promulguée par le Pape Benoît XV, de vénérée mémoire, le 10 août 1915 »

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